Le secteur
des Technologies de la communication en crise
Annoncées lors des Journées portes ouvertes sur les Technologies de
l’Information organisées les 9 et 10 octobre, les chiffres relatifs au
secteur des technologies de la communication et des SSII ne sont pas pour
rassurer les professionnels et incitent à multiplier considérablement les
efforts avec tout le sérieux possible.
Le chiffre d’affaires des SSII (société de services et d’ingénierie
informatique) en 2001 a atteint 118 millions de dinars dont 93 millions de
dinars en local.
En 2002, ce chiffre d’affaires est tombé à 83 millions de dinars dont 47
millions au local. Soit une baisse de près de 50%. La hausse du chiffre de
l’export invite à l’encouragement (il est passé de 25 à 36 millions de
dinars), mais selon certaines sources dignes de foi, on nous informe que
cette augmentation serait due, essentiellement, grâce à la filiale
mauritanienne de Tunisie Télécom !
Où sont donc les SSII et les start-ups tunisiennes ? En crise, nous dit-on.
Et pour quelles raisons ? En attendant une confirmation de M. Faouzi Zaghbib,
Président de la chambre syndicale des SSII, nous avons essayé de récolter
des informations ici et là sur les raisons.
Il y a la conjoncture internationale morose, dit le directeur d’une société
informatique Tunisienne, et la baisse de la croissance en Tunisie passée de
7% en 2000 selon le rapport de la Banque centrale à 1,5 % en 2002.
D’ailleurs, il fait remarquer que d’autres entreprises étrangères au secteur
souffrent également. Il suffit de voir les rapports des conseillers en
bourse ou ceux des commissaires aux comptes.
Mais il n’y a pas que cela, car les entreprises informatiques ont également
beaucoup de reproches à faire. Les responsables en énumèrent quelques uns comme
la certification et la nécessaire mise à niveau (seules trois SSII Tunisiennes
sont certifiées ISO), la nécessité de se doter d’un service commercial digne
de ce nom, l’absence d’un personnel qualifié (ingénieurs non certifiés),
etc. Il y a également le problème d’information puisque beaucoup de chefs
d’entreprises Tunisiennes ignorent les mécanismes d’encouragement mis en
place par l’Etat pour promouvoir l’export et le financement de projets
essentiels à l’essor de l’entreprise.
«Le secteur doit faire son autocritique, innover et changer de mode de
fonctionnement» conclut le responsable qui garde son optimisme avec la
nouvelle génération de chefs d’entreprises évoluant dans les nouvelles
technologies.
En attendant, il s’agit de récupérer le personnel que le secteur a perdu
puisqu’on est actuellement (selon les chiffes officiels) au dessous du
niveau de l’an 2000. Année durant laquelle le secteur employait 6 550
personnes. A la fin de l’an 2002, il employait 6 124 personnes et on croit
savoir que ce chiffre a encore baissé en 2003. En 2001, le secteur employait
7 412 personnes, soit 1 500 de moins qu’aujourd’hui. Ça en dit long !
N.B.
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