• Un Fonds européen de 26 M€ qui investira dans les Sicar qui
l’investiront dans les projets NTI.
• La Tunisie, avec son savoir-faire, son vivier d’ingénieurs et son tissu
productif extrêmement attractif, peut être le Bangalore maghrébin des
entreprises européennes.
Eric
Schettini est président de Viveris, un groupe français spécialisé dans
l’investissement en fonds propres dans les entreprises régionales et adossé
au groupe Caisse d’Epargne et à la Caisse des Dépôts et Consignations. Ce
groupe, c’est 6 Fonds gérées par des filiales opérationnelles, un montant de
140 M€ de capitaux en gestion, 23 M€ investis en 2002 et 60 entreprises
affiliées.
Nous l’avons rencontré le 15 mai dernier, lorsqu’il était venu participer
aux “Rencontres Méditerranéennes d’Affaires TIC et Multimédia” qui
s’étaient déroulées au Pôle d’El Ghazala. Il était alors venu faire
connaître le dernier né de son groupe et certainement défricher le terrain
aux prochains investissements qu’il comptait faire en Tunisie. Interview.
Nous croyons savoir que votre groupe compte ouvrir une antenne en Tunisie
pour financer des projets dans le domaine des NTI, qu’en est-il au juste?
C’est en fait un fonds de fonds, qui se dénomme
Averroès Finances. Il est doté d’un capital de 26 M€ avec la
participation de la Caisse de Dépôts, la BEI, la Proparco et le groupe des
caisses d’épargne. L’objet est d’investir dans l’ensemble des sociétés de
capital risque ou les Sicar des pays riverains de la Méditerranée, comme par
exemple en Tunisie, et avec la finalité de constituer un réseau opérationnel
qui devrait favoriser l’échange, les partenariats et tout ce qui touche au
développement des entreprises des pays des deux rives de la Méditerranée.
Ce serait un Fonds spécialisé en nouvelles technologies ?
Ce n’est pas spécifiquement cela. Il n’es pas dédié aux NTI, mais on estime
que dans notre métier, 80 % des fonds investis sont destinés à ce genre de
projets qui reposent sur les hautes technologie et donc le Fonds se focalise
sur les NTI.
Ce Fonds sera-t-il implanté en Tunisie ou aura-t-il simplement une
antenne Tunisienne ?
Il n’y aura pas d’antenne proprement dite. En fait, Averroès investira dans
4 SICAR Tunisiennes qui seront en même temps ses antennes.
Sur qu’elle base s’est fait le choix de ces SICAR dans lesquelles
Averroès Finances investira et qu’elles seront-elles ?
En réalité, nous allons avoir un certain nombre de participations dans
lesquelles nos souscripteurs ont déjà investit et qui seront apportées à
notre fonds. En pilotant nos investissements sur les deux prochaines années,
nous envisageons d’investir dans deux ou trois sociétés tunisiennes pour des
tickets de 3 à 7 M€. Des investissements importants qui permettrons aux
SICAR tunisiennes d’avoir plus de moyens pour pouvoir soutenir les
entreprises tunisiennes.
Décryptage : vous allez donc investir dans des SICAR tunisiennes qui
prendront participation dans des projets NTI. Qu’elles sont ces Sicar ?
Nous avons bien sûr quelques idées sur les Sicar où on pourrait investir et
j’en citerais la plus connue, Tunivest.
Mais aujourd’hui nous commençons le travail de prospection. Le critère qui
prime dans notre métier, c’est les hommes et leur capacité à accompagner les
entreprises dans leurs projets de développement, en réalité l’équipe qui
pilote le projet de développement des fonds et des SICAR.
Pourquoi le choix de la Tunisie face à des places plus connues
technologiquement ? Est-ce parce que vous estimez que la Place Tunisie peut
contribuer, par la délocalisation, à sauver les entreprises européennes du
déclin ?
Vous touchez là l’un des points essentiels qui ont abouti à la création
d’Averroès Finances. Je crois que l’ensemble des économistes considèrent que
la Tunisie est l’un des pays les mieux placés pour permettre le
développement et la réussite de tous les processus d’externalisation de
l’entreprise européenne. Les chiffres le confirment. La Tunisie avec son savoir-faire, son vivier d’ingénieurs et déjà son
tissu productif extrêmement attractif est la démonstration à contrario qu’il
s’agit là d’un territoire privilégié pour notre propre activité.
Est-ce que vous croyez que la Tunisie pourrait être le “Bangalore
maghrébin” pour les entreprises européennes ?
La réponse est Oui, nous en sommes totalement convaincus.
Au fait, pourquoi le choix de ce nom de Averroès, celui d’un érudit arabe
et musulman ?
Nous avons justement voulu utiliser ce symbole, celui d’un philosophe arabe
et andalou, pour témoigner quelque part de ce que nous voulons faire avec
notre Fonds. Il y a aussi un double symbole, celui de cet important
événement qui se déroule chaque année à Marseille et qui permet à différents
penseurs des deux rives de la Méditerranée, d’échanger leurs idées sur
l’avenir de la Méditerranée. Notre idée, à travers ce Fonds est de réunir
économiquement ces deux rives pour travailler ensemble et développer nos
activités communes et respectives et nous enrichir respectivement aussi.