Al
Kimia, entreprise cotée à la bourse de Tunis, et son dirigeant M. Ali Ben Ali ont
été sacré
par l’AIB du Prix de la meilleure communication financière pour l’année
2003. Intermédiaires, investisseurs, experts comptables, médias et analystes
financiers ont finalement rendu justice à celui qui a su donner ses lettres
de noblesse à l’information financière et qui ne s’est surtout pas
découragé, face à des confrères et consœurs qui n’ont pas été d’une telle
régularité et encore moins d’une pareille disponibilité.
Louable initiative de l’AIB (Association des Intermédiaires en Bourse), qui
décide enfin d’honorer la communication et de primer ceux qui respectent ce
droit fondamental de l’actionnaire, vers lequel entreprises et
institutions financières se tournent lorsque le crédit se fait rare et
devient cher et que les banques deviennent exigeantes sur leurs garanties.
Un actionnaire qu’on laisse volontier patauger dans les potins et les « on
dit », alors qu’on demande sa confiance. Les intermédiaires viennent en
effet d’instituer un prix de la « Communication Financière de l’année ». Un
prix qui devrait récompenser l’entreprise qui respecte le mieux les
exigences de la communication, qui lui ont fixées et qu’elle a accepté, lors de son introduction
en bourse ou sur le marché obligataire.
Cet événement intervient alors que le CMF publiait, le 6 janvier 2003, son
énième rappel aux sociétés admises à la cote de la bourse des dispositions
de l’article 21 de la loi n°94-117 du 14 novembre 1994 portant
réorganisation du marché financier. Ce dernier les oblige en effet de
fournir au CMF et à la BVMT, leurs états financiers provisoires arrêtés au
31 décembre 2003, établis sous la responsabilité du conseil d’administration
ou du directoire et accompagnés de l’avis du commissaire aux comptes sur les
résultats provisoires et ce, au plus tard le 31 janvier 2004.
Des exemples
édifiants
Le CMF ne leur demandait pourtant pas le paradis ; uniquement « le minimum
garanti » Le communiqué du CMF spécifie même que « les états doivent
comporter les notes obligatoires et les notes les plus pertinentes. Les
notes sélectionnées doivent correspondre au minimum d’information requise à
laquelle le commissaire aux comptes accepterait d’associer son avis ».
Certaines, ne l’ont pas encore fait. Le
cas de la Star est à ce propos fort édifiant. Une entreprise publique qui
tient son AG de l’exercice 2002, fin novembre 2003 et qui publie ses premiers états
semestriels relatives à l’exercice 2003, plusieurs mois après la date requise.
Communication
et transparence
Mais l’information financière, n’est pas uniquement la publication des états
financiers que peu d’actionnaires comprennent et que peu d’intermédiaires
expliquent à leurs clients. En plusieurs années de suivi du marché
financier, nous avons rarement entendu parler d’un intermédiaire organiser
une journée porte ouverte ou une réunion avec ses clients pour leur
expliquer ces « papiers écrits en chinois » que sont les états financiers.
Peu, très peu, sont les entreprises qui daignent répondre aux demandes de l’AIB
pour une séance d’information avec les intermédiaires. Encore peu, celles
qui prennent l’initiative de se proposer elles-mêmes au jeu des question-réponses.
L’information et la communication financière, c’est aussi la transparence,
des comptes, de la gestion et de la gouvernance. L’économie internationale
n’a pas encore trouvé, pour cela, mieux que la notation. Peu d’entreprises
s’adonnent volontiers à cet exercice périlleux. Très peu de banques
l’acceptent, se mettent à l’abri des textes, mettent aussi à l’abri les
entreprises qu’elles (les banques) accompagnent sur ce marché et évitent
de commenter les « mauvaises notes » de leurs clients. Quelques entreprises
se laissent aller à la notation et le regrettent, en demandant la non
publication des résultats de leurs notations.
Al Kimia,
sacrée meilleur communicateur
Et pourtant, elles existent bien les entreprises cotées qui publient leurs
bilans à temps et assistent volontiers aux séances d’informations de l’AIB.
A ceux là, le plus bas des saluts. Aux autres, regardez, prenez-en de la
graine !
Suite à un choix dont les critères sont la qualité, la fiabilité, la
pertinence de l’information fournie, la disponibilité du dirigeant, la
régularité et la célérité de la communication, l’AIB vient de décerner le « prix de la communication financière 2003 » à l’entreprise Al Kimia et
son PDG Ali Ben Ali. Avec Al Kimia, précise Hamza Knani président de l’AIB,
« la place financière de Tunis, récompense une entreprise qui a tenu 13
réunions d’informations, 4 des 15 réunions de l’AIB. Elle récompense aussi et
surtout la disponibilité d’un dirigeant ». Des communications, précise
H. Knani, qui ont permis à l’action Al Kimia, de reprendre 6% au cours
d’une année qu’il a qualifié de relativement difficile.