Comment faire du SMSI un événement économique ?

Par : Autres


Comment faire du SMSI un événement économique
?

Par
Khaled Boumiza

 

prepcom_20042406.jpgDans
quelques mois se tiendra à Genève la seconde phase préparatoire du sommet
mondial de Tunis en novembre 2005. Que préparent les Tunisiens en matière de
technologies de l’information, pour que la vitrine du pays organisateur soit
à la hauteur de ses capacités d’organisation et à la hauteur des chiffres
qu’il met en valeur en matière de NTIC, par rapport au reste des pays du
continent ?


Le sommet mondial de Tunis devrait être, pour les représentants des
gouvernements, du secteur des affaires et de la société civile, l’occasion
d’oeuvrer pour réduire la fracture numérique, discuter de la gouvernance de
l’Internet, du financement, du partenariat public et privé et du rôle des
TIC dans le développement.

Privé ? Public ? ou
les trois P ?

Conscient de l’intérêt à associer le secteur privé aux travaux du sommet
pour réaliser les objectifs assignés et promouvoir le secteur des TIC en
Tunisie, le gouvernement tunisien a tenu à le mobiliser. Dans une réunion
tenue récemment avec les opérateurs privés du secteur au technopole El
Ghazala, le ministre des technologies de la communication Sadok Rabah a
appelé à faire du sommet un événement économique pour nouer des relations
avec les hommes d’affaires et les parties présentes au sommet et essayer de
tisser des relations de partenariat, industriel et commercial. Le président
de la chambre syndicale des SSII indiquait de son côté que «durant les 16
prochains mois, nous devons en profiter pour drainer les investissements,
promouvoir la sous-traitance et l’exportation par notre participation aux
manifestations et rencontres d’affaires qui seront organisées en Tunisie et
à l’étranger. Parallèlement, nous espérons que notre marché décollera pour
que les SSII puissent se ressourcer, investir, créer des emplois et exporter
».


Il reste que pour drainer ces investissements, il faut des projets viables à
présenter. Moez Souabni, qui arborait au Prepcom1 un badge du Cosmsi, nous
relatait au cours d’une rencontre en marge de la réunion de Hammamet, un
ensemble de projets de e-gouvernement, e-commerce et autres dont on parle
depuis longtemps. A plusieurs reprises reportés, malgré les rappels des
instances administratives, dont le premier ministère, ces projets semblent
enfin avoir trouvé financement auprès de la Banque Mondiale. Ce serait
éventuellement à ce stade que le partenariat public et privé (les 3 P)
pourrait trouver sa meilleure consécration. M. Souabni évoquait aussi un
ensemble de projets du secteur privé, mais que le président de la Chambre
syndicale des SSII, mettait en doute.


Des initiatives comme le “SOC” (Centre de Management de la Sécurité) de
NETCOM qui serait capable d’assurer une administration, une supervision et
une assistance continue afin de minimiser les délais de réaction face aux
incidents pour une sécurisation complète et garantir ainsi la pérennité de
l’activité du client, pourrait être capable de positionner l’offre
tunisienne, lors de ce sommet, comme un acteur majeur de la sécurité
informatique sen Afrique du Nord ainsi qu’au Moyen-Orient. C’est ce genre de
projet (Nous l’évoquons pour cause de manque d’information de la part
d’autres SSII) qu’il faudrait peut-être aider et mettre en valeur dans la
vitrine Tunisie lors du SMSI.


Restructuration et représentativité

Dans le discours du ministre M. S. Rabah où la préoccupation économique
était le fil conducteur, le message essentiel était cependant autre. Appuyé
par le président de Fédération patronale de l’électricité, le ministre des
technologies de la communication était en fait venu demander une «restructuration
du secteur (des NTIC), aux structures non représentatives des différents
sous secteur et travaillant d’une manière désordonnée
». Le ministre a
aussi émis le vœux que le sommet soit l’occasion d’une mise à niveau d’un
secteur qui «a vecu beaucoup de conflits internes entre les différentes
chambres syndicales»
ce qui en a fait « un secteur qui manque de
vision perspective
». Le ministre estime donc qu’il est «nécessaire
que le secteur soit doté d’une nouvelle structure, sous forme d’une
fédération, avant la fin de l’année
». La nécessité pour le ministère
vient du fait qu’elle veut avoir un interlocuteur unique et certainement
aussi, d’après les responsables de la chambre syndicale des SSII, changer
d’interlocuteur pour son œuvre de restructuration du secteur des NTIC. Il
semblerait en effet que «le courant ne passerait pas comme il faut» entre le
ministère et la représentativité professionnelle du secteur des NTIC et
qu’il y aurait des divergences de vues entre ministère, secrétariat d’Etat
chargé de l’informatique et chambre syndicale des SSII, quand à l’état du
secteur, ses perspectives et les moyens de sa relance. Il faudra avant cela
que le secteur puisse se conformer à la réglementation de l’UTICA et qui
nécessite, pour la formation d’une fédération, la création d’une dizaine de
chambres syndicales toutes dans le secteur des NTIC.


Actuellement, la fédération de l’électricité que conduit depuis plusieurs
années M. Amor Bouchiba, semble être un «fourre-tout» mettant dans un même
panier électricité, électronique, conseil, informatique et ingénierie
informatique. Tout cela sans aucune distinction entre commerce et industrie
dans un secteur qui regroupe ce que certains appellent les «quincailliers»
qui vendent les produits «hard» de l’informatique, les intégrateurs et les
créateurs de logiciels à valeur ajoutée.


Le secteur privé ne semble pas d’accord sur sa représentativité dans les
instances chargées de la préparation du sommet. Cette divergence aurait été
exacerbée par les positions et certains propos du président de la
fédération, dans cette réunion du pôle El Ghazala. Le secteur ne semble pas
non plus d’accord sur la nomination du PDG de l’office des postes, une
entreprise publique, en tant coordinateur du secteur privé, pour les actions
à préparer pour le SMSI en novembre 2005.
 

 
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-07 – 2004 à 23 :30

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