La tenue, le mardi 18 juin à Tunis,
de ses deux assemblées générales ordinaire et extraordinaire,
a été l’occasion pour la société Air Liquide de faire état de
ses chiffres pour l’année 2001 qui reflètent la bonne santé de
l’entreprise pour cette année et de lever le voile sur ses perspectives
pour l’année en cours qui risquerait de la voir quitter la bourse
de Tunis où elle est cotée sur le second marché.
Dividende 2001
7,500
DT
On
apprend ainsi que le chiffre d’affaire pour l’année 2001 a été de
35,315 millions DT dont 54 % a été réalisé dans l’activité du gaz
industriel, a augmenté de 8% par rapport à l’année 2000 et que le
bénéfice net social de l’entreprise, filiale du groupe français,
s’est établit à 5, 357 millions DT en progression lui aussi de plus
de 673 mille DT , soit +15,1% par rapport à 2000.
L’AGO
a par ailleurs fixé le dividende brut à 7,5 DT pour chacune des 403 205
actions composant le capital social et décidé que le paiement se fasse
à partir du 16 septembre de l’année en cours.
L’AGE
décide de son coté d’augmenter le capital social de l’entreprise de 1,680
millions DT, le portant de 10 080 125 DT à 11 760 125 DT par incorporation
des réserves. Cette augmentation sera matérialisée par la création de
67 200 nouvelles actions, de 25 DT chacune, qui seront attribuées gratuitement
à raison d’une action nouvelle pour 6 anciennes avec jouissance au 1er
janvier 2002. La distribution des dividendes et l’attribution gratuite
interviendront à partir du 16 septembre 2002.
Augmentation
de capital
1
pour 6
anciennes
L’une comme l’autre, les deux résolutions
ont provoqué une discussion entre la présidence du conseil tunisienne,
la direction générale française et les actionnaires. Ces derniers
se sont en effet étonnés de devoir attendre encore trois mois pour
toucher leur dividende et recevoir leurs actions gratuites et ont
demandé des explications sur l’état de la trésorerie de l’entreprise
donné en cause de ces retards.
L’état
de flux de trésorerie d’Air Liquide, selon les documents officiels distribués
aux actionnaires fait ressortir un découvert bancaire de plus de 1,9 millions
DT à la fin de l’année 2001 après avoir terminé l’année 2000 avec un solde
négatif de plus de 726 mille DT. « La trésorerie par nature ça passe
par des hauts et des bas et n’est pas un bon indicateur dans la mesure
où l’on peut avoir une trésorerie positive avec 70 % de dettes » estime Jean-Luc Robert directeur général d’Air Liquide. Et le responsable
d’ajouter quand même « C’est vrai que le découvert s’est sensiblement
accru au milieu de l’année. On a remis de la pression et re-mobilisé notre
organisation et il est revenu à un niveau plus raisonnable en fin d’année.
Le découvert avoisine quand même maintenant les 140 jours ». Les responsables
d’Air Liquide insistent sur la bonne et saine gestion des finances de
l’entreprise et expliquent cette situation de trésorerie par le financement
de la quasi totalité des investissements réalisés depuis 1999, au moyen
des fonds propres ainsi que par le découvert client qui est passé de 15
à 18 millions DT, à cause notamment des retards de paiement du secteur
hospitalier, le gaz médical représentant 18 % du chiffre d’affaire de
l’entreprise.
Les
actionnaires d’Air Liquide ont aussi évoqué la question de non-liquidité
de l’entreprise sur la bourse avec un taux de rotation des actions et
un nombre d’actionnaires qui risqueraient de la sortir, à la fin de cette
année, de la cotation du second marché de la bourse de Tunis. Cette situation,
l’entreprise l’a déjà connue l’année dernière et la Commission du Marché
Financier (CMF) lui a accordé un premier « sursis » d’une année pour régulariser
sa situation et passer normalement l’année prochaine sur le premier marché.
Prés de 59 % du capital de cette société de droit tunisien sont en effet
détenus par Air Liquide France, d’autres gros actionnaires détiennent
27 % et 14 % par des petits porteurs.
35,315
millions DT
Chiffre
d’Affaires 2001
« Le dossier ne nous est pas indifférent,
mais la bourse n’est pas une obsession » estime J.L Robert qui ajoute
aussi « On préférerait y être, mais pas si nous sommes obligés de
remplir des conditions qui sont par ailleurs difficiles comme le
nombre de petits porteurs que nous n’avons pas, le timing pour cela
à respecter et un certain nombre d’autres conditions qu’on ne peut
remplir instantanément. Il aurait fallu, pour rester à la bourse,
remplir des conditions telles que les actionnaires acceptent rapidement
de diminuer leurs parts et c’est très difficile, surtout lorsque
nous leur distribuons un dividende en croissance de 16 % »
JL
Robert qui compte en tous cas sur un délai supplémentaire, option qu’il
considère encore possible, pour étudier encore une fois le dossier tout
en n’excluant pas le recours à la pratique du « split » appliqué par d’autres
sociétés en bourse pour résoudre leur problème de liquidité, estime que
« Air Liquide France est très contente de sa filiale en Tunisie. Elle
n’a pas l’intention de s’en défaire et elle considère que lorsqu’elle
met de l’argent et du savoir-faire dans une société, elle doit garder
un certain contrôle et pouvoir influer de façon suffisante sur les décisions
»
5%
de
croissance pour 2002
Pour
2002, Jean Luc Robert DG de la société juge la situation de l’activité
industrielle « difficile avec des volumes négatifs et un chiffre
d’affaire légèrement négatif de 1 % pour les gaz industriels et
plus que cela pour le soudage » et explique cela par la conjoncture,
elle-même difficile, dans les domaines des boissons liées au tourisme,
du soudage lié notamment à l’activité agricole et de l’exportation.
Pour le volet santé de l‘activité de l’entreprise, J.L Robert est
plus optimiste et annonce, sans plus autre détail, « plusieurs points
de croissance ». Malgré tout cela, le résultat global pour les cinq
premiers mois de cette année reste au niveau de celui des 5 premiers
mois 2001 et les responsables d’Air Liquide espèrent quand même
terminer l’année en cours avec une croissance de l’ordre de 5 %.