Portrait robot du consommateur Tunisien

Par : Autres

Par

Khaled BOUMIZA

 

com120904.gifL’une
des originalités de cette large consultation sur le secteur du commerce en
Tunisie, par ailleurs très bien faite et conduite de main de maître par le
ministre Mondher Znaïdi et son équipe, a été l’esquisse d’un portrait robot
du consommateur tunisien. A l’aide d’un sondage d’opinion, confié à
l’institut d’économie quantitative et dont on n’a vu que les résultats
préliminaires. L’échantillon a touché 720 familles dont la moyenne d’âge est
de 52 ans, à 87% de sexe masculin, à 23% d’un niveau universitaire et à 92%
résidant en milieu urbain. Il faut préciser que le sondage a uniquement
concerné la région du grand Tunis. Il peut donc ne pas le représenter le
consommateur Tunisien; il n’en demeure pas moins un portrait à plus d’un
titre intéressant et une première en Tunisie

(Consultez
les résultats du sondage
).


Indétrônable, le commerçant du
coin


C’est en tout cas un consommateur qui fait, à 39% ses courses d’une façon
mensuelle et on pourrait «classer» cette tranche dans la catégorie des
salariés. 90% des participants au sondage déclarent le faire chez le
commerçant du coin et 89% déclarent payer en liquide. L’analyse quantitative
des premiers résultats de ce sondage, montre aussi que 33% font leurs
courses selon le besoin, c’est-à-dire qu’ils achètent au jour le jour. Ceux
là sont classés dans la tranche des consommateurs qui ont les moyens de se
payer ce qu’ils veulent quand ils le veulent. Entre les deux, il y a 28% des
consommateurs qui ont déclaré faire leurs courses d’une manière
hebdomadaire. Ceux qui ont déclaré acheter chez les grandes surfaces, ne
sont que 39% et ceux qui fréquentent les supérettes ne représentent que 33%.
Ceux qui ont déclaré payer avec les cartes de paiements, ne représentent que
2.4%; ce qui donne une idée sur le long chemin à faire en matière
d’introduction de la carte bancaire dans les habitudes d’achat du
consommateur Tunisien, en matière d’acceptation par le commerçant et en
matière d’infrastructure de communication.


A remarquer, pour corriger peut-être une idée reçue ou pour apporter un
meilleur éclairage sur ce phénomène des circuits et des marchés parallèles,
que seuls 22% des interviewés ont déclaré avoir fréquenter ou avoir fait des
achats auprès du commerce parallèle !


Le souci de la qualité et
l’influence de la Pub

Pour ce qui est des facteurs déterminant dans l’acte d’achat et dans le
choix d’un produit; aussi bien des produits alimentaires frais ou
industriels, 40% de l’échantillon placent le prix au premier rang et 40%
placent la qualité en premier lieu. Seuls 9% évoquent la proximité du lieu
d’achat. Pour les produits d’habillement, textile et chaussures, c’est la
marque qui compte pour 43% des interviewés, alors que le souci du prix ne
compte que pour 37% et les facilités de paiement accordées pour seulement 9%
des consommateurs. La recherche de la marque est encore plus grande
lorsqu’il s’agit d’acheter des équipements électroménagers, puisque 54% y
prêtent la plus grande attention, alors que le prix ne prime que pour 36%
d’entre eux. C’est en tout cas, un consommateur qui a le souci du prix et de
la qualité. 90% de ces consommateurs ont en effet déclaré lire attentivement
les notices de production et 93% ne s’intéressent qu’à la période de
validité du produit à acheter. Soucieux de la qualité, mais qui se dit, à
69%, prêt à accepter même une hausse de plus de 10% du prix pour avoir une 
qualité meilleure. Toujours dans ce même créneau, 46% trouvent la qualité du
«made in Tunisia», dans les produits alimentaires locaux, meilleure et les
deux tiers trouvent la qualité de l’importé en habillement, chaussures,
électroménager et meubles, meilleure qualité. Et d’ailleurs, ils sont moins
de 50% à juger bonne la qualité des produits exposés et les plus contents
évoquent les grandes surfaces où 64% déclarent trouver une offre variée.
Messieurs les industriels tunisiens, à bon entendeur salut ! et un
industriel avertit vaut plus dedeux commerciaux !


Le Tunisois (et partant tunisien, si l’on considère l’importance de cette
population choisie) est aussi un consommateur qui se laisse influencer par
ce qui est mode et ce qui vient de sortir. 49% des interviewés ont ainsi
déclaré céder aux sirènes de la publicité à la télévision, 45% se laisser
tenter par les jeux promotionnels, 29% se laisser influencer dans leurs
achats par la publicité à la Radio et 28% laisser dicter leurs achats par la
publicité faite sur les colonnes des journaux.


Un endettement encore
raisonnable

Le consommateur, Tunisois, est aussi un client assez endetté, mais dont le
potentiel d’endettement reste raisonnable. Quantifié à travers ce sondage
d’opinion, l’endettement familial ne touche que 50.5% des interviewés (49.5%
ont déclaré n’avoir aucun endettement), dont seulement 26% déclarent un
endettement qui touche 30% des revenus. Ceux dont l’endettement représente
plus de la moitié des revenus, ne sont que 8.5% et seuls 16% déclarent un
niveau d’endettement compris entre 30 et 50% des revenus.


Le plus important pourvoyeur en crédits, reste le commerçant. Ils sont 47% à
prendre directement crédit chez le commerçant, alors que la banque dont
c’est normalement le métier, ne représente que 38% de l’origine de
l’endettement. Est-ce que les banques sont plus strictes, ou ce sont les
commerçants qui se laissent tenter par les gains de la vente à tempérament ?
Les exemples de Batam et d’Electrokallel ne suffisent-ils pas pour que les
autorités concernées exigent que chacun fasse son métier et remettent de
l’ordre dans les affaires ?


Ces chiffres sur l’endettement contrastent pourtant avec d’autres chiffres
sur le pourcentage de ceux qui s’adonnent à l’achat à tempérament. Traitant
de la question du rythme de recours à l’achat à crédit, seuls 15 à 20% ont
déclaré y avoir souvent recours, 80% n’y avoir jamais ou très peu recours.
Ceux qui le font, semblent plus faire confiance au commerçant du coin.
Questionnés sur les moyens utilisés pour payer leurs achats à crédit, 43%
ont déclaré utiliser «l’ardoise» du commerçant du quartier et l’on retrouve
là ceux qui y vont pour les courses de tous les jours. Seuls 18% donnent des
chèques antidatés et 39% payent avec des effets et l’on pourrait reconnaître
là ceux qui fréquentent les grandes surfaces de vente de produits
électroménagers et de meubles.

 

   

15 – 09 – 2004 ::
07:00

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