Textile & Habillement : Que faire face aux
menaces ? Par Khaled BOUMIZA
Le
5 juin dernier, la FENATEX (Fédération du textile du patronat Tunisien)
tenait ce qu’on pourrait appeler les «assises du textile», sous le thème
de «l’avenir du secteur textile et habillement … après 2005». La
signification de la date, vient du fait qu’elle correspond au démantèlement
des accords multifibres Internationaux qui régissaient, en quotas, le
commerce textile, surtout avec l’Europe, notre principal marché. Mais au
chapitre des menaces, il y a aussi l’adhésion de la Chine à l’OMC et
l’élargissement de l’Union Européenne.
Au bout d’une journée de discussions, parfois houleuses et dans tous les cas
passionnées, en présence de deux ministres à l’ouverture et à la clôture des travaux, un
document de synthèse de 5 pages relatif au programme de travail et au plan
d’action a été communiqué, ce document est destiné aussi bien aux professionnels qu’aux pouvoirs publics dont le
soutien reste indispensable. Un document qui aidera certainement le
ministère de l’industrie et de l’énergie à identifier les mesures, qui ont
déjà fait l’objet d’un conseil ministériel, à prendre au profit du secteur.
Dans le volet adressé aux entreprises textiles et à leurs structures
professionnelles, l’accent a été mis sur la nécessité d’adopter des
politiques de marque et d’implantations de circuits de distributions à
l’étranger; sur la nécéssité, également, de se regrouper pour ouvrir
ces bureaux à l’étranger. Il est aussi conseillé aux entreprises de recourir
aux Nouvelles Technologies de la Communication et de monter des actions
pilotes de marketing. Il serait peut-être alors temps de penser aussi au
montage d’un fonds, au sein de la Fenatex et avec les moyens des entreprises
privées, pour la promotion du
textile Tunisien tant à l’étranger qu’en Tunisie.
Point important et objet de toutes les discussions, la nécessité pour les
entreprises du textile Tunisien, de passer de la sous-traitance à la co-traitance
et d’augmenter ainsi la part de la valeur ajoutée du produit Tunisien. Les
participants ont ainsi appelé à la mise au point d’un programme spécifique
de reconversion de la «sous» à la co-traitance. Ils demandent bien sûr la mise au point d’un mécanisme de
financement. Suite logique de cette demande, lorsqu’on sait la situation
financière de ce secteur de petites PME, les professionnels revendiquent
aussi la «création d’un fonds de restructuration financière des PME en
difficultés».
Autres recommandations, touchant directement aux facteurs de concurrence au
niveau du coût de production. C’est ainsi que les professionnels demandent
essentiellement une refonte de la structure de prix de l’électricité «par
l’introduction d’un régime dégressif en fonction de la tarification horaire
et de la tarification hiver-été». Même chose ou presque pour l’eau où les
professionnels revendiquent un tarif spécifique à l’industrie, «un tarif
qui pourrait s’inspirer du tarif appliqué à l’agriculture».
Le plus gros des revendications, dans ce chapitre des coûts de facteurs de
production, est revenu au coût du travail et charges sociales. A ce titre,
toutes les requêtes font appel à la concertation entre patronat, syndicat et
ministère des affaires sociales. Ces requêtes concernent essentiellement
l’absentéisme, dans toutes ses justifications, mais aussi la flexibilité du
temps de travail «pour éviter les coûts des heures supplémentaires» et «lier autant que possible, rémunération et productivité». Les professionnels
demandent aussi, «à l’instar de ce qui a été fait au Maroc» une exonération de 50%
sur les
cotisations patronales à la CNSS et pour une période de 5ans !