Le
26 janvier, M. Hamdane Ben Othmane, PDG de la Sotuver, recevait les
intermédiaires en Bourse pour leur présenter la nouvelle augmentation du
capital que la société venait de lancer et leur faire, par la même occasion,
part des résultats provisoires de l’exercice 2003. Selon les chiffres de ce
bilan, le résultat net était alors déficitaire de 1,688 MDT contre un
résultat positif de 0,946 MDT en 2002. Le chiffre d’affaire était, lui
aussi, en baisse de plus de 1 MDT (10,444, contre 11,580 MDT en 2002), les
charges financières (+0,968 MDT) et les charges d’exploitations (+0,626 MDT)
étaient à la hausse, alors que le résultat d’exploitation était négatif
(-0,905 MDT).
Le 24 février 2004, la Sotuver clôturait son appel public à l’épargne et
ramassait les 2,3 MDT qu’elle avait lancé en augmentation du capital. Le 29
février, cinq jours après la clôture de l’augmentation du capital, elle
publiait son « nouveau » bilan, toujours provisoire, pour l’année 2003. Dans
ces états, le chiffre d’affaire était toujours en baisse de plus de 1 MDT.
Les charges d’exploitation, quant à elles, vont cependant accuser une hausse
beaucoup plus importante.
Au lieu des 0,6 MDT de hausse
par rapport à l’exercice 2002, le chiffre d’affaires se retrouve, dans le
nouveau bilan provisoire, avec une hausse de 1,4 MDT. Quant au résultat, il
est toujours déficitaire. Gros changement cependant, le déficit fait plus
que doubler par rapport à ce qui avait été annoncé aux intermédiaires et aux
journalistes présents ce 24 janvier 2004. Ce n’est donc plus une perte de
1,6 MDT mais de 2,826 MDT.
Pourtant, cette situation ne semble pas inquiéter, outre mesure, les
analystes financiers. Ils signalent, à ce propos, que ce dont dispose la
société « en réserve » en argent presque frais et qu’on pourrait assimiler à
des effets payables à tout moment, est capable de couvrir aisément ce
déficit.
Sotuver dispose à ce titre d’un « trésor de guerre » dont le seul montant
connu épongerait à lui seul cette perte. Dans les états financiers
provisoires, on apprend en effet, qu’au titre des subventions, il reste à la
Sotuver à percevoir la somme de 2,767 MDT. A cela, il faudra ajouter le
remboursement de l’assurance suite au sinistre qu’a connue l’entreprise en
juillet 2003. Le remboursement par le GAT, assureur de la Sotuver pour ce
sinistre, pourrait intervenir à tout moment aussi. Dans un précédent
article, des sources généralement bien informées, avaient estimé ce
dédommagement à 2 MDT. A cela encore, il faudra ajouter le fameux terrain
que la société cherche à vendre au meilleur prix. Un terrain estimé, on l’a
dit dans de précédents articles, à 6 MDT. Le calcul, quoique probable et
seulement sur le papier, donne une somme de plus de 10,7 MDT dont tout ou
partie peut tomber dans l’escarcelle de la Sotuver.
Les mêmes analystes, dont on attirait l’attention sur le montant des dettes
de la société qui pourraient atteindre les 22 MDT entre concours bancaires,
intérêts et emprunt obligataire, nous répondent que le montant des dettes
exigibles ou à court terme ne dépasserait pas les 9,5 MDT et que le reste
est à moyen et long terme.
Autre ratio qui militerait en faveur d’une attitude de non panique face à
ces résultats déficitaires, le « bon rapport », dans les états financiers
publiés, entre capitaux propres et passif. Un rapport de 40 à 60 et qui
mettrait l’entreprise dans une position « plutôt reposante ».