Le secrétaire général d’Al Joumhouri, Issam Chebbi, a estimé, samedi 6 mai, que parler de la loi sur la réconciliation économique et financière en ces circonstances “ne fera que nuire au climat social car il n’est pas en adéquation avec les principes mêmes de la révolution déclenchée contre un régime corrompu”.
Selon Chebbi, même le document de Carthage auquel son parti est attaché comme référence à l’action gouvernementale n’a pas fait mention de ladite loi.
Intervenant, à l’occasion d’un meeting d’Al-Joumhouri, au palais des congrès de Tunis, Chebbi a assuré que la loi sur la réconciliation économique proposée par la présidence de la République “bute contre une large opposition du fait qu’il constitue une déviation du processus de justice transitionnelle et n’est pas conforme aux dispositions de la constitution”.
Le SG d’Al Jamhouri a, par la même occasion, annoncé le lancement prochain, conjointement avec d’autres partis politiques, une campagne de lutte contre la corruption, faisant part de leur détermination à amorcer une réforme du système législatif de manière à offrir toutes les garanties de protection des dénonciateurs.
Le secrétaire général de la coalition démocratique, Mohamed Hamdi, a fait état de “suspicions autour de certains ministres qui auraient protégé des corrompus pour servir leurs intérêts”, dénonçant la nonchalance du gouvernement Chahed dont le traitement du dossier de la corruption.
S’agissant de l’éventualité de former un front national de lutte contre la corruption, Hamdi a assuré que la coalition démocratique est prête à s’inscrire dans tout projet national servant les intérêts du pays, dont notamment, celui de s’opposer à l’adoption de la loi sur la réconciliation économique.
La dirigeante au sein du courant démocrate, Samia Abbou, a pour sa part estimé que le fait que “le pourvoir judiciaire ne remplisse pas réellement le rôle qui lui est dévolu, est une forme de corruption”, faisant remarquer que les magistrats ne disposent pas de la protection requise pour prononcer des jugements équitables loin de toutes pressions et menaces.
“La présidence du gouvernement n’a pas la volonté politique pour combattre la corruption et la présidence de la République cherche à blanchir les corrompus”, a-t-elle soutenu.