• Sans vouloir l’annoncer
clairement, la banque semble vouloir privilégier la consolidation de
l’assise financière sur le dividende.
• La banque compensera la marge d’intérêt par les commissions au cours d’une
année 2003 qui s’annonce “dans le sillon de 2002”.
Si l’entrée de la banque française, la Société Générale, dans le capital de l’UIB
devait avoir un effet direct et immédiat sur le système de gouvernance de la
nouvelle banque, il se devait de l’être, également, dans l’art et la manière
de communiquer.
Au cours de sa première réunion avec les intermédiaires en bourse, depuis sa
nomination à la tête de la nouvelle UIB, et pendant un peu plus de 1 heure
30 minutes M. Ali Kooli s’est évertué à diluer le message essentiel de cette rencontre, certes délicat pour une entreprise
dont le cours de l’action n’est pas encore au beau fixe, mais important pour
ses relations futures avec le marché financier.
Pour les 3 prochaines années au moins, la banque va privilégier le
renforcement de ses assises financières, au détriment du bénéfice et des
dividendes qui pourraient être distribués. C’est en substance le message
donné par le nouveau directeur général et son équipe aux
intermédiaires et analystes financiers tunisiens présents ce vendredi 24 juillet au siège de l’UIB.
Un message simple, mais trop enveloppé dans le rappel de la
conjoncture, des conditions difficiles de l’exercice 2002 et du “processus de
privatisation qui a handicapé, par les énergies dépensées et qui auraient pu
l’être dans la prospection commerciale, le développement de la banque“,
selon M. Ali Kooli.
De cet exercice, on retiendra cependant que les créances accrochées de l’UIB
s’élèvent à 577 MDT, que la couverture des risques pour ces crédits est à 40
% financière et à 60 % en garanties et que “le provisionnement (pour ces
risques) est réaliste” selon les termes utilisés par M.Ali Kooli.
Il y a
cependant lieu de noter que, à côté des 3 % en C2 et les autres 3 % en C3,
29 % de ces crédits son de classe 4. L’un des membres de l’équipe UIB
évoquera même la classe 5, mais sans donner le détail des montants des
crédits qui y sont classés. On saura seulement que moins de 30 % de ces
crédits sont encore en activité et que plus de 73 % de ces crédits sont, de
l’aveu même de la direction générale de la banque, compromis et représentent un montant de 425 MDT.
Tout cela explique, au moins en partie, le message que voulait délivrer M.
Ali Kooli aux intermédiaires et analystes de la place de Tunis. Ce souci de
renforcer les fondamentaux de la banque, est légitime, pour ne
pas dire louable de la part des dirigeants de l’UIB. “Encore faut-il ne
pas oublier que l’UIB est une société cotée en bourse et que les
actionnaires ne rechigneront pas à la soutenir si on respecte leur droit à
l’information et qu’on les traite en partenaire” nous fait remarquer un
intermédiaire.
De l’exercice 2003 et des résultats des six premiers mois, les intermédiaires
et analystes boursiers ne sauront pas grand- chose; pas plus sur le budget
2003 et le business plan de la banque.
A part l’annonce que le budget sera désormais
triennal, les dirigeants de l’UIB se contenteront d’affirmer que “lorsqu’on aura des
certitudes, on vous informera“.
Les dirigeants de l’UIB ont peut-être fait le choix de suivre le dicton “moins
on en dit, mieux c’est“. Dans tous les cas, et de l’avis de la grande
majorité des présents à cette réunion, ce n’est pas ce qu’attendait le paysage
financier de la part d’un des leaders européens du secteur bancaire.