Les effets de l’élargissement de l’Union Européenne

Par : Autres

LES
EFFETS DE L’ÉLARGISSEMENT DE L’UNION EUROPÉNNE

 

 

ue100904.jpgL’accession des 10 nouveaux pays à l’Union européenne est un fait sans
précédent pour plusieurs raisons. D’abord cet élargissement n’est en rien
comparable aux élargissements précédents de la Grande Bretagne, de l’Irlande
en 1973 de l’Espagne et du Portugal en 1986, de l’Autriche, de la Finlande
et de la Suède en 1995 qui ont seulement affecté la taille de la Communauté
et non son essence. Ensuite, les élargissements précédents n’avaient jamais
dépassé l’adjonction de deux ou trois pays. Enfin cet élargissement est
mouvant puisque la liste a été modifiée au gré des réformes économiques et
politiques accomplies par les pays d’Europe Centrale et Orientale (PECO).

 

Cet
élargissement est différent de tous les autres. Au point de vue expansion
des intérêts de l’UE, les élargissements à la Grande-Bretagne en 1973, à
l’Espagne et au Portugal en 1986 ont amené à l’UE une ouverture sur d’autres
zones d’intérêt : sur les pays d’Afrique anglophone et sur le Pacifique pour
la Grande-Bretagne et sur l’Amérique latine hispanophone et lusophone pour
l’Espagne et le Portugal. La Communauté européenne (CE) en a énormément
profité puisqu’un des domaines où la CE a pu obtenir un profit économique et
international en dehors du seul champ de la politique commerciale est bien
celui de la coopération au développement et des relations extérieures. De ce
point de vue, l’élargissement aux PECO est en effet différent. Il n’y a pas
adjonction d’une autre zone. Les pays limitrophes ont tous vocation à
adhérer.

 

Caractéristiques des pays entrants

 

Les 10 pays qui désormais vont faire partie de l’Union européenne
représenteront 15%
de la population de l’UE élargie et 19% de sa superficie, ils continueront
d’apporter un surplus de croissance à l’UE bien que leur PIB ne représente
que 5% des 25 membres, leur part dans la croissance est largement supérieur
(11% en 2002 et 15% en 2001). Ces pays présentent un avantage comparatif
par rapport aux 15 membres en matière de main d’oeuvre : les coûts salariaux
représentent 25% des coûts français et 15% des coûts allemands et ont une
faiblesse de la réglementation en matière d’heure de travail, notamment dans
les secteurs des services. Leur potentiel de croissance est par ailleurs
plus important que les pays en développement grâce à la proximité
géographique et à l’orientation des entreprises européennes à investir dans
ces pays (57%
des entreprises européennes considèrent les PECO comme une zone prioritaire
pour la délocalisation). Il est à signaler également que contrairement aux
pays en développement, ils ont des traditions d’industrialisation et des
ressources humaines hautement qualifiées mais dont le coût est en train
d’augmenter par rapport à celui dans les pays du sud. Enfin, ces pays sont
en train d’améliorer la gouvernance des entreprises et des administrations,
grâce à la nouvelle génération des managers qui ont adopté les méthodes de
gestion des pays occidentaux. Toutefois et malgré l’occidentalisation des
méthodes de gestion, les entreprises dans ces pays souffrent encore d’un
manque de professionnalisme dans les domaines de la commercialisation, du
marketing, de la négociation et de la communication.

 


Le processus d’élargissement

 

Depuis le début des années 1990, plusieurs programmes ont été mis en place
pour appuyer le redressement des économies et des sociétés des pays
candidats à l’adhésion à l’UE. Ces programmes d’aide et de coopération
visent à rapprocher progressivement les niveaux de développement et de
fonctionnement des systèmes économiques entre les nouveaux pays membres et
les 15 et à favoriser l’essor des échanges commerciaux entre les deux
parties.

 

D’autre part et en vue de garantir une intégration économique rapide de ces
pays à l’Union, une baisse progressive des barrières commerciales a été
entamée depuis 10 ans et des flux d’IDE ont contribué à moderniser
l’appareil de production de ces pays (plus de 120 milliards de dollars au
total soit le quart du PIB des pays candidats) : les pays en question
s’intègrent largement dans la division européenne de travail.

 

La Tunisie et
la ZLE avec l’Union européenne

 

La
Tunisie a su s’adopter convenablement aux élargissements successifs de
l’Union européenne. En effet, elle a pu consolider sa position sur le marché
de l’UE malgré la concurrence qu’elle a subi à la fin des années 80,
notamment pour les produits agricoles, suite à l’élargissement vers
l’Espagne et le Portugal.

 

Cette démarche d’adaptation a permis à la Tunisie d’être le premier pays de
la région à signer un Accord d’Association avec l’Union européenne. Il est
entré en vigueur le 1er mars 1998. Jusqu’à présent, son
application est jugée satisfaisante dans l’ensemble.

 

Dans ce contexte et depuis 1996, la Tunisie a lancé un démantèlement
tarifaire anticipé, avant l’entrée en vigueur de l’accord d’association en
mars 1998. Elle applique le régime de manière très satisfaisante en dépit de
certains problèmes ponctuels liés à la conjoncture internationale.

 

Parallèlement et dans un souci de diversification de ses partenaires, la
Tunisie a conclu des accords de libre-échange bilatéraux avec le Maroc, la
Jordanie et l’Egypte ainsi que d’autres accords visant à garantir une
position préférentielle dans les marchés voisins.

 

Le
démantèlement a permis d’accélérer l’intégration commerciale dans le marché
européen, 80% des exportations de la Tunisie sont destinées à l’UE et 71%
des importations de la Tunisie proviennent de l’UE.

 

L’engagement de l’Union européenne à créer progressivement une zone de
libre-échange d’ici 2010 avec la Tunisie constitue une opportunité
considérable pour notre pays et permet ainsi de conserver sa place dans
l’espace européen.

 

L’élargissement va permettre aux nouveaux pays membres d’adopter les termes
de l’accord d’association. Ainsi, des possibilités vont s’offrir aux
exportateurs tunisiens de s’introduire sur le marché de ses nouveaux pays
membres.

 

Toutefois, la multiplication des ZLE conclues par l’UE avec ses partenaires
concurrents à notre pays, est en train de provoquer l’érosion des avantages
préférentiels de la Tunisie avec l’Union, ce qui constitue une menace
sérieuse pour nos exportations et peut affecter sa position commerciale et
concurrentielle sur le marché européen.

 

Les enjeux de l’élargissement

 

*Pour
l’UE
: assurer une relative convergence des niveaux de vie entre toutes
les zones qui la composent. A la lumière des enseignements de l’histoire
économique et des différences de structure productive entre les deux zones,
il semble peu probable, au moins à court terme, que les niveaux de richesse
se rejoignent.

 

Les

nouveaux Etats membres pourraient devenir des pays donateurs au lieu de
bénéficiaires de l’aide : à long terme des pays comme la Hongrie et la
République Tchèque vont devenir des donateurs et des investisseurs dans les
pays du sud.

 

Pour les entreprises européennes, la plupart des études d’impact prévoient
un effet globalement bénéfique du fait de l’élargissement et des économies
d’échelle qui vont contribuer à renforcer les avantages compétitifs de l’UE
dans le monde.

 

Toutefois, il existe des risques d’une accélération de la délocalisation des
entreprises européennes travaillant dans les secteurs à haut contenu en main
d’oeuvre (textile, sidérurgie, services, industrie automobile ….)
engendrant une augmentation du chômage dans les 15 pays membres de l’UE.

 

Ainsi, l’élargissement illustre une accélération de la spécialisation des
économies de l’UE dans des secteurs qui utilisent relativement plus de main
d’oeuvre qualifiée et de capital (Technologies de l’Information et de la
Communication (TIC), recherches et développement.

 

Les
études d’impact fournissent une borne supérieure aux effets qu’aurait la
libéralisation des échanges agricoles et l’extension des subventions aux
pays de l’Est. Cependant comme les tarifs agricoles sont en général plus
élevés du côté de l’UE, la compétitivité des produits de l’Est sera
renforcée à court terme lorsque la protection sera démantelée. A plus long
terme, la compétitivité de l’agriculture Est-européenne dépendra de la
capacité de ces pays à opérer des réformes structurelles favorisant les
gains de productivité et à combler leur retard en ce domaine, l’écart actuel
étant de 50% environ.

 

*Pour la Tunisie, les enjeux de l’élargissement aussi bien immédiats
qu’à long terme, sont nombreux et leur évaluation est parfois difficile.

 

Toutefois, il existe à moyen terme des opportunités réelles de gains de part
de marché dans ces pays pour les entreprises tunisiennes notamment dans les
industries mécaniques et électriques, les matériaux de construction (du fait
des projets d’infrastructure et du renouvellement du tissu industriel) et
les produits agricoles et agroalimentaires (huile d’olives, agrumes et
dattes…).

 

 


Tunisie :
11- 09 – 2004 à 13:00

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LES
EFFETS DE L’ÉLARGISSEMENT DE L’UNION EUROPÉNNE

 

 

Selon les simulations de l’impact sur l’économie tunisienne, on peut
énumérer !es opportunités et les menaces de cet élargissement comme suit :

 


les
opportunités de l’élargissement :

 

*
l’Europe des 25 est un marché plus large, donc des possibilités d’augmenter
les ventes vers ce groupement de 400 millions de consommateurs;

 

*
l’élargissement va permettre une diminution des barrières douanières avec
les nouveaux pays membres appliquées sur les exportations de la Tunisie (ces
10 pays vont de facto adopter les termes de l’accord d’association Tunisie
UE);

 

*
l’élargissement va faciliter l’accès aux nouveaux marchés en permettant une
amélioration de la transparence au niveau de la concurrence dans les 10
pays;

 

*
l’offre exportable de ces pays vers l’UE est relativement complémentaire
avec celle de la Tunisie, à l’exception des textiles et habillements;

 

*
l’élargissement de l’UE va renforcer les efforts de la Tunisie de
diversification des marchés à l’intérieur de l’Union;

 

*
les nouveaux pays membres n’ont pas de programmes spécifiques et agressifs
pour la promotion des exportations : leur priorité est la promotion de la
productivité à travers le drainage des IDE;

 

*
l’augmentation du niveau de vie dans les 10 pays va permettre une
amélioration de la demande sur les biens de consommation et le tourisme;

 

*
les 10 pays vont devenir à moyen terme des donateurs et des investisseurs
dans les pays du sud, et notamment du sud de la Méditerranée;

 

*
la Tunisie et ces pays ont un concurrent commun très sérieux et qui est très
menaçant dans l’espace des 15 : la Chine, il existe des opportunités
de coopération pour contrer cette concurrence.

 


– Les menaces de l’élargissement sont :

 

*
le marché des 10 pays est très mal connu. Il n’existe pas d’études
spécifiques de ce marché pour évaluer la demande et la concurrence : ces pays ne sont pas une cible prioritaire pour les exportations
tunisiennes;

 

* les nouveaux membres vont augmenter la concurrence dans l’espace européen
du fait de leur proximité géographique;

 

*
l’élargissement va bouleverser les relations commerciales traditionnelles de
la Tunisie avec ces pays : les règles de ces relations vont obéir aux règles
européennes qui sont très strictes notamment en matière de normes et de
contrôle technique;

 

*
la proximité géographique de nouveaux pays va permettre une concentration de
la demande de l’UE sur son marché intérieur (marché des 25) au détriment des
exportations provenant des pays partenaires;

 

*
les nouveaux pays membres ne considèrent pas notre pays prioritaire en
matière de relations économiques et commerciales, comparé aux ex-pays
socialistes en Asie et en Afrique;

 

*
les risques de dévaluation compétitive, par les 10 pays nouveaux membres
pour gagner des parts de marché au dépend des autres partenaires de l’UE :
les pays en question n’ont pas vocation à entrer directement dans la zone
euro.

 


Quel élargissement à l’avenir ? et comment s’adapter à ce processus

 

Au
cours des prochaines années, d’autres pays pourraient présenter des
candidatures d’adhésion à l’UE. Il est toutefois encore trop tôt pour savoir
quand s’achèvera l’actuelle phase d’élargissement avec les treize candidats
ou quand commenceront les négociations avec d’autres pays.

 

L’UE
est en voie de signer des accords de stabilité et d’association avec les
pays des Balkans occidentaux, et leur a offert la possibilité d’une
éventuelle adhésion à l’UE à une date ultérieure et sous certaines
conditions.

 

Quels que soient les élargissements ultérieurs de l’UE, il est fondamental
que nos exportateurs s’adaptent, anticipent les changements et tissent des
relations de proximité et de partenariat avec les hommes d’affaires des pays
candidats.

 

En
outre, il est primordial de bien connaître ces pays par le développement et
la diversification de la coopération dans tous les domaines.

 

C’est dans ce cadre que notre pays a renforcé ses relations bilatérales avec
les PECO et notamment la Pologne, la République Tchèque ainsi que Malte.

 

Par
ailleurs et pour mieux s’adapter à cet élargissement, quelques actions
mériteraient d’être menées :

 

*
adopter un programme de sensibilisation en collaboration avec les différents
intervenants et notamment les professionnels et les universitaires, pour
faire connaître les opportunités et les menaces de l’élargissement de l’UE
pour l’économie tunisienne en général et les exportations tunisiennes en
particulier;

 

*
adopter une stratégie de promotion des exportations adaptée à l’Europe des
25 : une stratégie multidimensionnelle envers les nouveaux membres, incluant
en plus du commerce (foires et expositions, délégation d’hommes d’affaires),
l’investissement, le tourisme et la culture et ce pour promouvoir l’image de
la Tunisie dans ce marché;

 

*
mieux exploiter les flux touristiques issus des 10 nouveaux membres pour
faire connaître les produits tunisiens;

 

*
fixer les secteurs et les produits prioritaires qui ont des chances d’accès
au marché des nouveaux pays membres;

 

*
renforcer un réseau relationnel avec les responsables et les hommes
d’affaires dans les nouveaux pays membres;

 

*
renforcer les relations avec les nouveaux membres méditerranéens et
notamment Malte : favorisant ainsi les relations triangulaires d’un côté
vers l’UE et de l’autre vers l’Afrique du Nord;

 

*
promouvoir les relations décentralisées avec les régions dans ces pays à
travers les chambres de commerce;

 

 


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Les 10 nouveaux pays membres sont :

* Estonie

* Lettonie

* Malte

* République tchèque

*
Slovaquie

* Chypre

* Hongrie

* Lituanie

* Pologne

* Slovénie

 

PAYS  Export en milliards
de $
Import en milliards de $ Principaux prod. exportés Principaux prod. importés  Principaux pays partenaires

MALTE

2.0 2.8

Machines-équip. de transport – prod. manuf.

Machines-équip. produits manufact. et semi-produits- produits aliment.
boissons – Vins

Allemagne, France, USA, Angleterre, Italie

POLOGNE

32.4 43.4

Machines- produits intermédiaires- aliment.

Machines, produits
semi finis, chimie

 Allemagne,
Russie,
Italie, France, Ang.

SLOVAQUIE

12.9 15.4

Machines équipement de transport, produits chimiques, divers prod.
manufacturiers

Machines-équip. de transport, prod. intermédiaire, prod. chimiques,
combustibles, divers produits manufacturiers

Allemagne, Italie, République Tch. Russie

SLOVENIE

10.3 11.1

Produits manufacturiers, Machines-équipement de transport, produits
chimiques, et alim.

Machines-équip. de transport, prod. manufacturiers, Produits chimiques
pétrole et lubrifiants, produits alimentaires

Allemagne, Italie, France, Croatie, Autriche

CHYPRE

1.5 4.2

Agrumes, pommes de terre, produits pharmaceutiques, ciment, habillement,
cigarettes, tissus

Biens de consom. pétrole & lubrifiants, produits interméd.
Machines-équip. de transport, prod. chimiques, mach. prod. alimentaires,
prod. minéraux

Royaume-Uni, Italie, Grèce, Allemagne, Autre UE.

REPUBLIQUE TCHEQUE

40.8 43.2

Machines-équip. de transport, prod. chimiques, matières premières,
combustibles

Machines, produits alimentaires, pétrole, divers-produits ind.

Allemagne, Slovaquie, Autriche, Pologne, Russie, Italie.

ESTONIE

3.4 4.4

Machines & équipements, tissus, produits aliment., métaux, produits chim.,
meubles, bois, papier

Machines & équip. Produits chimiques, tissus, alimentation, équipement
de trans.

Finlande, Suède Allemagne, Royaume-Uni, Chine, Russie.

HONGRIE

31.4 33.9

Machines & équipements, autres industries, produits alimentaires, mat.
prem., combustibles et électricité

Machines & équip. produits alimentaires matières premières, combustibles
et électricité

Allemagne, Italie, Autriche, Russie.

LETTONIE

2.3 3.9

Bois, machines & équip.,
métaux, tissus, produits alimentaires

Machines & équip. produits chimiques combustibles, véhicules

Suède, Allemagne, Russie, Finlande, Lituanie, Royaume-Uni

LITUANIE

5.4 6.8

Produits minéraux, tissus & habillement, machines & équipements,
produits chimiques, bois, produits alimentaires.

Produits minéraux, tissus & habillement, machines & équipements,
produits chimiques, équipement de transport métaux

Russie, Allemagne, Pologne, Italie, France, Royaume-Uni, Lettonie

 

   

 

 

 

 

 

 

 

(Source : CEPEX EXPORTER n°141/142
: Lazhar BANNOUR)

 


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