SMSI-PrepCom1 : le secteur privé se fait
entendre
Par Khaled Boumiza
Après la première journée, quelque peu administrative, puisque presque
exclusivement consacrée à l’élection des instances dirigeantes du PREPCOM 1,
aux interventions et aux rapports officiels ; démarre les travaux de sa
seconde journée par des «différences de points de vues» avec une frange de
la société civile, sur la conduite des travaux et de l’ordre du jour. A cet
ordre du jour, il y avait en effet les deux points essentiels, qui sont la
gouvernance de l’Internet et le financement (La question de la collecte des
fonds pour la phase 2005 du sommet mondial).
Gouvernance et collecte de fonds
Désigné pour former la «Task force» chargée de travailler sur cette
question, le responsable onusien aurait pris l’initiative de créer un groupe
restreint d’experts et donc réduit la représentativité régionale.
L’initiative aurait ainsi déplu à des représentant du «tiers monde», dont
l’Inde, le Pakistan, la Chine et le Brésil, qui n’ont pas manqué de le faire
savoir, arguant de la capacité des gens du Sud d’apporter la valeur ajoutée
requise dans ce genre de réflexion.
Seconde divergence relative au sujet de la gouvernance de l’Internet, celle
exprimée par les représentants de la communauté internationale du secteur
privé. Ces derniers ainsi que Davis Fares, représentant de la CCI (Chambre
internationale de commerce), refuseraient le principe de création d’une
entité internationale qui serait chargée de la gestion de l’Internet. En
effet, selon notre interlocuteur, plusieurs institutions, associant divers
intervenants, opèrent déjà dans le e-commerce, l’allocation des adresses et
des protocoles Internet etc. La communauté du secteur privé souhaite plus
d’efficience de la part des institutions en place et recommande une
meilleure coordination, plutôt que de créer une institution de plus qui
pourrait se trouver confronter aux problèmes de positionnement et de
collaboration. La création d’une telle structure pourrait se justifier dans
une seconde phase.
Seconde grande idée conductrice des travaux de ce Prepcom1, celle relative
au financement. Jusqu’ici, et compte tenu d’un objectif de 15 millions CHF
(francs suisses), et malgré l’appel pressant lancé par le SG de l’UIT à la
communauté internationale, aux gouvernements, organisations internationales
et ONG pour des contributions volontaires, n’a pu aboutir qu’à la collecte
d’un montant de 820 000 CHF. Le Japon a été le plus généreux, avec 383 00
CHF, sur le six pays mis la main à la poche. On rappellera ici que la
Tunisie a déjà annoncé un don d’un montant de 400.000 DT, «qui sera
consacré, essentiellement, à l’aide aux associations des pays les moins
développés, afin de favoriser leur participation à la seconde phase du
SMSI».
Des pays, qualifiés «d’info-riches», ne figuraient pas, jusqu’au vendredi 25
juin 2004, sur la liste des donateurs. Questionné au cours d’une conférence
presse, le SG de l’UIT reste optimiste et «espère que la campagne de
collecte de fonds recevra un large soutien de toutes les régions».
Quel rôle pour le secteur privé ?
La fin de la première journée de ce Prepcom a vu aussi la réunion du
président, le Létonien Janis Kerkolins, avec les représentants du secteur
privé et essentiellement (car le plus nombreux à cette réunion) ceux de la
Tunisie dont Mrs. Amor Bouchiba, Moez Souabni, Sassi Jarjir, Abdeladhim
Naïfer, Mahmoud Fourati, Abdelaziz Halleb. A côté, il y avait, selon M.
Souabni, un représentant du secteur privé français, un suisse et David Fares
du comité de coordination des affaires de la CCI. Au menu, il y avait la
discussion sur les moyens d’une meilleure implication du secteur privé, pour
la réussite du sommet. L’idée qui s’est dégagée de cette réunion (qui a eu
lieu sur les bancs d’un cyberspace de La Médina), était d’impliquer les
efforts de toutes les parties, dont les chambres mixtes de commerce et
d’industrie, l’UTICA et la CCI (Chambre de commerce internationale), afin de
mobiliser les représentants des secteurs privés à l’échelle internationale
et motiver l’apport de projets mobilisateurs et capables de générer un
courant de partenariats.
Un plan a été mis au point ; marketing direct, journées de sensibilisations,
définitions de projets clairs et suivi des différentes actions entreprises,
sont au menu de ce plan d’action.
La Tunisie garnirait sa vitrine NTIC par différents projets en gestation ou
en cours de finition dans les domaines du e-gouvernement, du e-learning et
du e-commerce, nous précise notre interlocuteur. La même source nous apprend
que des projets privés seraient, également, en gestation et seraient
présents au sommet, dont un projet dans le domaine du tourisme, l’autre dans
le domaine de la santé et un autre dans l’Internet pour les zones rurales.
… et les SSII ?
Questionné par Webmanagercenter, sur la présence du secteur privé tunisien à
ce Prepcom1, Faouzi Zaghbib président de la Chambre syndicale des SSII, a
indiqué que «le secteur privé tunisien participe aux débats et aux décisions
du Prepcom1 au même titre que les représentants des gouvernements et de la
société civile, afin de tisser des relations d’affaires, et repérer les
centres d’intérêt à l’échelle internationale. Il est là aussi, pour explorer
les opportunités d’affaires au profit des SSII». Il souhaite ensuite que
«des rencontres d’affaires et des Forums de discussions soient organisés,
afin de permettre de faire l’étalage de notre savoir faire et de notre
expérience en matière des NTIC et développer nos exportations».