« Nous
sommes ouverts à toute participation tunisienne qui réponde
aux modalités de paiement de la licence » déclare le
DG d’OTT.
Le
nouveau réseau GSM d’Orascom en octobre
Le
deuxième opérateur de téléphonie mobile en Tunisie est là.
Il change encore de bureaux, mais il s’installe. Dans un
black-out médiatique presque complet (sinon on n’aurait
eu cet entretien), mais il travaille. Ses services, il ne
commencera à les vendre qu’à partir de fin septembre début
octobre (la date n’est pas encore définitivement fixée)
prochain.
Lui
c’est Orascom Télécom Tunisia (OTT) une filiale
de OTH (Orascom Télécom Holding), une entreprise qui n’en
est pas à sa première licence, puisqu’elle en possède
déjà 21 à travers le monde dont l’Afrique, le Moyen Orient
et le Pakistan. Certaines lui ont fait mauvaise presse,
mais cela ne l’a pas empêché d’emporter, haut la main sa
licence tunisienne et de parvenir même à faire reculer,
une première et une seconde fois, l’échéance du ministère
des technologies de communication.
Crée
donc il y a un peu plus de 2 mois, OTT est aussi une société de
droit tunisien, d’un capital de 320 millions de dinars appartenant
à 35 % à OTH et les 65 % restants propriété de Carthago Ltd.
A ce stade, il y a un premier point à éclaircir et qui concerne
l’autorisation d’investissement. Normalement en effet, une société
étrangère ne peut pas investir directement dans des activités de
services en Tunisie. Sauf si elle obtient une dérogation spéciale
du gouvernement tunisien, elle est alors obligée de passer par un
partenaire tunisien majoritaire. Mais « Orascom Telecom Tunisie
a obtenu cette dérogation pour pouvoir investir directement en Tunisie
», précise Jean-Pierre Roeland, directeur général d’Orascom
Telecom Tunisia.
Questionné
sur la possibilité d’ouvrir le capital à des partenaires Tunisiens le
DG affirme qu’OTT « reste tout à fait ouverte à une participation de
partenaires tunisiens, déclare M. Roeland. Mais les partenaires tunisiens
doivent répondre aux critères contractuels fixés par les pouvoirs publics
tunisiens. Cela concerne essentiellement les modalités de paiement de
la licence. » La première tranche (227 millions de dollars), versée
le 17 mai dernier, a entièrement été payée en devises, en sachant que
les conditions contractuelles stipulent que les devises nécessaires pour
ce paiement doivent provenir de l’étranger, de manière à ce que cela ne
se ressente pas sur les réserves en devises du pays. Et comme cette première
tranche constitue la plus grande partie du capital social d’OTT (330 millions
de dinars), les éventuels partenaires tunisiens devront apporter de leur
côté des devises provenant de l’extérieur.
La
licence d’exploitation d’un réseau GSM
sur 15 ans en Tunisie a été acquise au prix de 454 millions de dollars.
Le contrat qui devait être conclu depuis février dernier a dû être
retardé par deux fois. Le versement de la première tranche du montant
du contrat a en effet été faite en mai dernier (date de la signature
du contrat de la licence) et la seconde tranche devrait intervenir
en septembre 2004. « Le retard de paiement était dû à des précisions
à apporter dans le contrat sur la composition de l’actionnariat,
sur la licence et d’autres choses »
précise Nizar Yaïche le chargé de
communication de cette société sans autres informations à propos
de ces « choses » qu’Orascom veut garder discrètes.
Discret certes, mais ambitieux le second
opérateur télécoms. D’ici 2 ans, il compte couvrir 86% de la population
et dans 3 ans arriver à un taux de 99 %. Fin septembre début octobre ses
lignes et ses cartes Sim couvriront le Grand Tunis, Nabeul et Hammamet.
Un mois après Sousse, Sfax avant la fin de l’année et puis cela s’étendra
rapidement au reste du pays. Le premier objectif
pour fin 2002, c’est d’avoir 150 000 abonnés. Et quand on
lui évoque l’exemple de l’Algérie où seulement 100 mille lignes ont été
réalisés face à des engagements de 400 mille lignes, la réponse est instantanée
: « On est différent de OTA. En Algérie se sont d’autres stratégies,
d’autres équipes et d’autres termes de licences »
La
grande spécificité de cette la licence est qu’elle donne à OTT le droit
d’avoir notre gatway international pour acheminer le trafic de et pour
nos clients, de et vers l’international. L’opérateur de cette licence,
qui se dit « très orienté clients », veut aussi se caractériser par les
services spéciaux qu’il compte offrir aux entreprises : «
Si l’on regarde un peu l’offre de Tunisie Télécom, on a soit un post-payé
soit un prépayé quel que soit le client ou la consommation. Nous on essaiera
de varier l’offre selon le profil du client pour lui donner l’offre la
plus adaptée possible ».
Il
sera ainsi possible aux entreprises de recevoir des fax sur le mobile,
d’avoir des numéros personnalisés, on veillera aussi à ce que
le SMS fonctionnera aussi à l’étranger alors que le roaming
pour les prépayés est encore à l’étude. L’autre nouveauté qu’on
nous confiera concernera les tarifs spéciaux
pour les entreprises qui veulent équiper leurs cadres.
Cette orientation client, OTT la concrétise par ses délais de réponse
aux demandes d’abonnement.
Il n y’aura pas, nous dit-on, de liste d’attente
et la réponse est instantanée.
Le
client vient acheter soit un kit (carte Sim+le guide l’utilisateur)
soit un pack (Terminal ou portable+ carte Sim+ un guide d’utilisateur+une
carte de couverture). L’opérateur lui en prépare même plusieurs,
en fonction des profils d’utilisateurs. Il y aura certes un minimum
de documentation à présenter comme la pièce d’identité ou le justificatif
de domicile, mais le client choisirait, séance tenante et la ligne
lui est instantanément activée. Ceci sera valable assure-t-on pour
les lignes prépayés comme pour le post-payé, si le magasin est équipé
du matériel informatique nécessaire. Sinon l’activation dans la
journée par fax.
Mais quand
on lui pose la question de savoir si les prix de OTT seront plus bas ou
les mêmes que TT, Nizar Yaïche se limite à certifier que «
OTT sera concurrente par rapport à TT sur tous les niveaux. On a pris
ce marché pour faire de la concurrence à Tunisie Télécom avec laquelle
on n’a aucune entente.». L’objectif reste la libre concurrence
et Nizar Yaïche d’affirmer à ce propos qu’il n’y a dans le contrat signé
ou le cahier des charges aucune clause qui limiterait le jeu de la libre
concurrence. « Au contraire, le contrat nous
fixe des plafonds de prix à appliquer en fonction des destinations ».
Les deux concurrents
se rencontrent cependant depuis quelques semaines pour trois sujets qui
sont l’accord d’interconnexion pour que nos abonnés respectifs puissent
s’appeler les uns les autres, qu’on puisse élaborer les facturations en
interne , le partage des sites et des supports d’antennes et les liaisons
louées pour les connexions double site.