L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a adopté, lors d’une séance plénière tenue mercredi 29 mars, le projet de loi relatif à l’approbation d’un accord de garantie, conclu le 13 février 2017, entre la Tunisie et un groupe de banques étrangères, pour l’octroi d’un crédit à la STEG, lequel servira pour le financement d’un projet de construction d’une centrale de production d’électricité, à turbine à Gaz à Bouchema.
Le projet a été approuvé avec 93 voix pour, 6 abstentions et 3 contre, malgré qu’un nombre de députés ont pointé du doigt la manière d’octroi du marché de la centrale Bouchema à la société Général Electric, à travers un accord de gré à gré ; affaire soumise actuellement, au pôle juridique et financier, en raison des soupçons de corruption.
Les députés intervenants ont souligné qu’ils ont été contraints à approuvé cet accord de garantie afin de permettre à la société d’honorer ses engagements.
Ils ont, toutefois, souligné qu’ils tiennent à l’ouverture d’un audit financier et administratif sur cette affaire et à avoir un engagement de ne pas reproduire ces mêmes pratiques. Ils ont, réitéré, ainsi, que la STEG aurait dû passer par l’ARP pour voter sur cet accord de garantie avant de réaliser le projet et non le contraire.
“La commission attend les résultats de l’audit et de l’enquête financière et administrative”, a indiqué le député Sahbi Ben Feraj estimant que cette affaire n’a pas respecté les principes de la concurrence et de la transparence, sous le prétexte que General Electric représente l’unique société qui peut finaliser la réalisation de la centrale, au bout de 8 mois.
Partageant le même point de vue, le député Ghazi Chouachi a critiqué le non respect de la loi des marchés publics, s’interrogeant sur les conditions de réalisation de projets chapeautés par le ministère de l’Energie, y compris le projet de SIAPE à Sfax et celui de “Nawara”, dont le coût s’est multiplié par 4.
De son côté, la députée Leila Awled Ali, a fait part de sa préoccupation quant à la poursuite du recours de la STEG à l’endettement pour la réalisation de ses projets, lui demandant de présenter des éclaircissements sur le sort de ces investissements.
La ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, Hela Cheikhrouhou, a affirmé, dans sa réponse aux interventions des députés, la situation spécifique du projet de la centrale de Bouchema, soulignant l’impératif de distinguer entre le projet en lui même qui fait l’objet d’une affaire judiciaire, et le volet financement qui a respecté tous les critères exigibles.
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En ce qui concerne l’octroi d’un marché via un accord de gré à gré, Cheikhrouhou a rappelé que l’article 163 organisant les marchés publics autorise au conseil d’administration de la STEG de dépasser l’avis de la commission supérieure des marchés publics.
Evoquant l’impératif d’accélérer la réalisation de cette centrale, la ministre a fait savoir que la Tunisie a besoin d’un stock de 400 Mw pour surmonter le problème de coupure d’électricité, durant l’été, rappelant que la moitié de la production du réseau d’énergie en Tunisie (environ 4000 Mw) est destinée essentiellement à couvrir les besoins des climatiseurs.
Dans ce cadre, elle a noté que le projet sera achevé, dans les délais et selon les normes exigées, estimant que la Tunisie sera en mesure de faire face au problème de coupure d’électricité à partir de 2017.
“Le ministère a soumis au pôle juridique et financier tous les données nécessaires afin d’identifier les responsabilités dans cette affaire”, a encore dit Cheikhrouhou, ajoutant qu’elle a demandé à la présidence du gouvernement de mener une opération d’audit sur cette même affaire.
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Finalement, elle a affirmé que son département poursuit les mesures relatives au marché de réalisation de la station de production de l’électricité à cycle combiné à Radès “G” et il a lancé un nouveau appel d’offres pour la station de Mornaguia.