Avec les
prémices de sa prochaine transformation en SA et l’officialisation, par le ministère
de tutelle, de sa prochaine entrée en Bourse, Tunisie Télécom se réveille
aux pratiques commerciales, se montre agressive et se donne les
moyens de sa nouvelle stratégie de communication. Tout cela devrait lui
permettre de gagner
en visibilité et en transparence. La fin
2004 devrait aussi voir se concrétiser son entrée à la Bourse de Tunis; la
procédure serait un mixe entre celle de Tunisair et de la Stip. Wait and see !
Tunisie Télécom gère actuellement un parc de plus de 1400 000 lignes GSM,
dont seulement un peu plus du tiers en post
payées. La grande majorité, sont les lignes prépayées, le
créneau où semble se concentrer la concurrence entre les deux opérateurs,
public et privé. Pour 2004, Tunisie télécom prévoit la mise sur le marché d’un
million de lignes supplémentaires. Cela peut expliquer cette offensive tout
azimut, avec une succession de baisses des prix. Plus vous en demandez, moins vous en payez et elle
vous offre même de payer par facilité, en 5 tranches de 10 DT.
« L’avenir, c’est la classe moyenne et même la population à faible revenu » déclare-t-on en évoquant la nouvelle stratégie commerciale de l’opérateur
public. Les premiers signes de cette nouvelle démarche marketing pointent,
lorsque le ministre M. Sadok Rabeh évoque le programme d’actions commerciales
pour l’année 2004, insistant sur « la diversification des services et plus
de compression sur les tarifs ». Doit-on s’attendre donc à une autre
diminution des tarifs d’ici la fin 2004 ? TunTel en a déjà fait une, en
étendant le tarif préférentiel de nuit (175 millimes) au
service « Lahbabcom ».
Ce dernier permet de choisir 3 n° de téléphones à programmer sur son
portable, pour un coût d’1 DT le numéro, déduit de votre compte ou ajouter
sur votre facture (Ce coût s’applique, également, en cas de changement de
n°). On n’attend plus que le décompte à la seconde au lieu des paliers des
12 secondes actuels.
Communication : TunTel sort les gros moyens
En appoint de cette nouvelle stratégie commerciale, pour le moins agressive, TunTel
prépare aussi une nouvelle approche de communication. Celle-ci devrait
enfin dépasser « la préhistoire » des communiqués de presse et les quelques
élans de sponsoring d’évènements nationaux. L’opérateur public de téléphonie
préparerait ainsi un budget communication, nous dit-on de source
officieuse, de quelque 30 MDT. A titre indicatif, le
montant total des recettes publicitaires pour l’année 2003, tels que publiés par «
Sigma Conseil », a été de 44 MDT. Dans ce panier, l’opérateur privé de
téléphonie Tunisiana, classé premier annonceur, a dépensé 2,5 MDT tous supports confondus
(TV, Radio et journaux).
Sans attendre sa complète transformation en SA pour avoir la flexibilité
administrative nécessaire, TunTel a dernièrement lancé une première
consultation pour choisir les deux agences de communications qui devront
gérer ce budget. 5 agences auraient été retenues. Il s’agirait, croyons-nous savoir, de THCom,
Cérès Conseil, Impact, United et Label.
Cette nouvelle démarche qui a fait passer l’entreprise, de la gestion des
listes d’attentes et de l’application des circulaires de priorité à une
gestion de l’abondance « La
concurrence est certes un émulateur important; mais c’est aussi et surtout
le souci, d’une entreprise de services, de ses clients et le souci de mettre
au point une politique qui cible toutes les catégories de clients; lui
permette de se positionner dans son créneau, de réaliser ses objectifs
commerciaux et de faire face à l’ouverture du secteur pour l’investissement
privé » explique M. Ahmed Mahjoub, PDG de Tunisie télécom
Pour l’instant, la communication, c’est le contact direct avec les clients. Question
services, TunTel promet « un taux zéro d’attente d’ici la fin de l’année 2004 pour tous
les services et tous les réseaux » assure M.Sadok Rabeh, en regardant avec espoir le
PDG de l’office des télécommunications. Il promet même l’abrogation,
imminente, des notes internes qui classifiaient les priorités des réponses
aux demandes des lignes téléphoniques ( !!).
Le ministre évoque, sans trop s’étendre sur les causes, les retards répétés des SMS,
dus à une durée de conservation ne dépassant pas les 2 heures. Cette question
devrait être réglée, par l’extension de la capacité du serveur, d’ici Ramadan 2004.
Bourse en 2004 !
Au cours de cette deuxième rencontre avec les clients, le ministre des
technologies de la communication et du transport ne pouvait pas passer à
côté de la question que tout le monde se pose : s’ouvrira ou s’ouvrira pas à
l’investissement privé ?
Pour cela, il faudra d’abord que TunTel termine sa mue en société
anonyme. Le principe est, depuis novembre dernier acquis en conseil
ministériel. On attend la phase finale de ce processus avec l’adoption d’un projet de loi
(d’ici fin juin 2004) déclassant l’office
national des télécommunications de la catégorie “Office”. L’ouverture du capital devrait alors
intervenir avant la fin de l’année 2004. L’Etat rééditerait alors la formule
de la STIP pour son introduction en bourse. Le ministre précisera à ce propos que
l’objectif est de « donner plus de souplesse dans la gestion et
renforcera sa capacité concurrentielle ». Il martèle cependant, comme il
l’a fait devant les cadre de Tunisair, que TunTel « restera une
entreprise publique et restera l’outil d’intervention de l’Etat » dans
le domaine des télécommunications. Plus important, le ministre indiquera que
cette entrée en bourse de TunTel « se fera par souscription populaire
». En définitive, cette entrée, tant attendue par tous les opérateurs du
marché financier, devrait se faire dans le cadre d’un mixe entre les
formules d’introduction de Tunisair et de la Stip.
L’exemple de la Stip s’appliquera au niveau du taux d’ouverture du capital, qui ne
devrait pas excéder les 10%, selon des déclarations de M. Ahmed Mahjoub.
L’exemple de tunisair s’appliquera pour la procédure d’ouverture. Des
sources journalistiques, non démenties par Tunisie Télécom, affirment que le taux réel
d’ouverture du capital au public, ne devrait
pas dépasser les 2 ou 3% ! Le reste des 10% serait réservé aux entreprises à participations publiques.
D’après la revue “ECOFINANCES”, Tunisie Télécom est classée 4ème (Critère du Chiffre d’affaires)
sur la liste des 50 premières entreprises tunisiennes (98ème sur la liste des
500 premières entreprises africaines); elle connaît une croissance continue de son Chiffre
d’affaires. En 2002 elle réalisait un chiffre d’affaires de 558,8 MDT (chiffre Ecofinances),
en 2003, elle devrait atteindre les 900 MDT et table sur 1200 MDT en 2004. Côté résultat,
« mystère et boule de gomme » ! On sait seulement que l’entreprise est
bénéficiaire
?