Au cours de la réunion, tenue le
17 juin 2003, avec les dirigeants des institutions de crédits, le Gouverneur
de la BCT a évoqué la question des crédits accrochés et en particulier le
rôle du pool bancaire, structure conçue comme moyen de juguler la
progression de ce fléau financier.
Il est à noter que le montant des arriérés de ces crédits accrochés objet
de litige, a augmenté au cours de l’année 2002, de 223 MDT atteignant 3266
MDT, représentant 14,8 % des engagements des banques de dépôt.
A côté de cela, le montant des crédits classés des banques de dépôt a
augmenté l’année dernière de 514 MDT et atteignent le montant de 4577 MDT.
Cela représente 20,8 % de l’ensemble des engagements de ces banques.
L’analyse de ce portefeuille de crédits accrochés montre une détérioration
de la qualité des crédits des secteurs de l’industrie et du tourisme. La
part, respectivement, de ces deux secteurs dans les crédits classés est de
41,7 % et 23,4 % du total des crédits classés. A l’intérieur de ce montant
total, les crédits de classe 4 (reconnus pour être très
fortement irrécupérables) représentent un taux de 82 %.
Au cours du premier trimestre 2003, l’état des crédits professionnels
accordés par le système bancaire, se monte à 22,358 MDT, en augmentation de
1 % par rapport à la situation au 31 décembre 2002.
Au cours de la même période, 9508 groupements ont contracté crédit pour un
montant 10.645 MDT en augmentation de 0,8 % par rapport à l’état de leurs
crédits à fin décembre de l’année dernière. 41 de ces groupements accaparent
33,9 % des engagements totaux des banques en faveurs des groupements
d’entreprises.
Depuis 1987, la BCT avait mis au point une structure dont le bon
fonctionnement était supposé contribuer à contrôler l’endettement des
entreprises et des groupements.
Au cours de sa
dernière réunion avec les Pdg de banques, le Gouverneur a insisté sur “la
nécessité de réactiver le rôle de la banque chef de file pour qu’elle prenne
en charge l’évaluation et le suivi de la situation financière du débiteur et
assume la responsabilité de la collecte et de l’actualisation des données“.
Il l’avait aussi rappelé, à toutes les banques de la place, en décembre
2001.
Une note de la BCT indique cependant que les crédits continuent à être
accordés, sans aucune consultation entre les banques. Plus encore, même dans
les cas où l’entreprise recours à un pool bancaire, la notion ou structure
de banque chef de file n’a jamais été mise en application.
Cela a aboutit, toujours selon cette note de la BCT distribuée à toutes les
banques de la place, à l’envoi à la BCT d’informations incomplètes, non
recoupées entre banques créditrices du même groupe et parfois non
confirmées. Cela aboutit aussi, pour certaines banques, à donner son accord
de crédit en dépit des importants engagements de son client en faveur
d’autres banques. “Cela a poussé certains clients (des banques)
au recours incontrôlé au crédit bancaire et à l’utilisation non efficiente
des possibilités financières, entraînant pour elles des difficultés à
rembourser leurs crédits et a affecté le portefeuille crédit du secteur
bancaire“, note
la BCT. Cela fait maintenant plus de cinq années que la Banque Centrale le
leur rappelle. Et même le tour de vis de 2001 de la liquidité bancaire et
les réunions qui s’en ont suivis à différents niveaux autour de la question
des crédits accrochés, n’auront pas servit à grand-chose ?
25-06-2003
Khaled
BOUMIZA
|