Après Batam, c’est au tour d’Electro Kallel de faire face à ses créanciers !
On pressentait ces difficultés depuis quelques mois déjà avec des projets de
prises de participation dans le capital du groupe. Il n’y a pas eu d’accord entre les
parties, mais on s’attendait quand même à ce qu’une solution soit trouvée entre-temps.
Electro Kallel n’est pas un simple magasin qui ferme boutique du jour au
lendemain ! On voulait croire que le cas Batam n’était que l’exception ! Eh
bien, non ! Kallel le rejoindrait et c’est avec regret qu’on constate
la fermeture de ses magasins à la Soukra, au Lac, à EL Manar, à Jean Jaurès
(le premier de la chaîne), à Ennasr, etc…
On voulait croire à la
possibilité d’une restructuration, mais là non plus, ce ne serait pas le cas. On craignait le pire et
ce pire a été annoncé par nos confrères de l’hebdomadaire Réalités dans leur
édition du 4 mars où ils s’interrogent si Electro Kallel est en faillite !
Selon Réalités, le propriétaire serait parti à l’étranger depuis la
mi-février et, depuis cette date, le personnel qui n’aurait pas été payé depuis
deux mois aurait investit l’entrepôt de marchandises de Saint Gobain. Des
créanciers auraient obtenu des jugements en référé et procédé à des saisies
conservatoires sur les machines en dépôt.
Nous avons nous mêmes assisté à
l’une de ces interventions dans le magasin de la Soukra mardi 9 mars, en
cours d’après-midi, où des agents de police accompagnés de représentants de
la justice étaient en œuvre.
Selon les informations que nous avons pu obtenir jusque là, M. Kallel n’a assisté à aucune de
ces
saisies. D’ailleurs, s’il était là, on pense qu’il
n’y aurait peut-être pas eu de saisies à ce stade; des procédures judiciaires
conséquentes à une plainte des créanciers nécessitent un minimum de temps, y
compris des tentatives de règlement amiable, avant toute saisie ! Une procédure des
plus classiques du reste. Or, si l’on en est déjà aux saisies
quelques jours seulement après la fermeture surprise des magasins, c’est que
le départ de M. Kallel ne serait plus mis en doute.
Une source proche du
propriétaire des lieux nous affirme, d’ailleurs, que M. Kheireddine Kallel serait parti à
l’étranger pour se soigner d’une maladie où il risquerait une paralysie
partielle. Ces mêmes sources ne veulent pas croire à une fuite de l’homme
d’affaires Tunisien.
Durant des années, pourtant,
nous avons eu à témoigner des excellentes relations liant M. Kallel à son
personnel, un personnel dévoué à la volonté d’avoir
le plus grand réseau de distribution et le plus performant de Tunisie.
Les déboires de Batam n’ont pas
alerté ce personnel, ni sa direction, mais au contraire les a stimulé pour
aller encore plus de l’avant. Ainsi, et depuis, ce sont des campagnes
publicitaires, un nouveau siège aux Berges du Lac, de nouveaux
points de ventes, etc… (Nous avions, d’ailleurs, sur ces mêmes colonnes
traité des difficultés de ce secteur et alerté sur l’endettement qui l’alourdit
et le fragilise). La marge bénéficiaire d’un
revendeur permettait-elle de faire toutes ces réalisations ?
La
conjoncture par laquelle passe tout le secteur serait-elle seule derrière
ces déboires ?
La justice nous éclairera certainement plus
dans les prochains jours. En attendant, personnel et créanciers
(notamment des usines) devront patienter et trouver des possibilités de
sorties ! Dommage que l’on se retrouve face à un scandale autour d’un groupe
considéré longtemps (ou depuis toujours) comme le fleuron de la distribution
de l’électro-ménager en
Tunisie !
