Les
nouveaux dirigeants de l’UIB n’ont certes pas essayé de se dérober, et c’est
tout en leur honneur, d’entrée de jeu ils ont affirmé qu’ils endossaient
la totale responsabilité de l’exercice. Celui de 2002 n’en demeure pas moins
celui de l’ancienne UIB et d’avant l’entrée de la Société Générale. 2002,
pour l’UIB, c’est en effet l’année du redressement qui a permis la
finalisation de sa cession. Un exercice donc dont le bilan est émaillé
d’indicateurs à la baisse et un résultat net, certes toujours bénéficiaire,
mais accuse une baisse de 71,9 %.
L’état de résultat au 31 décembre 2002 montrait ainsi des charges
d’exploitation en hausse de 2,1 % face à des produits d’exploitation en
baisse de 3,9 %, un PNB en baisse de 8,3 %, un résultat d’exploitation qui
chute de 69,9 % et un résultat net en baisse de plus de 13 MDT. Dans tout
cela, rien de nouveau par rapport au reste du secteur. L’originalité, pour
l’UIB, réside dans l’explication pour le moins honnête ” La
conjoncture (…) n’explique pas à elle seule le fléchissement de l’activité
de la banque et le recul assez prononcé de sa rentabilité. En effet, la
baisse enregistrée résulte aussi d’une détérioration de la qualité des
actifs et d’une certaine prudence commerciale” souligne le rapport du
conseil d’administration.
Le total bilan a certes enregistré une légère hausse de 2,8 %, malgré une
baisse de 2,2 % des capitaux propres. Mais l’harmonie entre ressources et
emplois ne règne pas comme il faut. Si les ressources collectées ont
augmenté de 81,2 MDT, grâce notamment à la hausse de 134,7 MDT des dépôts
clients qui ont représenté 98,9 % des ressources collectées, “les emplois de
la banque n’ont pas enregistré de hausse significative, compte tenu d’une
politique restrictive” précise le rapport du conseil présenté vendredi
27 juin devant l’AGO, dirigée de main de maître par Mme Alia
Abdallah, longuement félicitée par les actionnaires, pour sa nouvelle
nomination à la tête du Conseil d’Administration.
Autre talon d’Achille de l’UIB, en cette année d’avant prise de contrôle par
la Société Générale, la politique de crédit. L’encours des crédits a
augmenté en 2002, de 16,8 MDT, “il est toutefois à noter une augmentation
sensible des encours non performants” précise encore le rapport de l’UIB.
Dépouillé de toute autre information sur les crédits accrochés, ledit
rapport indique seulement qu'”en couverture des risques additionnels,
notamment la perte inhérente à la cession de deux participations, la
dotation nette aux provisions est passée de 11,2 MDT en 2001, à 17,3 MDT en
2002, soit une augmentation de 54,2 %“. En réponse à la question d’un intermédiaire
en bourse, le DG de l’UIB indiquera que le montant des crédits
accrochés se monte à 570 MDT, dont 32 % sont financièrement provisionnés et
le reste couverts par des garanties. En réponse à une question posée par le
journaliste de webmanagercenter.com, il précisera
que les crédits accrochés représentent 31 % du portefeuille crédits et que
la classe 4 y représentent 24 %.
A aucun moment, le rapport n’a évoqué ou essayé de donner aux actionnaires
une indication sur les perspectives de la banque, ses prévisions pour
l’année 2003, ou sur la stratégie de son nouveau principal actionnaire, pour
redresser la banque et réaliser les engagements pris lors de la signature du
contrat de cession avec l’Etat tunisien.