Les banques Tunisiennes sous la loupe de Fitch Ratings

Par : Autres

Les
banques Tunisiennes sous la loupe de Fitch Ratings

Par Khaled Boumiza

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Annoncé dans l’interview de M. Ikbal Bedoui
sur webmanagercenter.com (lire
t
exte
de l’interview
), l’agence de notation
Maghreb Rating (affiliée à l’agence internationale de notation FITCH RATINGS), vient de publier un rapport sur
le secteur bancaire Tunisien. Plutôt descriptif qu’analytique, si l’on
excepte la dernière page contenant un tableau des principaux ratios du
secteur, ce rapport de 12 pages n’en contient pas moins un ensemble
d’indications importantes sur l’état du secteur et
de ses principaux points faibles.


On peut lire ainsi, que le système bancaire Tunisien est focalisé
autour de 5 grandes banques qui représentent 65 % de parts de marché. Fitch
Ratings
trouve d’ailleurs que « la Tunisie compte un nombre important de banques
pour un marché relativement modeste
».

 

Et s’il met l’accent sur la
rude concurrence entre les banques tunisiennes, jusqu’à éroder les
marges, l’agence de notation estime que la prochaine ouverture du marché
Tunisien à la concurrence bancaire internationale « ne devrait pas, à
moyen terme, constituer une menace pour les banques locales
».


Les 14 banques du pays sont sous le contrôle et la supervision de la BCT.
Cela n’empêche pas le rapport de Fitch de relever le cas de cette banque qui
n’a pas été inspecté depuis sept ans.


Evoquant ensuite la privatisation du secteur bancaire qu’elle trouve « lente
», Fitch appelle en même temps à ne pas aller trop vite en besogne et
considère que « les progrès dans ce domaine devraient être lents, dans la
mesure où un grand effort de nettoyage de leurs bilans reste à accomplir
avant que les banques du secteur public ne puissent constituer des
opportunités attractives pour les investissements privés
».


Concernant ce point crucial de la qualité du portefeuille des banques
Tunisiennes, Fitch nous apprend que la part des créances classées, par
rapport au total des engagements des banques, les seuls chiffres disponibles
assure-t-il, s’élève à 21% pour les banques commerciales et 28% pour les
banques de développement. Et de noter que « cette présentation des
chiffres tend à sur-évaluer la qualité des actifs des banques, en incluant
les engagements hors bilan dans le dénominateur du ratio et réduit donc leur
comparabilité internationale
».

 

L’agence de notation établit la
couverture de ces créances classées à 44% pour les banques commerciales et à
66% pour celles de développement, estimant en définitive que « le système
bancaire tunisien est dans son ensemble insuffisamment provisionné
».

Elle précise même, un peu plus
loin dans son rapport, que cela concerne « une proportion élevée des
créances classées
».


Dans une notation antérieure, l’agence Maghreb Rating estimait que “les
règles de constitution des provisions pour risques applicables à l’ensemble
du secteur financier Tunisien sont insuffisamment conservatrices dans la
mesure où elles se basent sur une valorisation des garanties dont rien ne
permet de confirmer qu’elle corresponde à la valeur de marché réelle de ces
biens, ceci concernant tout particulièrement les biens immobiliers
“.

 

De ce fait, Maghreb Rating
estime que des provisions complémentaires pourraient être nécessaires dans
certains cas.

 

Deux autres points sont aussi
relevés dans ce rapport. Le premier concerne le ratio de solvabilité; elle
estime que: « les ratios de solvabilités qu’affichent les
banques tunisiennes, sont surévaluées
», expliquant cela par le
caractère faiblement conservatif de l’évaluation des garanties
hypothécaires, détenues par ces banques.


Le second point se rapporte aux ratios de liquidité. Fitch estime qu’ils «
restent très faibles par référence aux standards internationaux
»,
précisant que la proportion d’actifs liquides excèdent rarement les 20% et
expliquant cela par la tendance, chez le secteur bancaire Tunisien à
maximiser l’emploi des ressources en crédits.


Agence de notation pour qui l’information est à la base de tout travail,
Fitch ne manquera pas d’épingler les banques sur la délicate question de la
transparence, qu’elle estime « très limitée et ne permet pas de se faire
une claire opinion sur la situation des banques
», ajoutant que « le
ratio de solvabilité pondéré des risques, le montant des créances classées
et leur couverture par les provisions, ne sont que rarement publiés
».


Fitch termine son rapport par un tableau récapitulatif, où on apprend
par exemple qu’avec 2 941 MDT (chiffre 2002), la STB est la première banque
en total actifs et que l’UBCI est classée dernière avec seulement 747 MDT.

 

Question rentabilité, c’est
cette dernière qui pratique la plus grande marge nette d’intérêt (4,4 %),
suivie par la BT (4%) et la Biat et la BS (3,4%). Le meilleur rendement des
actifs moyens se trouve cependant chez la BT (2,1%), suivie par l’ATB, alors
que l’UIB en a le pus faible (0,3%).

 

Un tableau, dont
une profonde lecture peut livrer plus d’informations pour les
professionnels. A tous ceux qui aimeraient s’y approfondir, le rapport est
disponible, sur simple demande, chez Maghreb Rating.

 

 

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