La BIAT en 2002 : En dessous des objectifs

Par : Autres

   

La BIAT en
2002 : En dessous des objectifs

 

Management &
Nouvelles Technologies – Magazine
On-Line : 31-03-2003 à
12:00

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Dividende : Peut-être comme l’année dernière, malgré la baisse de
plus de 33 % du résultat net,
• Une opération d’augmentation des fonds propres de l’ordre de 100 MDT, en
préparation. Quand, où est comment ? On ne sait rien encore.
Le cas Khaled Triki : Des divergences de points de vue sur le
programme de modernisation informatique,
• Des crédits classés de l’ordre de 371 MDT en hausse de 65 MDT et dont 220
MDT sont en classe 4 qui ne sont qu’à 20% recouvrables.
• L’engagement avec BATAM est de 14,5 MDT.

Comme le disait M. Chékib Nouira,
Président du Directoire de la BIAT, dans sa lettre aux actionnaires, “l’année
2002 a été particulièrement difficile. Incertitudes et tensions ont affecté
l’activité économique
“. Celle de la 3ème banque en total actif aussi.
Avec un peu plus de détails, le Contrôleur Général M. Abderrazak Lahiani,
précise que que l’exercice 2002 a été marqué par “une plus grande
difficulté à collecter les dépôts, une montée des impayés et un
ralentissement de l’activité à l’international
“.


Résultat, la BIAT termine l’année 2002 avec “des réalisations largement
en dessous des objectifs
” comme l’avoue le document présenté par les
représentants de la banque, mercredi 13 mars, aux intermédiaires en bourse.


Trois chiffres peuvent illustrer cette “pas assez bonne performance”.
D’abord la baisse de 33,3 % du bénéfice net. Mais celui-ci peut
trouver explication dans le souci (par ailleurs de presque tout le secteur
bancaire cette année) de provisionner les risques. Ces provisions ont
atteint 31 MDT et ne feront qu’augmenter en 2003, puisqu’elles devraient
atteindre 33 MDT. Le bénéfice net de la Banque s’est ainsi très sensiblement
ressenti de cette prudence et il a été ainsi ramené à 22,4 MDT au 31/12/2002
contre 33,6 MDT réalisés en 2001.

A côté de cette baisse des bénéfices nets pour expliquer la modeste
prestation en 2002 de la BIAT, il y a aussi les revenus non bancaires,
essentiellement constitués des gains de change, qui régressent d’un peu plus
de 2 MDT. Ces revenus sont généralement constitués par ceux de la salle de
change de la banque et ceux générés par la monétique des non résidents. Là,
l’explication est toute trouvée et réside essentiellement dans le
ralentissement de l’activité à l’internationale. Un ralentissement lié à la
conjoncture géopolitique internationale et la récession qui a frappé
certains marchés internationaux. Selon les analystes de la société
d’intermédiation boursière Mac, ” le PNB inscrit par la BIAT au 31
décembre dernier a gagné 6% par rapport à l’année écoulée. La Banque a dû
toutefois faire les frais de charges de personnel et de charges générales
d’exploitation en hausses respectives de 13% et de 17%, générant ainsi un
Excédent Brut d’Exploitation en régression de 2% à 73,5 MDT au 31.12.2002
“.


Dernier chiffre dont le développement a entravé la réalisation des objectifs
de la banque, c’est enfin la marge en intérêts qui n’a évolué que de 5,3 %,
du fait de la sensible montée des créances classées, que la lettre ouverte
explique par les “retombées de la sécheresse sur l’agriculture, ainsi que
par les difficultés conjoncturelles du tourisme et des activités liées à ces
deux secteurs
“. Il faut dire à ce sujet que les créances classées de la
BIAT ont augmenté de 65 MDT en une année, passant de 306 à 371 MDT. Le taux
des crédits accrochés par rapport aux actifs de la banque, et après une
chute continue depuis 1999, remonte depuis 2001 pour représenter 13,8 % des
actifs et presque 15 % en 2002. Là où le bat pourrait blesser c’est que le
montant de ces créances ne cesse lui d’augmenter depuis 1999 et que, dans ce
volume de créances ou de crédits classés de l’année dernière, 220 MDT sont
de classe 4, ce qui représente plus de 59 % du volume. D’autant plus, que
ces crédits ne sont qu’à 20 % récupérables après toutes les procédures de
recouvrement. Il est à noter à ce propos que les engagements de la BIAT avec
BATAM ne représentent que 10 % du total des engagements du secteur bancaire
et sont estimés à 14,5 MDT. Un chiffre qui la laisse certes, loin derrière
d’autres banques du secteur public et privé.


La petite évolution de ces deux derniers ratios (RNB et marges en intérêt) a
en quelque sorte “gâché” d’autres performances et mis en péril l’évolution
du Produit Net Bancaire (PNB) qui n’a été que de 5,8% en se situant à 157,8
MDT contre 149,2 MDT.


Les efforts de collecte de dépôts de la clientèle ont pourtant été plus
importants et même s’ils n’ont augmenté que de 4,2 % par rapport à
l’exercice 2001, ils l’ont été durant l’année, puisque les encours
quotidiens moyens ont évolué de 11 % d’une année à l’autre, avec un volume
proche de 2000 MDT.


Deux autres ratios, qui se sont aussi dégradés, et qui ont certainement
contribué à ce résultat, en deçà des objectifs. Il s’agit de la dégradation
de l’efficience de la banque. Après une baisse à 58,8% en 2001, le
coefficient d’exploitation remonte à 62,8 %. A cela, il faut ajouter les
charges en intérêts en hausse de 22% à 79,3 MDT. Une situation que le
Président de l’AIB M. Hamza Knani qualifiait “d’exagéré dans cette
conjoncture difficile
“. M. A. Lahiani lui répondra que “nous le
savions, mais que le PNB nous ayant fait défaut, on ne pouvait pas faire
marche arrière en matière de frais d’exploitation
“.

Bonne nouvelle quand même, la BIAT s’est démarquée, au niveau de son chiffre
d’affaires, par des recettes en progression de 11% à 237 MDT. De son côté le
total bilan remonte de 5,3 % à 2800 MDT, les dépôts clients qui enregistrent
une hausse de 4,2 % et les commissions qui totalisent 34,8 MDT contre 29,8
MDT.


La seconde bonne nouvelle, pour les actionnaires, a trait au dividende qui
sera distribué. Inquiets, les intermédiaires ont demandé des explications
sur le taux de dividende qui sera distribué, pour ne pas décourager les
épargnants en cette conjoncture spéciale de la bourse, et sa relation avec
les résultats. La réponse du contrôleur met l’accent le côté réglementaire
qui veut que toute décision de distribution soit obligatoirement et au
préalable soumise à l’accord des autorités monétaires. En tandem avec le
président de l’AIB, M. A. Lahiani annonce cependant que des discussions sont
actuellement en cours pour étudier la possibilité de distribuer un
dividende, le plus proche possible de celui de l’année dernière (1,5 DT par
action).


Questionné par webmanagercenter, le contrôleur général précise que “l’année
2002 ayant été une année exceptionnelle où la quasi-totalité des banques
commerciales affichent des régressions de bénéfices, la logique financière
dicterait la baisse de la rémunération du capital, les autorité auront donc
à décider si les distributions sont cohérentes et acceptables. Ce sera du
cas par cas. En dehors de la logique financière, on a un marché naissant et
une bourse erratique. Entre les deux il y a peut-être lieu de rechercher une
position qui prenne compte des deux aspects
“.


L’une des principales et premières questions posées, au cours de cette
séance d’information financière, avait trait aux informations,
contradictoires qui ont circulé, dans les coulisses et à “Radio trottoirs”,
sur ce que certains ont appelé “l’affaire Khaled Triki”, du nom d’un des
anciens membres du directoire de la BIAT qui avait démissionné. La réponse
de M. Abderrazak Lahiani a été claire : “il s’agit d’une divergence de
points de vues sur le programme de modernisation informatique de la banque

et qui s’est terminé par son départ volontaire.


Mais cette question n’est pas la seule. Autre et non moins importante, celle
relative à une possible intervention de la banque pour la régulation de ses
titres dont la valeur descend au dessous de son prix d’introduction et se
situe actuellement à moins de 20 DT
(17,800 à la clôture de la
séance du vendredi 28-3-2003).


Le contrôleur général de la BIAT nous a à ce propos répondu qu’à la BIAT “Nous
ne sommes pas convaincu que le problème de l’action en bourse peut être
solutionné par une intervention de régulation et nous ne croyons pas en
l’utilité de la régulation. Tant que le marché n’a pas la profondeur
requise, y compris en nombre d’actionnaires et en nombre de sociétés cotées,
il restera erratique et toute régulation ne sera pas la solution
“. Une
réponse qui a au moins le mérite d’être claire et précise.

 

22-03-2003


Khaled
BOUMIZA

 

 

– Chiffres clés & analyse des états financiers au 21. 12. 2002

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