BNA sortirait sur le marché financier international

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BNA sortirait sur le marché
financier international

Par Khaled BOUMIZA

 

bna20043005.gifMaghreb Rating (MR) ne note pas encore (c’est dommage pour les boursicoteurs
!) la BNA, cela ne l’empêche pas quelques fois de s’y intéresser. C’est
ainsi que l’on découvre que cette banque qui accapare 90% de part de marché
dans le financement de l’agriculture, n’y consacre en fait que 20% de son
portefeuille de crédit. Le gros de ses crédits (41%) va en fait au secteur
des services et l’industrie y occupe même la seconde place (33% des
crédits). Mieux encore, ce ne sont pas les petites exploitations agricoles
qui accaparent la majorité du portefeuille crédits. A 51%, ce dernier est
entre les main des … grandes entreprises PME-PMI …

Cela n’empêche pas la BNA d’enregistrer des « performances plus faibles que
la moyenne des principales banques commerciales ». La banque, « bras
financier de l’Etat » dans le développement du secteur agricole enregistre
un résultat net, positif et en légère hausse même, de 14,9 MDT. Cela, malgré
un PNB en baisse (131,7 MDT contre 133,4 MDT en 2002), un total produits
d’exploitation en baisse aussi de 4,6 MDT et un décalage significatif de
353,6 MDT entre total actif et total passif !

A noter aussi, le fait que cette banque ne satisfaisait pas en 2003, au
ratio minimum de liquidité. Selon le bilan provisoire 2003, la liquidité et
équivalents de liquidité en fin de période, étaient négatives de -6,3 MDT.
L’année dernière avait aussi vu le ratio de solvabilité se positionner à
9,38%. Un ratio « bien que supérieur au minimum réglementaire prudentiel
local, pourrait s’avérer étroit compte tenu de la faible qualité du
portefeuille de crédit de la banque ».

Côté créances classées, la banque de l’agriculture en est à 18,3 % (niveau
supérieur aux stands internationaux, mais inférieurs à la moyenne locale) du
total des encours de 2003. Elles seraient couvertes à hauteur de 74,2%, mais
MR n’exclut pas de possibles surévaluation de certaines garanties sur
crédits.

L’agence de notation reste quand même optimiste sur les perspectives 2004 de
la banque. D’abord des possibles profits exceptionnels, décris comme
substantiels, qui reviendraient à la BNA de la cession de certaines lignes
de son portefeuille de participations. MR ne précise pas la nature de la
participation, mais s’il s’agit de Tunisie Lait, cela semble mal parti,
puisque cette entreprise où la BNA est le principal actionnaire, n’a pas
trouvé acquéreur.

Mais l’agence de notation annonce aussi une autre importante nouvelle. « Un
renforcement de ses (celles de la BNA) ressources à moyen terme, est
également planifié au travers de l’émission sur les marchés internationaux,
d’un crédit syndiqué à moyen terme d’un emprunt obligataire pour un montant
de 80 à 100 millions USD. Si cela se décide, cette sortie ne devrait pas
poser de problème d’autant que la confiance dont jouit la Tunisie sur les
marchés internationaux, confirmée par la bonne notation souveraine des
différentes agences internationales, vient récemment d’être concrétisée par
le dernier crédits obligataire lancé par la BCT. La situation de la banque,
ne devrait pas non plus problème, puisque l’Etat Tunisien a toujours
démontré son soutien au secteur bancaire. Le dernier exemple, pour la BNA, a
été l’abandon en 2003 de 160 MDT en fonds budgétaires affectés à résorber
son déficit de provisions.

 

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04
-05 – 2004 à 07:00