“L’encouragement de l’investissement est le point primordial du programme gouvernemental visant à résoudre la situation économique difficile”, a affirmé samedi le Chef du gouvernement Youssef Chahed.
Intervenant, au cours d’une conférence de presse pour présenter la nouvelle loi de l’investissement et ses textes d’application, Chahed estime que “l’investissement, c’est la croissance et la croissance c’est l’emploi”. Et de rappeler que l’accélération de l’approbation de la loi sur l’investissement (entrée en vigueur le 1er avril 2017) était l’une des premières décisions prises par son gouvernement.
La nouvelle version de cette loi est basée notamment sur la gouvernance de l’investissement et le principe de la liberté d’investir.
Toutefois, le chef du gouvernement a reconnu l’existence de certaines défaillances dans ce nouveau texte qui reste important dans la conjoncture actuelle pour booster l’investissement.
L’impulsion de l’investissement ne se limite pas à l’adoption des textes législatifs et de leurs décrets d’application, a-t-il avancé, ajoutant que ” l’investissement constitue avant tout une politique et une approche à adopter “.
Dans son discours, Chahed a mis l’accent sur l’importance de retrouver la confiance dans nos capacités, appelant à mettre fin à toutes les tentatives visant à semer le doute dans les capacités de l’Etat et à diaboliser les investisseurs.
Le chef du gouvernement a appelé, à cette occasion, les députés à accélérer l’adoption, dans les plus brefs délais, du projet de loi d’urgence économique.
Il s’agit de surmonter tous les obstacles entravant la réalisation des projets et de l’investissement, a indiqué Chahed, rappelant que les démarches actuelles nécessitent au moins 2 ans, après la déclaration de l’intention de l’investissement.
Pour Chahed, son gouvernement ” n’est pas un gouvernement de gestion des affaires courantes “, mais plutôt ” un gouvernement de réforme “. Il a, dans ce cadre, annoncé qu’au cours des prochains jours, son gouvernement annoncera un calendrier détaillé de réformes qui seront entamées en 2017.
Ces réformes portent essentiellement sur la modernisation de l’administration, la révision des procédures administratives pour les alléger et les simplifier.
L’administration tunisienne devra entrer dans l’ère numérique pour accorder des services rapides, servant les intérêts du citoyen et des investisseurs, ainsi que la croissance de l’économie nationale, a-t-il encore indiqué.
Les réformes concernent en outre le système de financement de l’économie, notamment certains secteurs, tels que l’agriculture, l’artisanat et les petites et moyennes entreprises (PME).
Le chef du gouvernement a évoqué la question relative aux banques publiques appelées à jouer pleinement leur rôle en tant que bras financier de l’Etat. Les banques publiques doivent assurer le financement des entreprises et des secteurs qui font face à des difficultés réelles pour obtenir des crédits des banques privées, a-t-il indiqué.
A part sa participation au capital des banques publiques (BNA, STB et BH), l’Etat n’est plus en mesure de participer au capital de plusieurs banques, a assuré Chahed.
Sur un autre plan, le Chef du gouvernement a évoqué les réformes que le gouvernement compte concrétiser au profit des entreprises publiques, indiquant que la majorité de ces sociétés économiques passent par une situation financière difficile.
” Le gouvernement œuvre à élaborer un programme complet pour assurer la restructuration des entreprises publiques, afin de garantir les droits sociaux et d’organiser ces entreprises afin de leur permettre de garantir un rendement financier positif”, a encore indiqué le chef du gouvernement.
Il a en outre rappelé que le gouvernement a entamé l’élaboration de la réforme du système de couverture sociale qui sera un acquis national qui devrait être préservé et développer afin d’assurer sa pérennité pour les générations futurs.
Il a été convenu avec les partenaires sociaux d’achever les négociations sur la question de la réforme avant fin juin 2017, a annoncé Chahed.
Le chef du gouvernement a adressé un message de confiance et d’appui aux investisseurs, soulignant que le programme du gouvernement est basé sur l’appui aux entreprises tunisiennes et la garantie de toutes les conditions nécessaires à leur réussite aussi bien en Tunisie qu’à l’étranger.
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