L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a adopté, lundi 17 juillet, en séance plénière, la convention et ses annexes relatives au permis de prospection, de recherche et d’exploitation d’hydrocarbures de “Douiret”.
Le permis a été attribué à la compagnie néerlandaise d’exploration et de production de pétrole et de gaz “Mazarine Energy Tunisie B.V” et couvre une superficie de 4.240 km2, dans le gouvernorat de Kébili (sud tunisien).
La convention identifie les conditions et les mesures d’application des engagements et la réalisation des travaux sur le champ précité. Le groupe néerlandais d’exploration et de production de pétrole et de gaz, se charge, en vertu de ce contrat, des dépenses d’exploration durant 2 ans (durée du permis).
Dans leurs interventions, les députés ont convenu de l’existence de soupçons de corruption dans le secteur de l’énergie comme cela a été d’ailleurs confirmé par la cour des comptes dans son rapport pour l’année 2016. Ils ont aussi, évoqué le manque de transparence dans le traitement des dossiers dans ce domaine, notamment, dans les contrats d’exploration, de recherche et de gestion de la production. Ils exigé que toute la vérité soit révélée au peuple dans ce domaine.
La députée Samia Abou a affirmé que l’opacité caractérisant le secteur de l’énergie était “préméditée pour que certaine parties puissent piller les richesses naturelles du pays sous couvert de la loi”.
Les députés ont évoqué, également, la hausse progressive du prix des hydrocarbures malgré la stabilité de prix du baril dans le monde.
Le député Zied Lakhdhar a indiqué que le retard de la présentation des permis de recherche et d’exploration au niveau de l’ARP a provoqué la régression de l’activité dans ce domaine, appelant à la nécessité de reprendre les activités de production et d’encourager les investissements dans le secteur des hydrocarbures.
Dans sa réponse aux interventions des députés, la ministre de l’énergie, des mines et des énergies renouvelables, Hela Cheikhrouhou, a fait savoir que la production pétrolière a été stable, du 1er janvier au 31 mai 2017, pour se situer à hauteur de 44.000 barils quotidiennement et 5,8 millions m3 de gaz.
Selon elle, la fermeture progressive de certaines stations de pompage dans le sud tunisien a été à l’origine de la régression du niveau de la production pétrolière à environ 22.000 barils/jour.
Cheikhrouhou a souligné que le secteur pétrolier a contribué aux recettes du budget de l’Etat pour 2016 à hauteur 860 millions de dinars (MDT), jugeant que cette contribution importante mais en deçà des montants enregistrés en 2010 et 2011.
La ministre a fait observer que les sociétés pétrolières étrangères opérant en Tunisie sont de moyenne dimension et que la production pétrolière du pays n’est pas importante contrairement à ce que pensent certains par rapport à l’Algérie (1,3 million de barils), l’Irak (5 millions de barils), les USA (9 millions de barils) et l’Arabie saoudite (10 millions de barils).
S’agissant de la hausse des prix des hydrocarbures, elle a indiqué que le budget 2017 a été élaboré sur la base d’une hypothèse d’un prix moyen de baril de pétrole de 50 dollars et d’un taux de change moyen de dollars de 2,25 dinars alors que le prix de baril a atteint au cours de premier semestre 2017, 52,5 dollars et le taux de change du dollar, 2,4 dinars ce qui a causé une hausse de la subvention de 650 MDT à 1,2 milliard de dinars, en 2017.
Elle a précisé qu’une augmentation de 100 millimes pour l’essence et de 90 millimes pour le gasoil n’a pas résolu le problème, ce qui nécessite de trouver d’autres solutions.