Le tarif de l’affiliation deviendrait forfaitaire et serait fixée
à 350 millimes par transaction, la gratuité pour toutes
les transactions locales de commerce électronique faites sur le
réseau Internet, une carte internationale de paiement plafonnée
à concurrence des droits au titre de l’allocation touristique.
Tels seraient les nouveautés en préparation, dans le domaine
des cartes bancaire. Pour la puce, on attend toujours !
Présidant, le 26 décembre 2003, la quatrième réunion
périodique pour l’année 2003 des premiers responsables
des établissements de crédit, le gouverneur de la BCT avait,
entre autres sujets, passé en vue l’état d’avancement
du programme de modernisation du secteur bancaire. Il avait, à
cette occasion, invité les banques à fournir plus d’efforts
en matière de développement de la monétique afin
d’atteindre les objectifs fixés à ce titre, surtout
dans la perspective de l’adoption, dès le début de
l’année 2004, de la carte à puce.
Les
banques ne semblent pas faire assez d’efforts, deux banques n’auraient
pas encore signé la convention interbancaire pour la promotion
de la monétique, Il s’agirait de la BIAT et de l’UBCI.
Pour les causes, certaines sources financières évoquent
des problèmes relatifs à la commission payée par
le porteur de la carte.
Moins d’un million de cartes
La question de la promotion de la monétique inquiète la
BCT, d’autant qu’elle préside le comité de pilotage,
créé pour coordonner les actions entreprises et assurer
le suivi de ces actions. Ce qui l’inquiète, c’est le
fait que malgré le terrain conquis et les actions entreprises,
les résultats sont loin des objectifs. En face des 2 millions de
cartes, des 20 mille affiliés et des 800 GAB (Guichet Automatique
de Billets) fixés comme objectif, on a moins d’un million de
cartes et moins de transactions par cartes que prévu aussi, malgré
la légère augmentation du nombre d’affiliés.
Fin octobre 2003 (c’est les derniers chiffres dont on dispose),
le secteur bancaire totalisait 750 848 cartes. Seules 2 751 cartes ont
été distribués pendant le mois d’octobre dernier,
alors qu’on parlait d’« un compte une carte » et contre
un objectif de 89 000. Le nombre d’affiliés (entreprises,
commerçants et grandes surfaces) a certes augmenté de
119 nouvelles affiliations; mais le total des affiliés ne dépasse pas les 8 796 et reste
donc loin de l’objectif
de 11 000 pour l’année 2003.
Des entreprises comme Tunisie
Télécoms, la STEG ou la Sonede où la fréquence
des paiement pourrait aisément participer à l’installation
de la culture du paiement par carte, traînent encore le pas. Des
administrations comme les recettes fiscales, les recettes de taxes municipales
ou celles relatives aux documents de transport (permis de conduire et cartes
grises) devraient aussi penser à installer les TPE que la SMT (Société
Monétique de Tunisie) fournit gratuitement ! Il semblerait aussi,
d’après nos informations, que la SMT penserait sérieusement
à revoir le tarif de l’affiliation, afin d’encourager les entreprises,
surtout publiques, à s’y affilier. Il semblerait que cette
commission, ramenée à 1% par transaction,
deviendrait forfaitaire et serait fixée à 350 millimes par
transaction.
Le marché aux puces
Cette très lente progression de la culture de la carte, où
le rôle du banquier est d’une importance capitale pour en
expliquer l’utilité au client et l’y encourager, explique
certainement le petit nombre de transactions par carte. Sur les quelques 9 450 000 transactions enregistrées,
un peu plus de 7 662 000 ont été le fait de Tunisiens, dont
seulement 9,8% l’ont été pour des opérations
de paiement. Une progression qui n’est pas faite pour favoriser
les projets de commerce électronique que pilote la SMT, responsable
aussi de la promotion des cartes bancaires.
Dans le même ordre d’idées, la SMT avait (certes
avant que Khaled Fradi n’en prenne la direction) promis la migration
de la piste vers la puce pour le mois de septembre dernier. Chez la société
chargée de cette migration, on affirme que 100 000 (en fait 92
000 seulement selon nos sources) cartes ont été commandées chez Gem
Plus et qu’elles ont été partiellement (32 000) livrées
depuis juin dernier. Mais certains retards, on va dire de procédure,
expliquent le retard pris dans la migration. Mais l’explication
de ce retard, se trouverait aussi du côté des banques qui
auraient demandé certaines modifications après les premiers
tests effectués sur les cartes à puce.
Question de commission !
Notons enfin, que la commission que paie l’affilié à
la SMT, serait comme on l’a dit plus haut en voie de révision.
A 350 millimes, elle deviendrait alors moins cher que celle que paie le
porteur à sa banque à chaque transaction et qui peut dépasser,
selon les banques, les 500 millimes.
Tout le monde se fait ainsi payer
par les autres : la SMT par l’affilié et les banques par
les porteurs de carte !
Ne serait-il pas temps que les banques révisent
aussi leurs commissions et s’alignent au moins sur celles des affiliés
?
Peut-être pourrait-on alors considérer la décision du secteur bancaire et
de ses représentants, d’accorder la gratuité pour toutes
les transactions locales de commerce électronique comme un bon signe de cette volonté d’encourager
tout le monde, y compris les porteurs, à passer en mode carte !
En attendant, il semblerait que 2004 serait l’année de la
promotion des cartes bancaires. On plancherait actuellement, à
l’APTBEF (l’association professionnelle des banques), sur
les modalités de la mise en application d’une décision
qui pourrait faire date. Il serait en effet question, selon nos sources, de donner
la possibilité au secteur bancaire d’accorder aux voyageurs
Tunisiens une carte de
paiement internationale, plafonnée à concurrence de leurs droits au
titre de l’allocation touristique.