Dinars/Dollars : Une dépréciation de 5.9%

Par : Autres

Dinars/Dollars : une
dépréciation de 5.9%

Par Khaled BOUMIZA

 

«La forte
hausse des prix de l’énergie, la volatilité du dollar et le repli des
marchés boursiers, entretiennent des risques d’instabilité sur la croissance
économique mondiale, en dépit du redressement à un rythme soutenu de
l’économie américaine». C’est ainsi que le dernier communiqué du conseil
d’administration de la BCT, fixe le décor international dans lequel évolue
l’économie tunisienne. Et la BCT d’affirmer ensuite qu’ «en Tunisie,
l’activité économique continue, au terme du mois d’avril 2004, de progresser
dans la plupart des secteurs».

Les membres du conseil d’administration de la BCT, réuni le 13 mai,
confirment ainsi la reprise du secteur industriel. Le «marqueur» est ici la
hausse de la consommation de l’électricité de haute et moyenne tension et
des importations de matières premières et demi-produits. Plus détaillé, un
communiqué du ministère du développement économique publié deux jours
plutôt, précise que l’indicateur général de la production industrielle avait
augmenté de 7.3%, au cours des 4 premiers mois en comparaison avec la même
période 2003. Il explique cela notamment par la hausse de 17.9% des
indicateurs de l’industrie agricole et agroalimentaire et de 17% pour les
industries mécaniques et électriques, alors que l’industrie textile
enregistrait une croissance négative de -1.2%.

D’un autre côté, la progression du secteur touristique se consolide comme en
témoigne l’accroissement, au mois d’avril 2004, des nuitées globales de
24,2% en glissement annuel, portant leur augmentation à 15,4% pour les
quatre premiers mois de l’année.

Exportation : +5.8%

Concernant le commerce extérieur, et malgré la décélération observée en
avril, suite essentiellement au repli des échanges d’énergie et des ventes
de produits mécaniques et électriques, l’accroissement des exportations a
atteint, au cours des quatre premiers mois de 2004, 5,8% et celui des
importations 1,5%. La progression des exportations, au terme du mois
d’avril, a intéressé, principalement, le secteur de l’agriculture, de la
pêche et des industries agro-alimentaires (87,4% grâce notamment à l’huile
d’olive) et celui des mines, phosphates et dérivés (18,7%). On apprendra
aussi, par le ministère du développement, que pour une fois, ce n’est pas le
régime offshore qui aura boosté les exportations. Ce dernier n’aura en effet
réalisé qu’une petite croissance de ses exportations (2.2%), pour cause de
baisse du rythme des échanges du textile et du cuir (à lier avec la baisse
de la production industrielle du textile !). En face, les exportations du
régime général progressent de 13.2%.

Au niveau des importations, la hausse est imputable, essentiellement, aux
matières premières et demi-produits (14,2%) et aux biens d’équipements
(3,6%), alors que les achats de denrées alimentaires et de l’énergie se sont
inscrits en baisse de 2,5% et 31,6%, respectivement. En conséquence, le
déficit commercial s’est réduit de 15,6% ou de 148,7 MDT, à fin avril 2004,
et le taux de couverture s’est amélioré de 3,4 points pour s’élever à 83,2%.
Ainsi, le déficit des paiements courants est revenu, au titre des quatre
premiers mois de 2004, à 0,3% du PIB contre 1% durant la même période de
2003, sous l’effet de l’allègement du déficit commercial et de
l’amélioration de la balance des services, confirmant la bonne tenue des
paiements extérieurs.

Les avoirs en devises à 100 j ou
presque

Les économies sur salaires transférées par les Tunisiens résidents à
l’étranger, se sont accrues de 10% durant les quatre premiers mois de 2004,
pour se situer à environ 388 MDT contre 353 MDT une année auparavant.
Parallèlement, les recettes touristiques en devises se sont accrues de 19,4%
en avril 2004 et de 14,1% pour les quatre premiers mois de l’année, contre
une baisse de 13% une année auparavant. Les avoirs nets en devises sont
ainsi passés, suite aussi au tirage de l’emprunt obligataire de 450 millions
d’euros, de 3.219 MDT à fin mars 2004 à 3.822 MDT à fin avril, représentant
81 et 98 jours d’importation respectivement. Au 11 mai, ils se sont élevés à
3.894 MDT ou 99 jours d’importation.

L’inflation reprend

Au niveau de l’inflation, et en termes de glissement par rapport à décembre
2003, l’indice général des prix à la consommation s’est accru de 0,6% contre
0,3% une année auparavant, sous l’effet, en partie, de la hausse des cours
mondiaux des produits de base. En terme de moyenne mensuelle, le taux
d’inflation a atteint, au cours des quatre premiers mois de l’année, 4,5%
contre 1,4% pour la même période de l’an passé. Hors produits alimentaires,
ce taux s’est situé à 2,9% contre 1,6% une année auparavant.

Un communiqué, antérieur, du ministère du développement et de la
coopération, souligne que «les prix à la consommation ont augmenté, au cours
du mois d’avril 2004, de 0.6% en comparaison avec le mois écoulé. Le
glissement annuel a été de l’ordre 4.8%». Et le même document d’expliquer
ensuite que «la hausse a notamment concerné l’habillement (+2.8%) et le
tabac (+4.6%) ». Cela n’incluait pas encore bien sûr l’augmentation du
transport des suites de la dernière augmentation des prix du carburant. Et
d’ajouter encore pour expliquer cette dérive de l’inflation, que «cette
évolution se reflète également au niveau du rythme de croissance de l’indice
général des prix de vente à la production industrielle qui a augmenté de 4%,
durant les 6 derniers mois et surtout de 6% dans les produits
agroalimentaires ».

La trésorerie des banques se
resserre

Sur le plan monétaire, l’agrégat M3 a progressé, au cours des trois premiers
mois de 2004, de 1,7% contre 0,9% pour la même période de l’an passé, soit
une évolution conforme aux objectifs. De leur côté, les concours à
l’économie se sont accrus de 2,4% contre 0,8%. La trésorerie des banques
s’est légèrement resserrée, en avril 2004, portant le volume moyen de
refinancement auprès de la Banque Centrale à 696 MDT contre 670 MDT, le mois
précédent. Malgré ce resserrement, le communiqué du MDCI relève qu’«après la
baisse qui a caractérisé le système monétaire depuis 2001, le rythme de
croissance de la masse monétaire et des concours à l’économie s’est enfin
stabilisé depuis 2002, au niveau respectivement de 7% et de 5%» !

Sur le marché des changes, le dinar s’est déprécié, en avril 2004, de 2,7%
vis-à-vis du dollar tout en restant relativement stable contre l’euro.
Depuis le début de l’année et jusqu’au 13 mai 2004, le dinar a enregistré
une baisse de 5,9% vis-à-vis du dollar et est demeuré quasi-stable par
rapport à l’euro.

 

(Source : BCT et MDCE)

 

(c)
Webmanagercenter -Management & Nouvelles Technologies -17/ 05/ 2004 à
07:00