Plus que la moitié des entreprises soit 66% des entreprises françaises ou tuniso-françaises ont poursuivi leurs activités malgré la propagation du coronavirus contre 34%,qui ont arrêté leurs activités, selon les résultats d’une enquête publiée par la Chambre Tunisi-française de commerce et d’industrie (CTFCI).
L’enquête réalisée, au cours de la deuxième quinzaine du mois d’avril 2020, auprès d’un échantillon de 146 entreprises membres de la chambre et opérant essentiellement, dans es secteurs industriel (49%) et des services (51%), a pour objectif de mesurer l’impact du Covid -19 sur l’évolution du chiffre d’affaires des entreprises, ses retombées sur la gestion interne des employés et la perception des employeurs sur la durée de la période de confinement total. Il s’agit également, de relever les nouvelles méthodes de travail adoptées par les entreprises et d’évaluer les mesures économiques décidées par le gouvernement.
Pour les entreprises en arrêt total ou partiel, 17% ont estimé la baisse de leurs chiffres d’affaires (CA) entre 81 à 100% et 5% d’entre eux, ont prévu une régression de 19 à 0% du CA.
L’étude de la CTFCI a noté que les entreprises industrielles les plus affectées par la crise sont actives dans les domaines aéronautique, textile et industries diverses alors que le secteur des services, essentiellement, le numérique est le moins affecté par la pandémie.
30% des chefs d’entreprises sont incapables de servir le salaire de mois d’avril 2020.
D’après les résultats de l’enquête, 99% des chefs d’entreprises interviewés ont servi le salaire de mars 2020 et 70% seront capables de servir le salaire d’avril. Par contre 30% d’eux seront incapables de servir le salaire de mois d’avril 2020.
En outre, 54% des entreprises sur un total de 146 ont recours au chômage technique : 42,2% d’entre -eux dans immédiat, (17,2% ) dans 1 mois, également ( 17,2%) dans 2 mois et (23,4%) plus tard.
Concernant l’impact de la prorogation du confinement au-delà du mois d’avril 220, 84% des entreprises enquêtées ont donné des avis négatifs sur l’activité et 60% des entreprises sondées ont donné des avis négatifs sur la durabilité de l’entreprise.
D’après les résultats de l’enquête, 58% des entreprises considèrent que les mesures annoncées par le gouvernement sont insuffisantes, contre seulement 6% , qui les estiment suffisantes.
Appel à des mesures fiscales, sociales, bancaires et administratives
D’après l’enquête, les 146 entreprises enquêtées ont recommandé des mesures fiscales, sociales, bancaires et administratives.
Pour les mesures fiscales, elles ont plaidé pour l’exonération de l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) pendant 3 mois, l’annulation de l’impôt sur les sociétés(IS) pour l’année 2020 et le remboursement instantané de 50% du crédit de TVA sur simple demande non documentée.
Les entreprises ont recommandé de réduire des Acomptes provisionnels de 50% pour l’ensemble des secteurs et de 75% pour les secteurs les plus sinistrés, la suspension de l’avance/consommation à l’importation et la suspension des retenus à la source( RS) sur TVA.
En ce qui concerne les mesures sociales, les entreprises sondées ont appelé à l’exonération des charges patronales de 3 à 6 mois, la prorogation de l’aide sociale sur le mois de mai 2020 et la prise en charge des salaires pour les entreprises qui recourent au chômage partiel outre la prise en charge de 50% des salaires.
Les entreprises ont suggéré, également, des mesures bancaires à savoir l’obtention d’un crédit à taux bonifie, garanti par l‘Etat couvrant la masse salariale d’une année, le financement bancaire pour la trésorerie à taux 0 de la part de l’Etat, la fixation par décret des modalités d”octroi par les banques de financement de fonds
de roulement avec la garantie de l’Etat.
Elles ont, appelé à la mise à disposition des entreprises du secteur BTP d’une ligne de financement à taux préférentiel et l’annulation des frais de report des échéances bancaires et de leasing.
Quant aux mesures administratives, les entreprises enquêtées ont recommandé de créer une cellule de proximité pour suivre la situation des PME et vérifier les annulations des contrats de sous-traitance, d’impulser la digitalisation de l’administration et d’assurer une révision totale de la loi et du cadre conceptuel des entreprises en difficulté.
Elles ont suggéré, également, la création d’un fond de restructuration des PME et la reprise du travail.
A noter que les 146 entreprises qui ont répondu au sondage sont localisées dans cinq grandes régions : Grand Tunis( 65%), Nord Est (16%), Nord Ouest( 4%), Sahel (12% ) et Sud (3%).
Par ailleurs, 52% des entreprises sont totalement exportatrices et 48% sont partiellement, exportatrices.