Tarak Ben Ammar, simple homme
d’affaires ou futur magnat des médias ?
Un homme d’affaires tunisien qui réussit à l’étranger. Le fait, bien qu’il
ne soit pas très courant, n’a rien d’extraordinaire. Mais quand il s’agit de
Tarak Ben Ammar, on aimerait bien s’arrêter surtout que l’homme d’affaires
jouit de la meilleure des réputations depuis des lustres, possède un carnet
d’adresses impressionnant et multiplie, ces derniers temps, ses présences
dans les conseils d’administrations, ses achats, ses participations et ses
associations avec de grands groupes européens. En deux mots, il ne cesse de
faire parler de lui. En bien cela s’entend.
Avant d’aborder ses récentes acquisitions, un petit retour en arrière
s’impose. Tarak Ben Ammar, âgé aujourd’hui de 54 ans, a émigré assez jeune
aux Etats-Unis. Petit à petit, il a réussi à établir des contacts et se
faire un carnet d’adresses, notamment dans le milieu du 7ème Art.
Aujourd’hui parmi ses amis, on compte les plus célèbres réalisateurs et
producteurs (il est lui même producteur d’ailleurs) parmi lesquels on cite
Polanski, Zefirelli ou de Palma dont Ben Ammar a produit le dernier film, le
chef d’œuvre “Femme Fatale”.
En parallèle, il tisse des liens amicaux et devient, au fil des années,
conseiller de plusieurs grands hommes d’affaires et politiques. Il n’est un
secret pour personne, en effet, que Tarak Ben Ammar est l’un des amis
proches de Leo Kirch ou Rupert Murdoch, les deux plus célèbres magnats des
médias dans le monde, de Silvio Berlusconi, le Président du Conseil italien
ou encore du Prince saoudien Al Walid et Michael Jackson. D’ailleurs, c’est
à Ben Ammar qu’on doit la venue du Roi de la pop en Tunisie. C’est à lui
également que la Tunisie doit ses premiers studios cinématographiques. Tout
comme ses derniers studios, puisque Tarak Ben Ammar a construit en huit mois
l’année dernière du côté de Bir Bouregba des studios de haut standing
s’étalant sur dix hectares, tous consacrés au cinéma. Le projet, dont le
coût avoisine les douze millions de dollars, est l’œuvre de Ben Ammar et
Berlusconi.
Pour continuer avec ses investissements de l’année dernière, Ben Ammar a
acquis plus de 65% dans LTC l’un des laboratoires les plus à la pointe de
l’étalonnage numérique en France ainsi qu’Ex-Machina alors en liquidation
judiciaire. Une célèbre société française composée d’un laboratoire photochimique
16 & 35 mm, d’un studio d’images de synthèse 3D et se charge de la
postproduction numérique. En 2002 également, Tarak Ben Ammar a fait beaucoup
parler de lui lors de la sortie du film de Brian de Palma.
Il revient au devant de la scène médiatique (qu’il n’a jamais vraiment
quittée du reste) en septembre dernier lors de la publication d’un
communiqué par Mediobanca faisant savoir qu’il a été nommé par le conseil
d’administration en tant qu’administrateur. Pour ceux qui l’ignorent,
Mediobanca est l’une des plus importantes banques en Italie. Elle contrôle
ou est actionnaire importante dans les firmes italiennes les plus célèbres
tels Fiat, Pirelli, Valentino, Fila, Generali (la première compagnie
d’assurances du pays), etc.
En parallèle, il est candidat au rachat de la célèbre société française de
production Duran Dubois, en liquidation judiciaire, et propose pour ce faire
trois millions d’euros.
La semaine dernière, la célèbre chaîne française du Groupe Bouygues, TF1,
annonce qu’elle est candidate avec Tarak Ben Ammar, au rachat de deux sociétés
de télévision italiennes : Europa TV et Prima TV. Elle annonce dans la
foulée, qu’elle compte lancer en Italie avec son nouveau partenaire et avant
la fin de l’année en cours, une nouvelle chaîne sportive en clair, au nom de
Sport Italia, entièrement dédiée au sport. 110 millions d’euros seront ainsi
investis par Tarak Ben Ammar et TF1 si l’accord est conclu.
Si les dernières intentions d’achat se concrétisent, si ses différentes
entreprises continuent à générer des bénéfices malgré la crise et si ses
productions cinématographiques continuent à connaître le succès qu’a connu
“Femme Fatale”, il est certain que notre Tarak Ben Ammar n’arrêtera plus de
faire parler de lui. Et de la Tunisie par ricochet qui ne peut qu’être
fière de pareils enfants.