TITF
(Tunis Information Technology Fund)
est défini comme la référence des Sicar en matière de NTI. Créé en avril
2002, ce fond est dédié à la promotion de projets et au développement
d’entreprises dans le secteur des nouvelles technologies de l’information.
Longtemps à la tête de l’Api où il a marqué son passage par son sérieux, son
amour du travail bien fait et son abnégation en faveur de la création
d’entreprises et où il a vécu la création du FITI
(Fond
d’intervention pour les technologies de l’Information),
M. Afif Chelbi “hérite” du TITF lorsqu’il prend les rennes de la banque
d’affaire International Maghreb Merchant Bank
(IMBank).
Un fonds certes à petits moyens au vu de l’importance du secteur qu’il
concerne dans les perspectives économiques du pays. Mais des capacités qui
s’expliqueraient par la nature non capitalistique de ce type de projets,
selon les gestionnaires du Fonds. Interview.
Quel est ce Fonds et en quoi
consiste-t-il ?
Ce Fonds, est en fait une Sicar créée par le ministère des technologies de
communication et du transport, spécialisé dans le financement des projets
dans le domaine des technologies de l’information. Des entreprises, comment
Tunisie Télécom, la BTKD, la BH, Sud Sicar de la Banque du Sud, les
assurances Maghrébia, Standard Sharing Software et Global Net, y
participent. Il est géré par l’IM Bank, elle-même dans le capital de ce
Fonds. Ce capital est actuellement de 2 MDT et devrait passer à 5 MDT à la
fin de l’année 2004.
Spécialisé, comme on l’a dit dans le financement des start-up dans les NTCI,
il est à ce titre l’un des outils de concrétisation des objectifs, fixés
dans ce domaine, par le 10ème Plan de développement économique et social.
Qui peut en bénéficier et quels sont les critères requis, pour les
projets et les promoteurs qui veulent y faire candidature ? Tout promoteur dans le domaine des NTI, peut y prétendre. La seule
condition, c’est la rentabilité du projet.
Et cela quelque soit le montant de l’investissement requis ? Il faut dire, qu’en général, ce genre de projet ne requiert pas de
grands investissements. En grande partie, c’est plutôt un investissement
immatériel et dans les ressources humaines. Nous intervenons en plus en duo
avec le Foprodi que gère l’API et cela comme le font généralement les Sicar.
Entre vous deux, vous financez la totalité du projet ou est-ce qu’il est
requis une participation en fonds propres du promoteur ? Absolument et c’est généralement un taux de 10 % en autofinancement. Le
reste est partagé entre notre fonds et les autres instruments comme le FITI
et le Foprodi.
Quel âge a le TITF ? Moins d’un an, puisqu’il n’a réellement commencé à travailler qu’à la
fin de l’année 2002. Nous avons actuellement nombre de projets acceptés et
un certain nombre dans le pipe avec pour objectif de financer 10 projets par
an à commencer par 2003.
Quelles sont les conclusions que vous pouvez d’ores et déjà tirer de la
gestion des premières candidatures ? La première remarque que nous pouvons faire, c’est que ce secteur des
NTI commence à connaître une certaine activité, pour ne pas dire une
activité certaine, essentiellement due aux premières retombées de la
capacité concurrentielle de la Tunisie dans ce domaine et que nombre
d’entreprises européennes et internationales s’adressent de plus en plus
vers la Tunisie pour y trouver cadres et expertises. Le coût de la main
d’œuvre tunisienne y est pour quelque chose, mais aussi des mesures comme la
baisse des coûts de télécommunication et de transmission de données.
Quelles sont les principales difficultés qui pourraient handicaper le
développement de ce secteur? Une des choses qui pouvaient constituer un obstacle au développement du
secteur étaient les coûts de l’Internet et du téléphone. Ces deux
principales difficultés ont été dernièrement levées par les baisses
annoncées. Il y avait aussi le peu de cadres ingénieurs et techniciens
formés dans le domaine et cela aussi commence à se résoudre. Cela nous le
constatons par le développement continu de nouveaux projets, initiés par des
étrangers, comme les Call Center. D’ailleurs le TITF a actuellement 2
projets de ce genre dans le pipe et nombre d’autres sociétés étrangères le
feront certainement prochainement.
Vous financez aussi les promoteurs de projets étrangers ? Le TIFT ne finance que des projets tunisiens. Mais ces projets se font
généralement en partenariat entre Tunisiens et étrangers qui apportent
surtout les marchés.
On reproche généralement à votre fonds de ne pas avoir fait assez
d’émules, pas assez financé de projets et cela à cause du peu de
communication que vous faite à son propos ? Notre objectif n’est pas la quantité de projets à financer. Si nous
n’avons pas fait d’actions spectaculaires de communication, c’est que nous
tenions à ce que nos premiers pas soient bien étudiés pour garantir la
qualité et la rentabilité des projets financés. Un objectif de 10 projets
par an nous semble raisonnable et cela est entrain de se réaliser.
Mais vous ne l’avez pas réalisé au cours de la première année d’existence
! Nous n’avons commencé à travailler qu’à la fin 2002 et nous n’avons donc
que 4 mois de travail effectif.
Et combien de projets ont reçu l’accord de financement ? 6 ont reçu ou en voie de recevoir notre accord définitif. Nous pouvons
aussi maintenant affirmé que nous avons mis au point les procédures et les
mesures nécessaires qui garantiront la célérité d’intervention et l’étude
exhaustive du projet pour lui assurer réussite et rentabilité.
Gestionnaire du TITF, l’IMBank que vous dirigez se contente-t-elle de
recevoir les demandes de financement ou fait-elle son travail de banque
d’affaire et va donc à la recherche des projets les plus viables ? Notre banque est un des membres fondateurs de ce fonds et cela est un
choix car il y a une complémentarité entre notre banque d’affaires et le
fonds. Notre réseau de connaissances au sein des entreprises où nous
intervenons multiplie nos canaux d’intervention et assure une sorte de
veille, d’investissement si je puis dire, qui nous permet de cibler et
d’attirer les projets et les idées de projets, parfois avant que le
promoteur ne nous contacte lui-même. Nos partenaires européens nous
présentent aussi des sociétés étrangères intéressées et que nous mettons en
contact avec les promoteurs tunisiens.
Comment comptez-vous consolider les moyens d’intervention financière de
ce fonds pour atteindre vos objectifs ? Notre plan d’action prévoit une utilisation complète du capital de 2 MDT,
actuellement mis à la disposition des promoteurs, dans une période de 3
années. Nous comptons cependant anticiper et augmenter le capital au bout
d’une année et demi d’existence du fonds, afin de pouvoir assurer la
pérennité des moyens pour les projets à venir.
Cette augmentation, à 5 MDT, du capital se fera par le biais des actuels
actionnaires à cette Sicar et l’introduction de nouveaux actionnaires,
probablement de l’Union Européenne.