Le groupe est démantelé, il a été vendu en pièces pour sauver ce qui peut
l’être, il fait pourtant encore parler de lui. Les dernières nouvelles en
date font état de la constitution définitive du conseil d’administration, «
post-coup d’accordéon ».
On sait désormais que le nouveau conseil d’administration a été formé
par la société Héla-Batam «new look» dont le capital sera de 40 MDT où
les participations financières n’excèdent pas les 9 MDT. Le reste est formé
par les participations «en nature» des différents nouveaux actionnaires.
Première «surprise» de cette nouvelle et définitive liste des actionnaires
de Héla-Batam, l’absence des plus importantes institutions de crédits et
dont on disait qu’elles constituaient les montants les plus importants de sa
dette. C’est ainsi que l’UBCI, au prix de nouveaux abondons financiers, ne
figurerait plus dans le nouveau capital de la nouvelle entreprise. D’autres
banques, comme la Banque de Tunisie, l’Américain CitiBank et le
bahreïni ABC, auraient fait le même choix et se seraient retiré, abandonnant
ainsi une partie plus importante de leurs créances.
Le nouveau conseil d’administration n’en compterait pas moins de 6 banques
commerciales tunisiennes. La part la plus importante de ce nouveau capital
reviendrait à l’Amen Bank (13,71 % représentant 5,4 MDT), suivie de la STB
(11,06 %), de la Biat (8,5 %), la Banque du Sud (5,36 %), la BNA elle aussi
(2,67 %) et même la BFT (avec 2,17 %). Ce pool bancaire n’aura pourtant pas
le contrôle de la nouvelle Héla-Batam dont il ne détiendrait au total que
43,01 %.
La majorité serait détenue par le groupe des fournisseurs. Ils
empocheraient, au terme de cette nouvelle distribution des cartes, 56,54%
du capital. Les plus gros actionnaires seraient les groupes
ABS (M. Atef Ben slimane) et Electrostar de M. Fethi Hachicha, avec respectivement
13 % et 10,5 % du capital de Héla Batam. Mais il y aurait aussi la société
Whairlpool (9,25 %) de M. Tarak Chérif, Afrivision de M. Sadok Mzabi (8,5 %) et la
société Al Athir (7 %).
On croit aussi savoir, que M. Ali Débaya resterait à la tête du nouveau conseil
d’administration, malgré sa récente nomination dans le groupe Accor. En fait,
A. Débaya n’est pas encore sorti de chez Batam. Cela ne saurait arriver,
nous assure-t-on qu’après la fin de sa mission de restructuration du groupe
et l’obtention du Quitus qui devra lui être donné par le
juge-commissaire qui l’avait désigné pour cette mission. D’ici là, et
probablement au-delà, il devrait donc cumuler son poste à la tête de la STI
(Société Tanit International) et son mandat. La gestion directe de la
nouvelle entreprise aurait été, quant à elle, confiée à M. Khalil Sellami,
polytechnicien issu du groupe Hachicha et qui aurait été nommé Directeur
Général de Héla-Batam.
Ceci dit, personne ne pourrait nier que le sauvetage de Batam est une bonne
chose pour l’économie tunisienne. Il démontre au moins que cette économie,
dont le FMI témoigne de sa solidité et de sa capacité à faire face aux coups
durs, peut aussi gérer les problèmes de croissance. Il manquera peut-être à
cet exemple de gestion, calme et sereine, de la plus grosse «mauvaise
affaire», ce volet concernant les actionnaires de la bourse.
Ceux là ne manquent pourtant pas
de se faire entendre. Divisés sur l’approche, les anciens
actionnaires-épargnants à la BVMT, finissent par engager deux actions en
justice, distinctes et aux finalités différentes. Une action pénale qui
aurait, selon des connaisseurs du dossier et des experts, peu de chances
d’aboutir et une autre action civile. L’avocat chargé de ce dernier dossier nous a
confiée qu’une première demande d’expertise sera déposée, cette semaine,
auprès du tribunal de première instance et que cette expertise devrait
servir de soutien juridique à des demandes de nature financière. A suivre
donc !