La violence dans les stades en Tunisie et les dégâts qu’elle occasionne aux équipements sportifs et les récents résultats décevants de nos sélections au 25ème Championnat du monde de Handball à Paris, et à la Coupe d’Afrique des Nations de football (CAN 2017 Gabon) illustrent de manière éloquente que notre sport collectif connaît une très grave crise structurelle.
A titre indicatif, depuis dix ans, la sélection de football tunisienne n’a jamais dépassé les quarts de finale de la CAN. Ce n’est pas un hasard. Une telle situation risque de dégénérer en troubles plus graves si rien n’est fait.
Le sport collectif tunisien, confié jusque-là à des amateurs et à des chauvinistes incultes, gagnerait à être valorisé et à être érigé en véritable industrie gérée par des professionnels et des économistes du sport. L’objectif est de rentabiliser cette activité génératrice d’emplois, d’entreprises d’articles de sport, de devises et de recettes fiscales pour l’Etat (promosport et autres prestations…).
La performance sportive de haut niveau tant souhaitée par les Tunisiens férus de résultats positifs a certes un prix -car elle suppose de lourds investissements, consentis par les pouvoirs publics ou les sponsors-, mais elle constitue, en même temps un créneau rentable parce que le retour de l’investissement est assuré. Les spectacles étant payants et sollicités par les annonceurs publicitaires.
L’inflation des droits de retransmission sportive est de nos jours la règle. Elle s’explique par la privatisation de chaînes de télévision dont la capacité financière est forte, mais aussi par le puissant impact des messages publicitaires pendant la retransmission des grands événements sportifs.
Autre impact économique: la pratique du sport en tant que loisir, en expansion depuis les années soixante-dix, entraîne la consommation de vêtements et d’articles de sport, de services, commerciaux ou non, d’enseignement et d’animation.
Cela pour dire que, dans tous les pays développés, le poids économique du sport de haut niveau est en nette progression. La Tunisie doit s’y mettre même si elle doit s’endetter à cette fin. La cause est juste dans la mesure où elle peut rapporter à l’économie du pays.