Le
mégaprojet pour l’exploitation solaire aux finx de production d’électricité
verte et son exportation vers les pays de la rive nord méditerranée, promu par
la Société TuNur (tounes nour !), dont l’autorisation a été octroyée par les
pouvoirs publics en juillet dernier se présente comme suit :
A- Le gisement concédé par la Tunisie :
a) Terrain à Rejim Maatoug – Kébili : 100.000.000 m²
b) Energie solaire/an sur le lieu d’implantation
:
– Rayonnement solaire direct : 1983 kWh/m²
– Rayonnement solaire indirect : 1918 kWh/m²
c) couloir d’enfouissement du câble de transport : une bande de l’ordre de 1.000
km d’une largeur de 12 m, soit 12.000 000 m².
d) Eau utilisée : 1 million de m3 /an = 1.000.000 m3= 1 milliard de litres. Le
choix du site a été fait non pas parce qu’il est le plus ensoleillé, car il y en
a d’autres plus fournis par le soleil tel que Tataouine avec un rayonnement
supérieur de plus de 15% pour le direct de 2.293 kWh/m², et indirect de 2.053
kWh/m². Le choix est justifié uniquement par la disponibilité de l’eau douce
fossile et qui équivaut aux besoins de 50.000 citoyens/an dans cette région !
e) L’emploi généré :
-Pour la période de montage des installations : 10 postes d’emploi temporaires
par mégawatt de capacité de production pendant les deux années de montage.
-Pour les 25 ans d’exploitation : un poste d’emploi permanent par mégawatt de
capacité de production.
f) Le potentiel de production d’électricité et son corollaire d’évitement de CO2
:
-Sur la base des données précitées et en tenant compte d’un équipement au sol
occupant 75 % du terrain, et d’une technique employée pouvant exploiter
seulement 25% du rayonnement disponible direct et indirect ainsi que d’un
travail en continue de la centrale par le recours au stockage de la chaleur, ce
potentiel se chiffre comme suit :
– électricité productible : (100.000.000 m²x 0,75 ) x ( 1983 kWh/m²+ 1918
kWh/m²) x 0,25=75 000 000 m² x 975 kw/m² = 73.125.000.000 Kw/an = 73,125
milliards de Kw / an
A titre de comparaison, notre consommation annuelle est de l’ordre de 15
milliards de KW/an, soit le 1/5 de la production potentielle du mégaprojet !
– Le CO2 évité :
Pour approcher ce sujet, on se base sur le choix qui devrait être prioritaire en
la matière, à savoir : la bonne électricité verte, solaire tel que le nôtre,
produite à zéro émission de CO2, est sensée éliminer la mauvaise qui est
produite par le charbon et qui dégage en moyenne 1 kg de CO2 / kWh produit.
Ainsi, on peut estimer la quantité de CO2/an évitée pour l’espèce humaine à
73,125 millions de tonnes/an !
B – Les recettes annuelles du projet :
Le mégaprojet sera érigé en quatre années à compter de 2014 pour entrer en
exploitation partielle en 2016 et entière en 2018.
La durée d’exploitation est prévue pour 25 ans.
Compte tenu d’un prix de cession en gros de l’électricité sur le marché européen
estimé de 10 ¢ d’Euro le KWh et de 30 € la tonne de CO2 évitée, le chiffre
d’affaires potentielle sera de l’ordre de :
a) Electricité :
– Productible : 73,125 milliards de kWh
– Cessible : Compte tenu de la consommation sur place pour faire tourner les
installations ainsi que de la freinte de route inhérente au mode de transport,
on peut estimer la quantité cessible du courant à 90% du productible soit :
65,812 milliards de KWH arrondi à 66 milliards de kWh/an
b) Recettes électricités = 66 milliards de KWH à 10 ¢ = 6,6 milliards d’€/an
c) Recettes CO2 évitées= 73,125 T à 30 € = 2,2 milliards d’ € /an
d) Ainsi, les recettes annuelles estimées s’élèvent 8,8 milliards d’€ pour un
investissement de cet ordre amortissable sur 25 ans!
C- La part de la partie tunisienne:
Rien n’a filtré à ce sujet et les supputations, n’ayant donc aucun support
matériel, risquent d’être vaines !
Mais ceci ne peut nous empêcher de poser certaines questions afin de comprendre
les tenants et les aboutissants de cette affaire !
-Pourquoi un projet similaire comptant s’ériger au Maroc a été capoté par
l’Espagne, pourtant pays membre de l’U E, et ce par le fait du transit du fameux
câble de 3m de diamètre sur ses terres?
-Et où l’eau qui nous manquait de trop dans ce méli-mélo? Elle nous manquait au
même titre que l’énergie pour l’Europe!
La quête de l’énergie par l’Europe n’a d’égal que notre quête d’eau pour notre
économie à vau-l’eau!
– Tous les spécialistes de la question s’accordent à confirmer que la production
d’électricité solaire peut s’accoupler dans la région MENA, à la production
d’eau dessalée, en affirmant que le rendement d’une centrale solaire érigée sur
1 km² de nos terres, baignées d’un minimum de rayonnement direct de 2000
kW/m²/an, produirait par année d’exploitation 60 millions de m3 d’eau
déminéralisée, à zéro gramme de sel, ainsi que 250 millions de kW! Soit une
production potentielle d’eau dudit projet de 6 milliards de m3!
-Sachant le manque d’eau asphyxiant pour notre économie, dont les besoins en la
matière s’élèvent à pas moins de 575 m3/s, pourquoi nos gouvernants poste-
révolutionnaires n’ont pas eu la volonté d’intégrer ce paramètre dans leur
négociation d’avec les investisseurs et leur lobby local ?
-Les promoteurs et leurs lobbies d’outre-mer pensaient- ils- agir dans un no
man’s land ? Nos gouvernants n’ont pas eu écho des objectifs de la Révolution de
la dignité? Ou bien ont-ils sacrifié les dits objectifs pour d’autres non encore
élucidés
– Pourquoi permettre le transport de l’énergie par ce fameux câble charcutant le
pays sur une bande de 1000 km sur 12 m, alors qu’il pouvait l’être par mer à
partir du golfe de Gabes ?
– Comment un gouvernement provisoire pourrait –il prendre des engagements sur 30
ans hypothéquant ainsi l’avenir de toute une génération ?
– L’ANC détentrice ultime de la légitimité pendant cette période a-t’elle agrée
le dit projet et dont ses techniciens ont commencé déjà à
arpenter nos terres ?
– Les 1500 emplois promit peuvent –t’ils nous empêcher de voir les 300 000
emplois potentiels pour l’usage des 6 milliards de m3 d’eau issu de la technique
de cogénération, boudée par les promoteurs et leur lobby local
– Cette eau garantirait notre autosuffisance en céréales primaires : soit une
augmentation de notre production annuelle de 2 millions de tonnes par le recours
à l’irrigation d’appoint systématique, entrainant ainsi la réduction de notre
déficit de la balance commerciale d’au moins pour un milliard de TND. En outre
on permettrait à la
SONEDE de fournir tout le pays en eau suffisante et de
qualité répondant aux normes de l’OMS !
– Le CO2 évité serait-il comptabilisé pour la Tunisie ?
– Il est indécent de voir un projet, amortir en deux ans, son investissement
sans exiger au moins une partition équitable 50/50 de ses bénéfices issus à 100%
de nos terres !