En soutien aux efforts du gouvernement tunisien pour réduire les disparités sociales dans les gouvernorats du pays, la Banque africaine de développement (BAD) vient d’approuver un prêt de 180 millions d’euros en faveur de la Tunisie.
L’institution financière africaine explique que ce prêt, qui constitue la première phase d’un appui budgétaire programmatique, s’inscrit dans le cadre du Programme d’appui au développement régional inclusif (PADRI). Il permettra de stimuler le développement régional dans 16 gouvernorats prioritaires à travers la relance de l’investissement, l’inclusion sociale et la promotion de la gouvernance locale.
Les 16 gouvernorats concernés sont: Jendouba, Kasserine, Kairouan, Siliana, Sidi Bouzid, le Kef, Tataouine, Béja, Gafsa, Médenine, Mahdia, Gabes, Kébili, Zagouan, Tozeur et Bizerte.
Le PADRI vise ainsi à contribuer à la réalisation d’une croissance durable et inclusive à travers la réduction des disparités régionales.
Soutenant les axes structurant du Plan stratégique 2016-2021, le programme permettra entre autres d’améliorer l’attractivité des gouvernorats prioritaires à travers la relance de l’investissement public et son exécution.
Il contribuera également à promouvoir l’employabilité des jeunes et d’assurer l’accès aux ressources d’investissement dans les gouvernorats prioritaires. Il s’efforcera en outre d’améliorer le cadre de vie des populations à travers le développement du capital humain. Il devrait enfin instaurer les bases du cadre institutionnel des collectivités locales en les dotant de ressources adéquates.
Sunita Pitamber, directrice par intérim du département du Développement humain de la BAD, citée dans le document de la BAD, précise que «le programme permettra d’accroitre l’investissement public de 64,4% (2011-2015) à 70% dans les 16 gouvernorats prioritaires au cours des cinq prochaines années. Il permettra également d’attirer l’investissement privé et d’améliorer les capacités d’exécution et l’inclusion sociale dans ces régions. Il contribuera à ramener la proportion de population vivant au-dessous du seuil de pauvreté de 1/6 en 2015 à 1/10 en 2021. Le PADRI aura également un impact sur les 242.000 ménages qui bénéficieront du programme consolidé d’aide sociale aux familles défavorisées. Une attention particulière sera accordée aux femmes, aux jeunes et aux groupes vulnérables tels que les 13.000 diplômés de l’enseignement supérieur (dont 66% de filles)».
La BAD rappelle par ailleurs que c’est le quatrième programme de réforme en soutien au développement régional qu’elle a financé, et ce entre 2011 et 2016. Les trois premiers programmes, d’un montant total de 769 millions d’euros, sont:
- le Programme d’appui à la gouvernance et au développement inclusif (2011);
- le Programme d’appui à la relance économique et au développement inclusif (2012);
- le Programme d’appui au développement régional et à la création d’emploi (2015).
Quant au nouveau programme approuvé par la BAD, il consolide les acquis des trois précédentes interventions. Ces programmes ont contribué à la restauration d’une stabilité socioéconomique pour soutenir la transition démocratique en Tunisie et ont permis au pays d’apporter des réponses à la demande sociale émanant de la révolution.
En mettant le focus sur les 16 régions les plus en retard par rapport à l’indice de développement régional, le PADRI apporte une valeur ajoutée à l’inclusion sociale et économique dans ces gouvernorats et améliore la qualité de vie des populations les plus défavorisées.