On n’a pas le droit de toucher aux affiliés de l’UGTT, qu’ils soient corrompus, fainéants, affairistes, voleurs, j’en passe. L’UGTT, naguère institution exemplaire en matière de patriotisme, d’intégrité et de lutte désintéressée, depuis sa création à l’international et dans le monde arabe, celle que les Tunisiens sacralisaient et considéraient comme leur refuge dans les moments difficiles, est devenue aujourd’hui le refuge de nombre de syndiqués qui veulent couvrir leurs méfaits et leur destruction des institutions de l’Etat et du tissu économique. Le temple sacré ne l’est plus!
Exemple édifiant que celui des établissements de santé de Sfax et principalement le CHU Habib Bourguiba, où un certain A.Z serait l’un des acteurs les plus actifs en matière de pratiques mafieuses selon des témoins avisés.
En effet, ce monsieur aurait fait du CHU, qui était, il y a deux décennies, l’un des mieux managés de la Tunisie, le QG d’un trafic tous azimuts avec les Trabelsi, dans un premier temps, pour évoluer vers une affaire personnelle avec des hommes d’affaires qui ne brillent pas par la propreté de leurs mains.
Parce que le ministre de la Santé a osé, sans demander l’accord de l’Etat/UGTT à Sfax, exercer ses prérogatives de mettre fin au détachement de trois hauts cadres de l’hôpital et de prendre des mesures disciplinaires à l’encontre de 5 employés de l’hôpital dont l’intouchable A.Z, c’est le ministère de la Santé qui est pris en otage et ce sont les établissements de santé de Sfax qui sont paralysé. Non, mais où allons-nous?
Le syndicat de Sfax est devenu une plaie pour la patrie Tunisie, il agit en toute impunité, ose menacer même les forces de l’ordre et impose sa loi sans que la centrale ouvrière ne bouge le petit doigt. La honte! Car c’est ainsi que les prétendus syndicalistes de dernière heure, sans foi ni loi, désavouent l’histoire brillante d’une UGTT qui, depuis l’indépendance et longtemps avant, avait été au centre des nobles combats pour de justes causes tunisiennes et d’ailleurs.
Mais les temps ont changé et aujourd’hui, même suite à une enquête qui prouve par a+b l’implication d’individus peu recommandables, dans des trafics douteux, on n’a pas le droit d’appliquer la loi sur eux car tout le monde (pouvoirs publics, société civile, médias et leaders politiques) a peur de s’attaquer à l’UGTT. Et pourtant, ceux qui lui font le plus de mal, ternissent son image et détruisent son passé glorieux sont bien ses propres enfants parce qu’ils ne sont pas tous des anges et parce que leurs pratiques n’ont plus aucun rapport avec l’essence même du syndical.
C’est devenu un jeu d’intérêts entre lobbys politiques et lobbys d’affaires, c’est à qui mieux mieux et que la Tunisie tombe en miettes, ce n’est certainement pas la faute aux syndicats. Pauvres d’eux (sic).
L’hôpital de Sfax… antre de la corruption?
Cela fait 25 ans que A.Z travaille dans le paramédical au CHU à Sfax. Avec l’entrée en scène des Trabelsi et leurs comparses, ils ont réussi à avoir tous les marchés du catering dans les hôpitaux et intervenir dans les appels d’offres pour son équipement.
Dans le cadre des opérations d’audit effectués par les services de contrôle des dépenses de l’Etat, force a été de constater les malversations et les trafics de tous genres au sein des deux établissements de santé publique à Sfax et principalement au CHU Habib Bourguiba.
Parmi les points les plus cruciaux, nous pouvons citer:
– la non application de la loi-cadre, la mauvaise gestion des ressources humaines pour ce qui est de la définition des prérogatives de chacun, l’absence du respect des horaires de travail (rares seraient les fois où l’administration est fonctionnelle avant 10h du matin) et pire, l’embauche d’intérimaires contrairement à la législation en vigueur;
– la mauvaise gestion du budget alloué à l’hôpital et un déficit structurel à cause des dépassements permanents des lignes budgétaires autorisées. Ceci sans oublier les dettes qui s’accumulent d’année en année sans raison valable.
La situation des deux établissements de santé étant dramatique, le ministère a procédé au changement de leurs cadres dirigeants: en nommant deux nouveaux présidents de conseil à la tête des hôpitaux Hédi Chaker et Habib Bourguiba, et en les chargeant de pallier aux défaillances et de remédier aux carences en leur accordant tous les moyens humains et matériels et en leur octroyant le pouvoir de décision.
A ce jour, les hauts cadres désignés par l’autorité de tutelle n’ont rien pu faire pour une simple raison: le syndicat de base du CHU Habib Bourguiba, lequel, de par la loi, ne doit pas avoir de droit de regard en matière de nominations, a refusé de permettre au nouveau directeur de gérer l’hôpital sous prétexte qu’il a dirigé un établissent militaire de santé. Non mais je rêve, l’établissement militaire est tunisien et a été géré par un Tunisien. De quoi se mêle le syndicat de base du CHU Habib Bourguiba? Si ce n’est pour protéger des intérêts d’ordre tout à fait personnel, ou des affaires véreuses?
Rappelons à ce propos que le secteur de la santé fait partie des secteurs où l’indice de corruption est le plus élevé en Tunisie. A la corruption s’ajoute aujourd’hui le banditisme car des membres du syndicat régional, venus en renfort au syndicat central des agents de la santé, ont manifesté dans l’enceinte du ministère de la Santé bloquant toute circulation dans les couloirs du cabinet et ont usé de la force et d’une extrême violence verbale émettant des propos irrespectueux et dénigrant et appelant au départ du ministre. Noureddine Tabboubi, prétendant au titre de nouveau secrétaire général de l’UGTT et déjà en campagne, aurait lui aussi proféré des propos irrespectueux envers le ministre. Indigne d’une personne qui se projette en tant que dirigeante d’une grande organisation. Quand on ne respecte pas les institutions, on ne peut gérer soi-même des institutions.
Jusqu’à quand le gouvernement supportera-t-il le diktat de l’UGTT? Jusqu’à quand Hassine Abassi et, nous l’espérons des membres respectables du BE de la centrale ouvrière, tolèreront-ils des pratiques aussi nocives pour la Tunisie?
L’UGTT doit revoir sa façon de procéder car ce n’est pas parce qu’elle a toujours soutenu les luttes du peuple qu’elle peut tout se permettre. La Tunisie est plus grande, et plus importante qu’une centrale syndicale qui a perdu la voie, en butte à des luttes intestines et des querelles politiciennes aux dépens de l’intérêt de la Tunisie.
A la création de l’UGTT, Farhat Hached, premier secrétaire général de la centrale ouvrière, était âgé de 32 ans. Patriote et intègre, pour lui, les grèves, les mouvements de protestation et les manifestations étaient les armes qui lui permettaient de réclamer l’indépendance et l’amélioration des conditions de vie et de travail des Tunisiens. Farhat Hached a payé de sa vie pour libérer la Tunisie. Aujourd’hui, ses héritiers à la centrale sont en train de détruire tout ce pourquoi il a lutté.
Revient-il au peuple de remettre les choses à leur juste place?