Dans la foulée des deux principaux partis politiques de la coalition gouvernementale –Ennahdha puis Nidaa Tounes-, les organisations patronales –l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA) et la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT)- ont apporté leur soutien à la politique de lutte contre la corruption engagée par le gouvernement, depuis mardi 23 mai 2017.
L’UTICA a été la première, de peu, à rendre publique sa position sur ce sujet, jeudi 25 mai en début d’après-midi, peu après quatorze heures. La centrale patronale historique y met l’accent sur cinq points.
D’abord, elle y déclare que «suite aux dernières arrestations effectuées par le gouvernement sur la base des dispositions de la loi d’urgence en vigueur et en attendant de prendre connaissance des détails sur cette question», réaffirmer «son soutien aux efforts déployés par le gouvernement pour lutter contre la corruption, dans le respect des exigences des lois en vigueur et des dispositions du Document de Carthage».
Ensuite, plus généralement, elle appuie «tous les efforts visant à lutter contre toutes les transgressions ou dépassements de la loi de nature à porter atteinte à la sécurité nationale du pays et à son économie».
En outre, l’UTICA y souligne qu’elle ne défend que ceux qui respectent la loi, rappelant qu’elle a demandé depuis longtemps à tous les Tunisiens de rester unis dans leur lutte contre la contrebande qui a dévasté l’économie formelle du pays.
De même, la centrale présidée par Wided Bouchamaoui appelle «les médias nationaux et l’opinion publique nationale à ne pas généraliser les situations et à ne pas confondre les entrepreneurs qui travaillent dans le respect de la loi et dans la transparence avec ceux qui dépassent la loi».
Enfin, l’UTICA appelle les Tunisiens à «ne pas diaboliser tous les hommes d’affaires et à ne pas porter atteinte à leur image, ce qui est de nature à nuire gravement à la réputation de la Tunisie et affectera sa capacité à attirer les investissements».
Jeudi 25 mai, en fin d’après-midi, la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT) a publié elle aussi un communiqué dans lequel elle exprime, «à la suite des mesures courageuses et audacieuses décidées par le chef du gouvernement pour la lutte contre la corruption et la contrebande, quelles que soient leurs formes et leurs provenances», «son appui total aux décisions et mesures prises par le gouvernement visant à assurer le respect de la loi par tous et à placer les intérêts supérieurs du pays au-dessus de toute autre considération».
Ensuite, cette organisation, créée après le 14 janvier 2011, souligne qu’«en sa qualité d’Organisation professionnelle citoyenne qui rassemble les entreprises organisées et structurées exerçant dans le cadre du régime fiscal réel, le respect de la loi et de leurs responsabilités sociétales», elle «a depuis sa création appelé à la nécessité de lutter contre la corruption, la contrebande et le marché parallèle ainsi qu’à la protection et la promotion de nos entreprises qui constituent un acquis général pour tous les Tunisiens et un facteur clef pour l’emploi et le développement».
La CONECT considère que l’action du chef du gouvernement constitue le démarrage d’une profonde et stratégique réforme qui aura des retombées positives, certaines et importantes sur l’économie nationale, l’investissement local et étranger et le climat social dans le pays.
Enfin, le patronat présidé par Tarak Chérif «lance un appel à tous les Tunisiens pour relever ce défi historique en soutenant les efforts déployés pour lutter contre la corruption, la contrebande et le marché parallèle et en contribuant au développement de la culture du respect de la loi et de la lutte contre tout ce qui peut porter atteinte aux intérêts supérieurs du pays, à sa sécurité et à sa stabilité».
Donc, si les deux patronats donnent leur bénédiction à la campagne de lutte contre la corruption, chacun le fait à sa façon. L’UTICA se soucie que l’opinion publique distingue bien les vrais entrepreneurs respectueux de la loi des ripoux. La CONECT accorde la priorité à la mobilisation des Tunisiens en faveur de la guerre contre la corruption et la contrebande.