Chez moi, je ne fais jamais les courses ou presque. Mais quand j’en fais, il
y a des habitudes que je garde depuis l’enfance. De sortes de réflexes que
m’ont appris mes parents. Que ce soit un médicament, un yaourt ou une boite
de conserves je lis toujours ce qui est écrit, dessus, notamment les points
essentiels, à savoir la date limite de conservation.
Quelques fois, et même dans les plus grands supermarchés de Tunis, je tombe
sur des produits périmés. Chaque fois, j’alerte le chef de rayon qui prend,
toujours, en considération la réclamation et retire le produit incriminé.
Ma lecture ne se limite cependant pas à ce détail puisqu’avec la véritable
concurrence installée à Tunis ces derniers temps, je fais aussi quelques
comparatifs pour trouver le meilleur rapport qualité/prix. Le b.a.ba d’un
consommateur averti quoi ! Et c’est là où je fais face bien souvent à des
surprises.
L’avant dernière en date est dans les yaourts où plusieurs marques affichent
la contenance du pot en grammes ! Pourtant, force est de remarquer que le
yaourt est un lait qui se mesure en quantité et non en poids ! C’est une
marque internationale qui a commencé et plusieurs autres ont suivi. Du coup,
vous avez beau essayer de comparer deux produits de deux marques
différentes, vous ne pourrez voir aucune différence à cause de ce délicat
point : l’un mesure en gramme, l’autre mesure en centilitres ! Quel choix
peut faire le consommateur ? Alerté, depuis quelques mois déjà, un haut
responsable de l’Organisation de défense du consommateur a promis d’ouvrir
une enquête puisqu’il faut d’abord voir les normes en la matière et voir si
ce dont je parle est vrai ou non. C’est pourtant facile de vérifier, il
suffit d’aller au premier supermarché, hypermarché ou épicerie , demander
deux marques de yaourts différentes, lire ce qu’il y a écrit sur le pot et
on a tout de suite le résultat de l’enquête.
Il y a pire, et c’est ma dernière surprise que j’ai constatée la semaine
dernière dans une grande surface. C’était lors de ma classique vérification
des rapports qualité/prix devant un pot contenant des olives. D’habitudes,
j’achète le kilo en vrac aux alentours de deux dinars. Mais sur le pot, la
contenance était de 25 cl ! Il y avait de l’eau autour des olives en
question, nécessaire pour la conservation, mais de là à ce que le «metteur
en boîte» prenne en considération le conservateur au lieu du produit
central, il y a un pas difficilement franchissable. Pourtant, cet industriel
tunisien l’a fait.
J’ai essayé de contacter l’ODC sur leur numéro vert, mais il est tout le
temps occupé. Je sais qu’ils vont me dire qu’ils vont vérifier les normes et
la véracité de mes dires. Je vais leur dire qu’il suffit qu’ils aillent à
n’importe quel magasin de cette grande surface et qu’il y a des choses qui
ne nécessitent pas de vérification de normes, mais tout compte fait
j’abandonne la missive.
Je privilégie une réaction simple ordinaire et très économique digne d’un
bon consommateur : je n’achète pas ! Qu’on ne me dise surtout pas après
qu’il faut consommer pour relancer l’économie, qu’il faut comparer et tout le blablabla qui va avec, je
n’achèterai jamais mon lait au kilo ni mes olives au litre. De toute
façon, ce n’est pas moi qui fait les courses !