Comptables : A quand la naissance de la corporation tant attendue ?
Jusqu’à
un temps récent, pour exercer la profession de comptable, il suffit de
posséder un certificat de formation et une patente. Face au nombre de plus
en plus important d’intrus et d’inexpérimentés, il est devenu nécessaire
d’organiser la profession dont le seul point de regroupement était la
chambre syndicale des professionnels comptables de l’Utica, créée en 1992.
Une loi datant du 4 février 2002 est venue à point nommé pour répondre à ce
besoin d’organisation. Elle stipulait les conditions nécessaires pour
l’octroi de l’autorisation d’exercer et la création d’un organisme pour
délivrer ces autorisations. L’organisme en question, une sorte d’Ordre à
l’instar des médecins, des experts-comptables ou des avocats, qui aura pour
nom « la compagnie des comptables tunisiens » et est placé sous la
tutelle du ministère des Finances. Il est tenu, avant le 31 décembre 2003,
de publier un premier tableau des comptables.
Parmi
les nouveautés régulant le secteur, il est désormais nécessaire, pour être
comptable, d’être titulaire d’une maîtrise en comptabilité ou d’une
spécialité proche ou encore d’une équivalence reconnue par le ministère de
l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Technologie.
Autre nouvelle exigence pour pouvoir exercer et ouvrir son bureau de
comptabilité : être inscrit au tableau de la nouvelle compagnie et avoir
exercé au moins une année chez un comptable inscrit ou chez un
expert-comptable.
Seulement voilà, il s’avère que depuis 2002, date de la nouvelle loi, aucun
nouveau comptable n’est venu joindre la profession. On attendait la
naissance de la nouvelle compagnie ! Entre temps, nouveaux diplômés et
anciens stagiaires s’impatientent. C’est qu’ils ont souscrit des prêts pour
ouvrir leur local, ils ont créé leur propre carnet d’adresses de futurs
clients et sont obligés de continuer à exercer sous la tutelle d’un « ancien
».
D’après les informations que nous avons pu recueillir auprès des
professionnels du secteur, cette compagnie ne peut entrer en fonction
qu’après la publication dans le journal officiel de tous ses textes
d’application. Lesquels ne seraient pas tous prêts, selon des sources dignes
de foi, puisqu’il en manque deux essentiels qui touchent à la nomination du
premier conseil et la définition des conditions de formation exigées des
comptables qui exercent déjà.
Résultat des courses, la compagnie n’étant pas née, il ne peut y avoir de
premier tableau des comptables avant la date butoir du 31 décembre 2003 si
tout n’est pas réuni dans les semaines qui viennent pour préparer ces textes
! Conséquence, aucun des candidats susceptibles de devenir des comptables
officiellement, ne peut concrétiser son rêve en s’installant pour son propre
compte et régler ainsi ses créances et toucher pleinement sa rémunération .
Vu qu’ils travaillent tous chez un tiers, ils sont obligés de partager le «
gâteau » avec les anciens professionnels patentés.
Tous les textes seraient-ils prêts avant la fin de l’année ? La réponse à
cette question est attendue par un grand nombre de personnes.
N.B.
Management &
Nouvelles Technologies > 01-10-2003 à 07:00
