– La
première opération du genre sur le marché tunisien concernera des crédits
dont il ne reste plus que 8 ans de remboursement ont été choisis et
l’opération devrait se répéter.
–
Exercice 2002 : Un résultat net en baisse de 4 MDT, des provisions en hausse
de 6,3 MDT et 150 MDT en crédits classés.
–
Sicav BH : 6 MDT de coût pour la banque pour rembourser les actionnaires et
l’affaire est devant la justice.
L’évènement
de la BH pour l’année 2003, n’aura certainement pas été l’annonce des
résultats de l’exercice 2002. La banque s’en sort malgré un recul du
résultat net et distribue encore un bon dividende. L’évènement pour la BH
est à venir. Il sera ailleurs que dans les résultats et n’interviendra
probablement pas avant la période estivale, c’est-à-dire à un moment où le
marché financier s’y attend le moins.
L’événement pour la Banque de l’Habitat sera la
première opération de titrisation des crédits de la place financière
tunisienne. Cette première financière devrait avoir lieu
avant le mois d’août prochain. Il s’agira alors pour la BH de vendre une
partie de ses crédits sur le marché financier de Tunis.
La première opération concernera
une enveloppe de 30 MDT représentant quelque 1000 crédits. Elle portera
aussi bien sur des crédits accordés aux épargnants qu’à ceux accordés aux
entreprises. “L’opération aura certainement une incidence positive sur
les secteurs de l’habitat et du tourisme, ainsi que sur les crédits long
terme et devrait nous permettre d’accroître notre capacité d’engagement”
prédit M. Issa Hidoussi.
Le décryptage de cette
déclaration nous permet de comprendre que les montants des titrisations
devraient essentiellement parvenir des crédits des secteurs de l’habitat et
du tourisme, mais M. I. Hidoussi précise encore que cela “concernera
aussi bien les crédits dont l’âge restant ne dépasse pas les 8 années et
dont les titulaires sont des bons payeurs sur une période d’au moins cinq
années successives et qui sont nanties de toutes les garanties possibles“.
Si elle réussit, la BH ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, mais
devrait se répéter au rythme d’une opération de titrisation chaque année.
Des performances
honorables, Quoique en baisse
Pour les résultats de 2002, il y a lieu de noter, comme l’indique
l’allocution du PDG de la BH, M. Issa Hidoussi, devant l’AGO du 24 avril
2003, que “le secteur bancaire tunisien a été touché par un environnement
difficile, particulièrement marqué par l’essoufflement de certains secteurs
et cela s’est traduit par une baisse des résultats. Dans ce contexte, la
Banque de l’Habitat (BH) a pu réaliser des performances, somme toutes
honorables“. Cela n’a bien sûr pas épargné sa banque.
Comme la majorité des banques commerciales de la place, la première banque
de crédit logement du pays a en fait fini l’année avec un résultat net en
baisse de 4 MDT par rapport à 2001. La BH se classe certes à la 4ème place
et en gagne deux.
La banque a certes respecté en 2002 les ratios prudentiels avec un ratio
Cook de 10,67 % contre 10,24 une année auparavant. Le provisionnement a
atteint l’année dernière les 17 MDT en augmentation de 57 %. Il n’en demeure
pas moins que les dotations aux provisions se sont ainsi accrues de 6,3 MDT,
dont 0,9 MDT pour la couverture des risques sur le portefeuille
d’investissement. Il faut ici préciser que les crédits classés de la BH sont
estimés à 150 MDT dont 20 % de classe 4. Des chiffres qui sont bien sûr à
relativiser, puisque presque 80 % des engagements de la BH vont vers le
secteur de l’habitat, qui aurait un taux de remboursement de 99 %, selon le
PDG de la banque.
Le cas de la Sicav BH
Le rapport fait quand même état de “performances, somme toute, honorables
et d’indicateurs d’activité en évolution“. Il s’agit du total bilan qui
a atteint 2684,7 MDT. Quoique en légère baisse par rapport à 2001 (2,725 MDT),
il positionne la banque à la 4ème place parmi l’ensemble des banques de
dépôts. En 2001, la BH occupait la 3ème place. Les ressources d’épargne
collectée ont augmenté, d’une façon remarquable précise le rapport,
c’est-à-dire de 80 MDT en terme de flux additionnels et représente 27 % de
l’accroissement total du secteur bancaire. Les dépôts de la clientèle ont
pourtant totalisé 1 572,5 MDT, contre 1 682,6 MDT en 2001.
La baisse provient
essentiellement des deux produits, non spécifique à la BH, qui sont les
dépôts à vue (275,9 MDT contre 324,7 MDT une année auparavant) et les dépôts
à échéance (453,8 MDT en 2002 contre 593,2 MDT), mais aussi des dépôts et
avoirs des établissements financiers (ressources du système bancaire) qui
ont diminué de presque 9 MDT. Le PDG Issa Hidoussi explique cela par “une
politique volontariste” qui cherche à transformer une partie de ces
dépôts pour en allonger la durée se dirigeant ainsi vers l’épargne et les
dépôts à terme “Nous avons pour cela contacté les dépositaires, pour que
nous soyons plus tranquilles et accorder ainsi des crédits qui soient en
conformité avec nos moyens” explique encore I. Hidoussi. “Ce qui est
plus important, c’est que la situation financière de la banque est
confortable et que nous ayons assez de ressources pour être capable d’en
injecter quotidiennement quelque 150 MDT sur le marché financier”
poursuit-il.
A propos de “l’affaire” de la Sicav de la BH qui a connu, entre autres
déboires, un arrêt d’activité et qui a accaparé une heure de discussions au
cours de la dernière AGO des actionnaires de la banque, M. Hidoussi explique
que “cette société d’investissement n’a pas été contrôlée depuis sa
création” et qu’elle utilisait une méthode qu’il a qualifiée de “traditionnelle
et non réglementaire” d’enregistrement des effets de la fluctuation des
cours quotidiens de ses actions.
Elle provisionnait, par le jeu
d’une simple écriture comptable, les baisses des cours et attendait le
retour du cours pour effacer les provisions qui ont ainsi représentait 80 %
du prix réel de l’action de la Sicav. “Au premier contrôle, nous avons
averti les autorités compétentes, l’affaire est actuellement et depuis 6
mois en justice qui dira son dernier mot et la Sicav a pu reprendre du
service. Aucun actionnaire n’a été lésé, nous avons racheté au prix réel de
5 DT et remboursé toutes les pertes, estimées à 6 MDT, par la BH“.
On n’oubliera pas de parler du comportement des actions BH à la bourse, au
nombre de 15 millions, pour dire que sa capitalisation boursière est de 120
MDT. Son cours a oscillé entre 7,4 DT et 8,3 DT pour un bénéfice net par
action qui n’a cessé de baisser depuis 2000, pour se stabiliser en 2002 à
1,136 DT contre 1,77 en 1999 et un PER qui passe de 5,7 à 7,04 en 2002.