Pourquoi Tunisie Lait n’a pas trouvé d’acheteur ?

Par : Autres

Pourquoi Tunisie Lait
n’a pas trouvé d’acheteur ?

Par
Khaled BOUMIZA

 


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Le 8 avril 2004, la centrale
laitière «Tunisie Lait» annonçait à ses actionnaires, au public et aux
intermédiaires en bourse que l’appel d’offres international pour la cession
d’un bloc de 1.194.121 actions de la société Tunisie Lait représentant
74,63% du capital social appartenant au groupe BNA et à d’autres partenaires
publics et privés, s’est révélé infructueux.


Rien n’a filtré à propos des causes de cet échec de la privatisation de la
seconde centrale laitière nationale du pays après la STIL. Des sources
boursières, corroborées par des professionnels avertis du secteur de
l’industrie laitière, font remarquer qu’un certain nombre d’entreprises
étrangères se seraient en effet présentées. La cause principale de leur
désintéressement semble avoir été la faible marge d’intérêt de ce secteur et
le fait que son prix fasse encore l’objet d’un contrôle de la part des
autorités commerciales.


A noter que la situation de l’entreprise, était déficitaire depuis 1998. Au
31.12.2003, Tunisie Lait enregistrait une perte de 5,3 MDT en augmentation
de plus de 1,7 MDT par rapport à l’année précédente. Cela, malgré le plan de
redressement décidé en conseil ministériel à la fin 2002. Une capitalisation
partielle des crédits courts terme de la BNA, actionnaire majoritaire à
hauteur de 48,5 %, ont permis d’augmenter son capital de 5,5 MDT. Il y avait eu
aussi une liquidation partielle du portefeuille titres, un réaménagement de
ses crédits du cours au LMT.


A la clôture de l‘exercice 2003, et en plus du déficit, la trésorerie était
négative de 1,7 MDT, avec des crédits bancaires d’un montant de plus de
21,9 MDT, des crédits fournisseurs de plus de 6,1 MDT, sans compter les 2,5
MDT en dettes court terme envers le personnel, le trésor public et autres !


Dans son dernier communiqué, Tunisie Lait rappelle que les formulaires
d’intention de cession signés par les actionnaires privés ayant manifesté
leur intérêt de s’associer aux participants publics pour la cession de leurs
titres dans le cadre de ladite opération sont considérés comme nuls. Ainsi,
les actionnaires concernés retrouvent, désormais, le droit de disposer de
leurs titres. Que peuvent-ils en faire ? Aux dernières nouvelles boursières
de la semaine du 23 avril, Tunisie Lait engrangeait une baisse de 30% ! Le
«discrédit» qu’aura certainement jeté cet échec de la privatisation, ne va
certainement pas arranger les choses, tant pour l’entreprise que pour les
actionnaires !
 

(c)
Webmanagercenter -Management & Nouvelles Technologies –
07/05/ 2004 à 07:00