L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) vient d’adopter un accord de prêt entre la Tunisie et le Fonds arabe pour le développement économique et social (FADES) destiné au financement du projet des barrages Saida et Kalaa Kobra ainsi qu’à l’acquisition d’équipements de transfert des eaux liés à ces deux barrages.
Le prêt s’élève à 50 millions de dinars koweïtiens (environ 330 millions de dinars tunisiens) et est assorti d’un taux d’intérêt annuel de 3%. Le délai de remboursement est de 22 ans dont 6 ans de grâce.
L’objectif du projet, dont le coût global est estimé à 599 millions de dinars tunisiens, vise à couvrir le déficit prévu en eau potable sur le Grand Tunis, le Sahel, le Cap Bon et Sfax, à l’horizon 2030.
La couverture du déficit sera comblé à travers le stockage d’une partie des eaux de l’extrême nord dans les barrages Saida et Kalaa Kobra, puis leur transfert vers les stations de traitement. Il s’agit en outre de fournir des quantités supplémentaires d’eaux pour l’irrigation dans la région du Cap Bon et Sfax en plus d’un un stock de réserve d’eau potable.
Au cours de la discussion, les députés ont appelé à la révision de la carte hydraulique de la Tunisie et à l’élaboration d’une stratégie d’avenir. ils ont dans le même cadre souligné que les études internationales ont démontré que l’eau est à la base de la stabilité des pays.
Les députés ont, par ailleurs, mis l’accent sur les souffrances endurées par certaines régions qui font face à des perturbations et des coupures d’eau notamment en été. L’absence de raccordement de plusieurs régions au réseau de l’eau potable a également été évoquée.
Le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Saad Seddik, a affirmé que la part annuelle d’eau (toutes utilisations confondues) par habitant ne dépasse pas 460 mètres cubes, contre une moyenne mondiale aux alentours de 1.000 mètres cubes par an.
Il a, par ailleurs, précisé que les stocks d’eau au niveau des barrages ont enregistré jusqu’au 12 juillet 2016, une baisse vertigineuse de 400 millions de mètres cubes, par rapport à la même période de 2015 (925 mètres cubes contre 1 milliard 324 millions de mètres cubes).
L’étude sur les eaux en Tunisie à l’horizon 2050, démarrera en 2016 moyennant une enveloppe de 5 millions de dinars , a souligné le ministre.
Le ministre a imputé les coupures répétées de l’eau potable au blocage de plusieurs projets, sachant que les propriétaires des terrains sur lesquels ces derniers seront réalisés à Siliana, Oum Larayes, Jendouba et Mazouna, s’y opposent.
Seddik a également fait savoir que son département a mis en place un programme visant à raccorder 670 écoles au réseau d’eau potable qui sera achevé avant la fin 2017.