Pour
le marché secondaire au cours de l’année dernière, le rapport du CMF souligne
que tous les indicateurs étaient à la baisse. Baisse de 44 % des capitaux
échangés, chute de 24 % du volume traité, – 17 % pour la capitalisation
boursière et une chute de 12 % de l’indice boursier.
Et
le CMF de s’étonner de ces résultats en précisant que “la
tendance baissière constatée, ne trouve pas son explication dans l’évolution
des fondamentaux des entreprises de la cote, puisque le PIB est en hausse
et que la majorité des sociétés cotées ont amélioré leurs performances
financières” Pourquoi les cours boursiers n’ont donc pas
suivi? Plus de 70 % en effet des entreprises cotées, représentant plus
de 80 % de la capitalisation boursière, ont enregistré des bilans et des
résultats positifs et plus de la moitié des cotées possèdent un PER inférieur
à 10 fois. Pour plus de la moitié des résultats cotées aussi, les
résultats présentaient un bénéfice par action, au moins égal au bénéfice
par action en 2000.
Le CMF trouve en fait à cela en premier lieu, la traditionnelle explication
des facteurs exogènes et de la relation (existe-t-elle?) entre la place
de Tunis et celles d’autres pays comme la Turquie et l’Egypte qui “ont
généré sur notre marché le retrait de certains investisseurs étrangers
depuis l’année 2000 et d’une manière plus intensive durant le premier
trimestre 2001“. Ces entreprises étrangères ne détenaient en
2001 cependant que 23 % de la capitalisation boursière et de l’avis même
du CMF “la part des actionnaires stables dans la participation
étrangère est de 89 %“.. Ce sont donc ces fameux 11 % d’actionnaires
instables, qui auront désarçonné la bourse de Tunis!
Le rapport du CMF n’a en tout cas pas essayé d’expliquer cette désaffection
des investisseurs étrangers. C’est pourquoi il nous a semblé utile de
rapporter cette explication, faite lors d’une interview, pour notre confrère
papier L’Economiste Maghrébin, de Mr Nouri Jouini ministre du développement
et de la coopération internationale. Evoquant ensuite les investissements
étrangers sur la bourse, le ministre dit en substance que “les
investisseurs ont adopté, partout dans le monde, un comportement prudent,
plus rationnel eu égard à la conjoncture internationale“.
Et le ministre de préciser que “les facteurs de ralentissement
économique ont eu un effet néfaste sur la bourse. Notre bourse serait
vraiment malade si elle n’avait pas suivi cette tendance baissière qui
a touché toute l’économie“.
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