Au
cours d’une récente rencontre de presse avec un média touristique, à
laquelle a pourtant été invitée l’agence de presse officielle, le ministre
des technologies de communication et du transport a annoncé que la sélection
des offres, concernant la concession du nouvel aéroport d’Enfidha (Centre
Est de la Tunisie), devrait se terminer à la fin de cette année. C’est donc
probablement à cette date que sera connue l’identité du concessionnaire. On
sait, cependant de source sûre, qu’avant le 20 mai prochain, le ministère
devrait réunir les premières entreprises qui auraient manifesté leur intérêt
à ce projet. Le ministre a cependant annoncé que les travaux devraient se
terminer en 2008. L’appel d’offres pour la concession de cet aéroport a été
déjà lancé depuis le dimanche 18 avril et des sources proches de la banque
d’affaires en charge du dossier (Rotschield) font état d’au moins 6
entreprises étrangères, dont une entreprise arabe, qui suivraient de près ce
dossier.
Ce projet, qui devait démarrer à la fin de l’année 2004, couvre une
superficie de 5,700 hectares, pour une capacité finale de 30 millions de
passagers et une capacité annuelle de départ de 5 millions de passagers. En
plusieurs dizaines d’années d’activité, les 7 aéroports tunisiens,
actuellement en service, n’ont pas dépassé les 10 millions de passagers. Le
nouvel aéroport devrait ainsi tripler cette capacité et certainement
imprimer une nouvelle dynamique au secteur touristique, mais aussi impulser
une certaine mobilité dans l’activité du transport aérien.
Selon les toutes premières estimations, déjà vieille de plusieurs années,
rapportées par la Revue «Architecture méditerranéenne», ce nouvel aéroport
devrait coûter la bagatelle de 600 MDT, une somme qui devrait être supportée
par le concessionnaire, en contre partie d’un contrat de concession,
certainement sur plusieurs dizaines d’années. Il est cependant fort probable
qu’au final, l’aéroport ne ressemblera pas aux esquisses que nous vous
montrons et qui ont été faites par le ministère. Ce dernier aurait accordé
la possibilité au prochain concessionnaire d’apporter toutes les
modifications que nécessiterait le souci d’économie.
Selon la même Revue, qui rapporte aussi ces premières esquisses des
différents espaces et de l’architecture, le nouvel aéroport devrait se faire
en plusieurs tranches évolutives, en fonction des besoins. Au bord de la
méditerranée et en lisière d’une forêt, l’aéroport d’Enfidha sera implanté
dans une zone côtière, très riche en équipements touristiques et bien
desservie en infrastructure routière et ferroviaire. L’architecture
proposée, «concilie un savoir faire tunisien, basé sur des traditions
ancestrales en matière de construction et de décoration pour les espaces
intérieurs et une vision moderniste avec beaucoup de transparence et de
lumière, une toiture dynamique, traduisant l’ouverture de la Tunisie vers la
modernité» écrit la Revue.
Le ministre M. Sadok Rabah a aussi annoncé, lors de cette rencontre de
presse l’intention de son ministère de «privatiser» la gestion des
aéroports. Privatiser, c’est peut-être trop dire, dans la mesure où le futur
concessionnaire du prochain aéroport d’Enfidha devrait en assurer lui-même
la gestion totale.
Jusqu’ici, L’OACA (Office de l’aviation civile et des aéroports) est
l’opérateur public en matière de gestion des 7 aéroports du pays ; Tunis
Carthage, Monastir Habib Bourguiba, Djerba Zarzis, Tozeur Nefta, Tabarka 7
Novembre, Sfax Thyna, Gafsa Ksar et Enfidha. Créé en 1970 et rebaptisé en
1998, l’OACA a jusqu’ici une mission multiple. Il contrôle la navigation
dans l’espace aérien tunisien, l’atterrissage, le décollage, le
stationnement et le transit. Il délivre tous les documents pour le personnel
aéronautique, les avions et la navigation aérienne et octroi les
autorisation des vols commerciaux et non commerciaux.
C’est aussi lui qui gère l’aménagement, l’exploitation, l’entretien et le
développement des aéroports, l’embarquement et le débarquement. Sur le plan
commercial, il s’occupe de la concession des installations et surfaces
commerciales, publiques et sous douane. Il fait donc tout dans le domaine.
Un projet de loi serait cependant en préparation, pour enlever à l’OACA
toute prérogative de souveraineté, comme celles relatives aux autorisations
de vol ou de survol et autres décisions qui relèveraient désormais du
ministère. Cela devrait ainsi faciliter l’introduction des privés dans le
transport aérien.