– Après l’Europe, l’île Maurice, l’Afrique et
l’Asie, le chef Alain Ducasse lance ses restaurants Spoon à la conquête de
la Tunisie, rapporte l’agence AFP le 28 décembre dernier. “Spoon a un
immense avenir“, assure le Français, qui totalise neuf étoiles au
Michelin. Les Spoon sont une sorte
de produit “dégriffé” à la qualité sensiblement la même, comparé
aux restaurant A.Ducasse, mais à la portée
d’un nombre de bourses beaucoup plus important.
Alain Ducasse avait déjà ses restaurants de grand luxe, comme le Louis XV à
Monaco (trois étoiles Michelin) ou le Plaza Athénée à Paris (trois
également). Il a capitalisé sur ce renom pour ouvrir les Spoon (“cuillère”
en anglais) : il n’est pas aux cuisines mais y met des chefs qu’il a formé,
tout en surveillant, étroitement, les menus. La clientèle a tout de suite flairé la
bonne affaire. Lancé à Paris en 1998, le concept Spoon a fait des petits à
l’île Maurice (1999), à Londres (2000), Saint-Tropez (2002) et à Gstaad,
dans les Alpes suisses, il y a une semaine seulement. D’autres ouvriront
en janvier à Carthage, en Tunisie, et à Moscou, en avril.
Mais l’Asie manquait encore au palmarès. L’oubli vient d’être réparé avec
l’ouverture, il y a quelques semaines, d’un Spoon logé dans l’hôtel
Intercontinental de Hong Kong. “Hong Kong est assurément la ville la plus
dynamique du Sud-Est asiatique en terme d’offre de restaurants cosmopolites.
Spoon a vocation à être présent là où se trouve cette clientèle d’urbains
actifs et hédonistes”, explique Alain Ducasse, qui “serait très fier que Spoon trouve sa place dans cette identité en mouvement“.
“Nous avons fait une étude de marché qui a confirmé qu’il y a un créneau
pour ce concept de restaurant Français contemporain et à l’ambiance plus
détendue“, assure Jennifer Fox, directrice générale de
l’Intercontinental, se félicitant du côté informel du Spoon, où le service
en queue de pie est proscrit. Sept semaines après l’ouverture, l’endroit est
déjà “un des plus courus” de l’ancienne colonie Britannique qui compte
pourtant une dizaine de milliers de restaurants (pour sept millions
d’habitants), assurent les critiques gastronomiques Hongkongais.
“On est sur un rythme de croisière“, se réjouit le chef Laurent
André, disciple d’Alain Ducasse depuis 13 ans, qui ne cache pas l’ambition
de faire de Hong Kong un “tremplin” pour les Spoon en Orient. “Il ne faut
pas négliger l’Asie“, ajoute-t-il, rappelant que trois autres membres de
l’équipe Ducasse (un maître d’hôtel, un sommelier et un chef pâtissier) ont
été expatriés pour assurer la bonne croissance du nouveau-né, ce qui est
“exceptionnel”, selon M. André. “Spoon a un immense avenir“, assure
Alain Ducasse, qui annonce l’ouverture d’un autre restaurant à Tokyo en
décembre 2004. Et la Chine? “Nous examinons attentivement toutes les
opportunités“, lance-t-il à bouches mi-cousues.