Comme on s’y attendait et comme
nous avons été les premiers à l’annoncer (comparez
la date de sortie de l’article par rapport au reste des médias écrits),
Tunisair confirme la baisse de ses pertes pour l’année 2002.
Dans un communiqué, rendu public
par l’agence de presse TAP, la direction générale de Tunisair annonce un
déficit de 31 MDT, contre des prévisions de perte de 70 MDT annoncées en
février dernier devant les intermédiaires en bourse. Mais aussi, et surtout
contre un résultat net de 59,6 en 2001, ce qui représente une diminution des
pertes de 28,6 MDT.
Dans ce communiqué, Tunisair dévoile ses résultats indépendamment de ses
différentes annonces précédentes, faites et annoncées il faut le dire, en
période de négociations sociales.
Elle commence par énumérer sept raisons qui devaient expliquer son résultat.
En premier lieu, il y a la baisse de 3,5 % (24 MDT) des produits
d’exploitation (assistance au sol et vente à bord) pour une raison que
l’entreprise n’explique pas. Le communiqué de Tunisair précise tout de même,
à ce propos, que “la baisse des recettes a été atténuée par
l’amélioration de la parité de l’Euro, qui représente la principale monnaie
d’encaissement et que l’impact de l’amélioration du taux de change de l’Euro
se chiffre à plus de 12 MDT“.
Autre cause du déficit, la diminution de 3 % des charges d’exploitation,
soit 22 MDT. Mais aussi de 14 MDT non liés à l’exploitation “suite à la
baisse du taux de change du dollar, principale monnaie de paiement, ainsi
que des charges carburant” payées en dollars. A eux deux, les facteurs
liés au taux de change, ont fait gagner à Tunisair la somme de 26 MDT.
Le communiqué de la compagnie nationale fait aussi état des plus-values
exceptionnelles réalisées par la cession de sa participation dans l’UIB
(15,5 MDT), la vente d’un Airbus A 300 B4, pour le montant de 6,1 MDT et la
location de deux avions Boeing 737.
L’addition des coûts des améliorations du taux de change entre Dollars,
Euros et Dinars, additionnée à la plus-value de cession de sa participation
dans l’UIB, représente quelque 41,5 MDT.
Dans tous les cas, Tunisair n’a
pas jugé utile, dans cette communication, d’expliquer ce décalage entre ses
prévisions, faites après la clôture de l’exercice et ses réalisations qui
restent encore provisoires tant qu’elles n’ont pas été approuvés par
l’assemblée générale.
Le communiqué cite par ailleurs, la baisse de 3,5 % des recettes de
l’activité transport, représentant 23 MDT, malgré l’augmentation des tarifs,
Tunisair explique cette baisse par les événements du 11 septembre. Il cite
aussi l’augmentation de la prime d’assurance et l’acquisition d’un nouvel
appareil.
Au sujet des perspectives de l’exercice 2003, qui constitue “une étape
importante dans l’histoire de la compagnie” selon le communiqué, elle
intervient, en effet, dans une conjoncture nationale et internationale
spéciale. Il y a d’abord le plan de restructuration financière et sociale.
Il y a ensuite l’impact de la guerre sur le transport aérien.
Au premier trimestre de l’année en cours, la compagnie a enregistré une
baisse de 9 % en nombre de passagers, par rapport aux réalisations de 2001
(et de 15 % par rapport aux prévisions de la compagnie), une baisse de 3,2 %
du coefficient de remplissage et une baisse de 12 % des recettes de
l’activité transport par rapport aux prévisions de la compagnie. En tout
état de cause, “l’année 2003, demeurera affectée par la situation
géopolitique, du tourisme et du transport aérien” conclut le communiqué
de Tunisair.
Avant de terminer, il est important de rappeler l’importance de la
communication financière, prévisionnelle ou provisoire, pour une entreprise
dont 20 % du capital est diffusé en bourse.
Conjoncturelles et aléatoires soient-elles, les prévisions conditionnent les
mouvements de vente, d’achat ou de maintient de position sur une action, à
plus forte raison celle d’une entreprise publique comme Tunisair.