L’année dernière,
toutes les banques tunisiennes, à l’exception de deux qui sont le BT et l’ATB,
ont vu leurs résultats s’inscrire à la baisse avec des courbes descendantes
qui ont dépassé dans certains cas les 50 %. L’année dernière, tous les
rapports d’activité des banques ont longuement évoqué la conjoncture,
nationale et internationale et on avait même positivé pour inscrire ces
mauvais résultats dans le cadre du souci du secteur bancaire de consolider
ses fondamentaux afin de faire face aux risques des engagements envers les
grands groupes.
Presque toutes les banques ont été, lors des AGO, optimistes pour l’exercice
2003, malgré le manque de provisions qui a caractérisé certains bilans
et rares sont les banques qui ont clairement essayé de préparer leurs
actionnaires à une baisse probable des résultats des premiers mois de
l’exercice 2003. (Les AGO se tenant généralement à partir du second
trimestre de l’année).
A première vue pourtant, la “série noire” semble devoir continuer. Il
semblerait même, qu’on prendrait les mêmes et qu’on recommencerait, en ce
sens que se sont les mêmes banques qui avaient enregistré des résultats à la
baisse en 2002, qui continueraient sur la même voie pour cet exercice 2003.
Pour le moment, tous les résultats du premier semestre n’ayant pas été
encore publiés, deux banques publiques et trois banques privées annoncent
des résultats semestriels, encore une fois à la baisse par rapport à 2002.
Au “palmarès” des baisses, c’est la STB qui tient le haut du pavé avec une
baisse de plus de 60 % par rapport au premier semestre de l’année écoulée.
Ce résultat passe en effet de 19,155 MDT à 6,156 MDT. Et si l’on considère
que ce résultat était de 19,517 MDT à la fin de l’année 2002 et qu’il ne
s’était amélioré que de 0,362 MDT en 6 mois, on aurait tendance à croire que
le résultat de la fin de l’année 2003 ne serait pas meilleur.
L’explication de ce résultat du premier semestre 2003, pourrait en partie se
trouver dans le détail du bilan provisoire de la première banque publique de
Tunisie. Avec un total produits d’exploitation qui baisse de plus 7 MDT, à
cause notamment de la baisse des commissions et des intérêts et revenus
assimilé, un PNB en régression de quelque 5 MDT et un résultat
d’exploitation en baisse de plus de 50 %.
La seconde place des plus importantes baisses revient, pour l’instant à la
BS. Le résultat net, pour les 6 premiers mois de cette année, est en baisse
de plus de 43 % par rapport au premier semestre de l’année 2002. A part le
chiffre d’affaires qui n’a bougé que d’un tout petit 0,2 %, les autres
indicatifs sont à la baisse. Baisse de 3 % du PNB qu’explique en partie la
hausse de 4,2 % des charges d’exploitation. Baisse aussi du résultat
d’exploitation qu’explique, en partie aussi, la hausse de 27,8 % des charges
généraux d’exploitation.
Comparatif des premiers résultats annoncés des banques tunisiennes :
(en MDT)
6 mois
2002
6 mois
2003
Variation en %
Banque
du Sud
9,3
5,3
– 42,90
BIAT
14,526
14,038
– 3,30
Amen
Bank
11,904
7,891
– 33,70
UBCI
6,414
8,253
– 22,00
STB
19,155
6,165
– 67,80
ATB
4,601
5,350
+16,20
BT
15,1
15,3
+1,50
L’Amen Bank n’est pas mieux lotie en ce premier semestre 2003. Le bénéfice
net de l’exercice, pour cette période des 6 mois 2003, est en nette
régression, passant de 11,9 MDT à 7,8 MDT seulement. Et là aussi, les PNB
sont à la baisse, passant de 41,5 MDT à 39,7 MDT, le résultat d’exploitation
aussi (10 MDT contre 14,9 MDT au cours des premiers six mois de l’exercice
2002), face à des charges d’exploitation encore en hausse (42,3 MDT contre
38,5 MDT six mois plus tôt).
Le troisième mauvais résultat semestriel se trouve chez l’UBCI, avec un
résultat net en baisse de 22 %, passant de 8,2 MDT à 6,4 MDT. Il faut dire
que le PNB de cette banque filiale de la BNP, a essuyé une régression de 3%
entre le premier semestre 2002 et celui de 2003 s’établissant en fin de
période à 31,4 MDT. Cette contre performance est due essentiellement à la
chute de 7 % du chiffre d’affaires. D’un autre côté, c’est également la
hausse de 7 % au niveau des charges du personnel qui a pesé lourd sur le
résultat d’exploitation.
La banque la moins touchée, mais toujours avec un résultat en baisse, semble
jusqu’à présent être la Biat. En dépit d’une augmentation de 2,8 % des
produits d’exploitation et une petite hausse de 1,6 % du PN bancaire, le
résultat net de la période des 6 mois reste en baisse de 3,36% par rapport à
la même période de 2002.
A remarquer aussi, pour la Biat, ce chiffre négatif de la liquidité et
équivalents de liquidité en fin de période et qui était au bout de ce
premier semestre de l’exercice courant de – 29,6 MDT !
Comme à la fin de l’exercice 2002, les seules deux notes positives, sont
celles relatives aux résultats de l’ATB (Arab Tunisian Bank) et à la BT
(Banque de Tunisie). L’ATB annonce en effet pour ce premier semestre 2003,
un résultat toujours en croissance, même si ce n’est que de 749 mille DT. On
remarquera, pour l’ATB, cette envolée de la dotation aux provisions sur
créances qui passe de 3,8 MDT à 4,2 MDT pour ce premier semestre. On se
rappelle qu’à la suite de son résultat, positif en hausse par rapport au
reste du secteur bancaire, de plus de 10 MDT, l’ATB avait été “accusée” de
ne pas suivre la tendance du reste du secteur en matières de provisions.
Pour la BT, le Résultat au 30-06-20032 s’est ainsi établi à 15,3 MDT, encore
une fois en augmentation, cette fois-ci avec une hausse de 1,5%.
L’augmentation des produits d’exploitation bancaire de 5% s’explique
notamment par la progression au niveau des intérêts et revenus assimilés qui
sont passés de 48 MDT à près de 51 MDT entre le premier semestre 2002 et
celui de 2003, ainsi q’aux gains sur le portefeuille titres commercial et
opérations financières qui se sont appréciés de 3,3 MDT.
Les charges d’exploitation bancaire ont progressé de 9%, hausse imputable
aux intérêts encourus et aux charges générales d’exploitation qui ont accusé
une progression de près de 17%.
Malgré cela, le PNB de la banque
est restée quasi- stable à 43 MDT.
“En dépit de la hausse de 73,5% des produits d’exploitation, l’Excédent
Brut d’Exploitation a souffert d’une baisse de 3,7% à 30,5 MioDT. Toutefois,
la comptabilisation de provisions et corrections des valeurs hors bilan en
repli de 15,6% a permis à la Banque de réaliser un Résultat d’Exploitation
de 19,4 MDT, en légère progression de 1,2%” souligne un intermédiaire
financier de la place.