Le Syndicat National des Journalistes tunisiens (SNJT) a annoncé son intention d’organiser une grève générale dans tous les médias publics le 2 avril prochain.
Son président, Yassine Jelassi a indiqué, lors d’une conférence de presse mercredi, que les modalités d’organisation des activités lors de la grève seront communiquées à la télévision et radio tunisiennes, à la Société Nouvelle d’Impression, de Presse et d’Edition Snipe et à l’Agence Tunis Afrique Presse.
La vacance prolongée à la tête de ces établissements, le retard dans le versement des salaires et l’absence de réformes structurelles constituent autant de raisons qui motivent cette grève, a-t-il soutenu. Il a également, évoqué les atteintes répétées au droit syndicat à l’établissement de la télévision tunisienne où des journalistes sont convoqués devant le conseil de discipline pour avoir réclamé leurs droits.
Le pouvoir de tutelle représenté par la présidence du gouvernement s’est dérobé à ses responsabilités envers le secteur et a cherché, sciemment, à compromettre la diversité du contenu médiatique, a-t-il regretté.
Pour rappel, des journalistes de la télévision tunisienne ont entamé, lundi, un sit-in dans les locaux de l’établissement pour dénoncer la situation sociale difficile et tendue que connait ce média public depuis quelques temps.
De leur côté, les journalistes de la radio tunisienne ont décidé de porter le brassard rouge, en signe de protestation contre la politique de marginalisation empruntée par le gouvernement et son inaction face aux revendications des employés de la station, contenues dans la déclaration du 16 février dernier.
Concernant l’affaire du correspondant de Mosaïque FM Khelifa Guesmi, le président du SNJT a souligné que son arrestation est contraire aux dispositions des décrets-lois 115 et 116. La comparution de trois journalistes sur la base de la loi antiterroriste constitue une franche violation de la liberté d’expression, a-t-il relevé.
Jelassi a exprimé la crainte de voir le classement de la Tunisie régresser dans le rapport sur la liberté de la presse qui sera publié le 3 mai prochain, affirmant la détermination du syndicat à multiplier les actions pour défendre la liberté d’expression et imposer les réformes nécessaires au sein des établissements médiatiques.