«La
reprise de l’économie tunisienne se confirme en 2004, tirée par une forte
production agricole, le retour à la normale du secteur touristique et une
bonne performance des exportations hors énergie». C’est en résumé ce
qu’on pourrait retenir de la conférence de presse, tenue hier par Domenico
Faniza, chef de la mission du Fonds Monétaire International (FMI) en
Tunisie.
La mission du FMI, qui a rencontré toutes les parties, économiques,
financières, professionnelles et sociales de la place, ont porté sur les
derniers développements économiques et les perspectives de court et moyen
terme. Après plusieurs jours d’étude des différents ratios de
l’économie tunisienne, l’avis est sans équivoque : «L’économie tunisienne
se porte bien et le ralentissement de la croissance mondiale et les
difficultés du secteur touristique, n’ont pas pu perturber les équilibres
macroéconomiques».
La mission vient de séjourner à Tunis, dans le cadre des discussions annuelles
au titre de l’article IV des statuts du FMI. Des discussions qui seront
matérialisées par un rapport qui ne sortira pas avant son approbation en
octobre prochain.
M. Domenico Faniza a aussi annoncé que «la croissance économique (pour la
Tunisie) devrait dépasser les 5,5%. Le déficit du compte courant de la
balance de paiement est projeté à 2.5% du PIB, ce qui correspond à une
amélioration de près de un demi point de pourcentage du PIB, par rapport à
2003. Conjugué à d’importantes recettes de privatisations, cela devrait
permettre de réduire la dette extérieure de un demi point du PIB et la
ramener à 52%, tout en maintenant le niveau des réserves en devises à 3 mois
d’importation“.
Ce sont là les projections du FMI pour la Tunisie de 2004. Venant d’une
institution telle que le FMI, se sont des chiffres qui devraient sonner le
glas de l’attentisme en matière d’investissement et des éco-pessimistes !
Ce qui reste à faire
Fidèle à sa réputation, le FMI ne se contente pas de «distribuer les
fleurs», il attire aussi l’attention sur «les épines» et les écueils à
éviter. D. Faniza a ainsi mis en exergue la nécessité pour la Tunisie, si
elle veut atteindre les plus hauts paliers de croissance «dont elle
possède tous les atouts», de réussir la transformation de l’économie
dans un contexte d’ouverture croissante. A ce titre, il a évoqué le cas du
secteur textile, menacé par le démantèlement des AMF, «qui devront lui créer
des problèmes de compétitivité». Le chef de mission de la FMI reste quand
même optimiste et trouve que «le secteur textile s’est très diversifié et
comporte certains créneaux très dynamiques et qui pourront très bien
réagir».
Les priorités devraient être, selon le FMI, double. D’abord la poursuite des
réformes structurelles. Quatre fils conducteurs : amélioration de la
productivité «moteur de la croissance», amélioration du climat d’affaires
pour le secteur privé, libéralisation du commerce extérieur et renforcement
du système financier. Questionné par Webmanagercenter à ce sujet, D. Faniza
a insisté à ce propos sur le renforcement des assises financières du système
bancaire et l’amélioration de l’efficacité dans l’octroi des crédits. Il
parlera aussi de l’investissement, de l’amélioration de la
productivité, dans la mesure où «une meilleure utilisation des facteurs,
du travail et du capital, peut générer des investissements additionnels».
Et toujours dans la même dialectique économique, Faniza attire l’attention
sur la «nécessité de réformer et de libéraliser le marché du travail vers
plus de flexibilité”.
Seconde priorité, le renforcement des politiques macroéconomiques pour
accompagner les réformes structurelles. Le responsable du FMI mettra
l’accent sur une «flexibilisation accrue du taux de change», la réduction de
la dette par le biais d’une plus grande consolidation budgétaire et une
réadaptation du cadre de la politique monétaire avec pour objectif la
stabilité des prix.
La conférence de presse devait par la suite finir par la confirmation de la
démarche, toujours annoncée, jamais délimitée dans le temps, de la
libéralisation du Dinar tunisien. «Les autorités tunisiennes sont bien
conscientes de cette nécessité, ont entamé le processus et comptent ouvrir
graduellement le compte capital“.