Le
marché financier tunisien comporte, on le sait, 35 sociétés d’investissements
à capital variables (Sicav). 17 sont des obligataires et 18 sont des mixtes.
Au 31 du mois de
décembre de l’année dernière, à trois exceptions près, toutes
les Sicav mixtes enregistraient une plus-value négative en
dinars et en pourcentage par rapport à la situation de l’année
2001.
Positivement,
trois Sicav sortent du lot. Il s’agit de PROSPERITY de la BIAT
qui est la seule à avoir enregistré une plus-value voisine des
5 % avec un rendement de 4,399 DT. Les deux autres,
Opportunity de
FPG qui enregistre quand même une plus-value de 1,614 DT et l’UBCI-Univers
qui n’enregistre qu’une plus-value de 312 millimes.
Négativement, la
Sicav Placement de SUDINVEST, bien que n’ayant régressé que de
presque 8 % par rapport à son résultat de la fin de l’année
2001, crève le plancher avec une moins value de 63,270 DT,
suivie des deux Sicav que gèrent l’UGF qui plongent en même
temps. HANNIBAL ne réalise en effet qu’une moins value de
presque 21 DT (20,974 DT pour l’exactitude), alors que Univers
Actions de l’UBCI termine avec une moins value de plus de 25
Dinars et enregistre aussi la plus importante variation
négative de la saison (-29,84 % par rapport à l’année 2001).
Pour comprendre
cette débâcle, il faut se rapporter aux résultats, bien que
préliminaires, de la bourse de Tunis pour l’année 2002. Il
faut d’abord savoir qu’une Sicav mixte est essentiellement
composée d’actions de sociétés sur la cote électronique. Selon
les statistiques publiées le 9 janvier par la BVMT, sur les 47
sociétés de la cote, seules 4 (AIR LIQUIDE avec 13,9%, ALKIMIA
avec 0,78%, SIMPAR avec 18,21 % et SPDIT-SICAF avec 15,66 %)
ont pu tirer leur épingle du jeu et sur la dizaine de banques
cotées, seules 3 (L’AMEN BANK avec 6,4%, la BS avec 1,7% et l’UIB
avec 8,7%) ont réalisé un rendement global positif. Pour le
reste, les résultats sont négatifs et les rendements globaux
aussi, avec des pointes négatives de plus de 55%
pour BATAM, de plus de 49% pour Tunisie Lait et de plus de 41%
pour l’assurance STAR. Sans essayer d’expliquer le pourquoi de
la chute des actions qui composent l’actif des Sicav, le
manque d’intervention des sociétés émettrices de ces valeurs
pour les soutenir et préserver la confiance de
l’investisseur dans leurs valeurs ne fait qu’aggraver la
situation. On
n’apprendra rien en ajoutant que cela ne date pas de 2002 et
que les déboires des Sicav mixtes durent depuis plus de deux
années.
Les
obligataires, bien mais…
A tout cela, il faut ajouter la baisse de 19% du volume de
transaction pour l’année 2002 en titres traités ( et une
baisse de 33% en capitaux traités), la chute de 11,66% de
TUNINDEX, de 21,4% pour l’indice BVMT et la baisse de 13,2% de
la capitalisation boursière.
Les choses n’en
sont pas meilleures pour les Sicav obligataires qui finissent
quand même l’année avec une plus value. A l’exception de la
plus value de plus de 8,671 DT, les
plus-values réalisées par le reste des 17 obligataires ne sont
certes pas plus chère que 4 à 5 dinars, les mixtes n’en sont
plus aux temps des 6 dinars et plus par action. Mais c’est
tout de même une plus-value.
Désignation de la Sicav
obligataire
Plus value en
DT
TUNISIE SICAV
8,671
SICAV
RENDEMENT
4,498
ALYSSA SICAV
4,497
AMEN PREMIERE
SICAV
4,450
Placement obligataire Sicav
5,213
Tresor
5,096
L’épargnant
4,874
BH
obligataire
4,781
International obligataire
5,011
Univers
obligation
4,882
Sanadet
5,421
Sud
obligataire
5,064
Général
oblig
4,910
Millenium
obligataire
5,036
Cap
obligataire
4,248
Fidelity
obligations
2,902
A ce maintien des
Sicav obligataires dans la conjoncture pour le moins morose de
la bourse de Tunisie au cours de 2002, il y a peut être
l’augmentation du nombre des obligations admises à la bourse
au cours de la même année. Elles sont en effet passées de 2
877 000 en l’an 2001, à 6 850.300 obligations au cours de
l’année dernière.
Cela fait que les
Sicav obligataires constituent aujourd’hui un produit phare de
l’épargne des ménages. Certains experts trouvent même qu’on
pourrait mieux faire et évoquent la méconnaissance de leur
rouage essentiel qui est le mode de calcul de la valeur
liquidative, qui fonctionnerait, selon eux de travers. “Quand
un particulier souscrit à une Sicav obligataire,
explique ainsi Ahmed Abdelkafi président du groupe Tunisie
Leasing, il effectue un investissement à moyen terme parce que la
Sicav à laquelle il a confié son épargne est obligée de placer
la quasi-totalité de ses fonds en obligations“.
La traduction financière et comptable de cette opération,
toujours selon M. A. Abdelkafi, est que le particulier, ayant
fait un investissement long, doit en tirer le bénéfice et
assumer le risque. “De
ce fait, la valeur liquidative sur la base de laquelle il
souscrit et se retire, doit être calculée sur la valeur
marchande du portefeuille qui dépend elle même de la variation
des taux dans l’intervalle. Or, nous continuons à calculer la
valeur liquidative sur la valeur historique du portefeuille,
ce qui maintient l’épargnant dans l’ignorance de la nature
réelle de l’opération qu’il effectue et ceci aboutit à
confondre une opération de marché avec une opération de dépôt
et de transformation“.