Rached Fourati, senior partner de KPMG, Ahmed Belaïfa (actuel
président de l’OECT) et Fayçal derbel ont bien voulu nous faire
part de leurs opinions sur les affaires Enron et Worldcom.
Rached Fourati assure que “le commissariat
aux comptes en Tunisie est largement inspiré du système « latin » et que
ce système est plus protecteur parce que les commissaires aux comptes
sont désignés par l’Assemblée Générale des Actionnaires et rendent compte
aux actionnaires et non pas aux dirigeants“.
Moins affirmatif, le président Belaïfa trouve quant à lui qu’il “faut
aussi moraliser le comportement des hommes en mettant en place des codes
d’éthique et de bonne conduite pour les différents acteurs de la chaîne
de production de l’information et en mettant en place des systèmes de
surveillance qui assurent le respect de ces codes“.
Fayçal Derbel souligne “que de nouvelles
règles sur l’indépendance des auditeurs ont été mises en place.
Ces règles renforcent les situations d’incompatibilité en interdisant
le cumul des missions, la SEC a engagé la réflexion pour créer un comité
spécialisé pour surveiller la profession comptable. Cette instance bénéficiera
d’une augmentation de ses ressources budgétaires pour consolider ses actions
de contrôle du FASB et des auditeurs“.
Les
experts et l’ordre des experts comptables de Tunisie (OECT) font actuellement,
à plus d’un titre, l’actualité. Le vendredi 18 et le samedi 19 octobre,
l’OECT organise en effet son congrès international sur le thème
de la “Mondialisation, nouvelle économie
et stratégie de l’entreprise“.
Pas
moins de 9 conférences sur des sujets d’une actualité brûlante comme la
“stratégie et gouvernance dans la nouvelle économie”
ou “la communication financière sur le web”, y seront
donnés. Des sujets qui ramèneront certainement les discussions vers ces
deux fameuses affaires et vers une actualité où le rôle des commissaires
aux comptes est posé.
Et peut-être évoqueront-ils ce que beaucoup comparent déjà aux affaires
Enron-Vivendi et qui aurait pu leur ressembler s’il n’y avait eu la volonté
manifeste des autorités de sauver l’entreprise et de juguler les effets
de ses dettes.
Dans cette affaire les responsabilités n’y sont certes pas encore bien
définies mais ne doit-on pas cependant y penser maintenant avant qu’il
n’y ait d’autres cas ?
Le congrès de l’ordre pourrait en être l’occasion !
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