14 jours pour créer une entreprise en Tunisie selon la Banque Mondiale !
Voilà un rapport qui va faire du bruit et qui va, peut-être, stimuler les
IDE. Il s’agit du rapport annuel «Doing Business 2005» (La Pratique des
Affaires en 2005», que publie la Banque mondiale, la Société Financière
Internationale (SFI) et Oxford University Press dans lequel la Banque
mondiale compare le climat des affaires dans 145 pays.
Très attendu par les investisseurs, les économistes et les politiques, ce
rapport a donné de bonnes «notes» pour la Tunisie si on la compare aux
autres pays voisins aux PIB similaires.
La Pratique des Affaires en 2005 remet à jour les données sur les cinq
grands indicateurs mesurant le climat d’investissement, que le dernier
rapport “La Pratique des Affaires en 2004” avait répertoriés : Création d
‘entreprises, licenciement et recrutement du personnel, exécution des
contrats, accès au crédit et dissolution d’entreprises. Le nouveau rapport
innove en élargissant le champ de recherche pour inclure 145 pays et en
créant deux nouveaux indicateurs sur l’enregistrement de la propriété et
la protection des investisseurs. Depuis l’année dernière, 13 gouvernements
ont demandé que leurs pays soit inclus dans l’étude.
Le premier volet du rapport concerne la création d’entreprises. Dans ce
chapitre, la Banque mondiale indique qu’il faut 14 jours seulement pour
démarrer une entreprise en Tunisie contre 26 jours pour l’Algérie, 58 jours
pour le Mexique, 43 jours pour l’Egypte, et 54 jours pour la Grande-Bretagne
! Il en faut néanmoins 11 jours seulement pour le Maroc. La création d’une
entreprise exige en Tunisie 11% du revenu par habitant, contre 12,3% au
Maroc et 27,3% en Algérie ce qui place la Tunisie à la tête dans ce
classement. En termes de procédures
administratives, le rapport classe le Maroc parmi les cinq premiers pays au
monde (avec la France, la Turquie, la Slovaquie et l’Ethiopie) où les
réformes ont été spectaculaires, au titre de l’année 2003, en appuyant ce
constat par le nombre de créations d’entreprises, qui a progressé de 21 % en
2003 dans le Royaume chérifien.
L’enregistrement d’une propriété prend chez nous, selon ce classement, 57
jours contre 52 jours en Algérie, 82 jours au Maroc et 4 jours seulement en
Arabie Saoudite placée à la tête de la région Afrique du Nord –
Moyen-Orient. Cet enregistrement coûte néanmoins 6,2% de la valeur de la
propriété contre 0% en Arabie Saoudite et 9% en Algérie.
En terme de protection des investisseurs, le rapport note très bien la
Tunisie avec un 6 sur une échelle de 0 à 7. La Tunisie devance ainsi de loin
ses voisins Algérien et Marocain qui ont obtenu respectivement 2 et 4 ou
encore l’Egypte et la Turquie qui ont obtenu 2. Autre point que les
investisseurs prennent sérieusement en considération, les délais de
résiliation d’un contrat. Il faut 27 jours seulement pour résilier un
contrat en Tunisie contre 240 jours au Maroc et 407 jours en Algérie ! Autre
performance Tunisienne dans ce même classement : la résiliation d’un contrat
coûte 12% seulement de la valeur de la créance contre 17,7% au Maroc et
28,7% en Algérie.
S’agissant des législations dans le domaine du travail, la Tunisie est considérée comme un pays où la réglementation est la moins rigide avec un 54 sur un
indice de 0 à 100 contre 54 pour l’Algérie et 70 pour le Maroc.
Par ailleurs, le Maroc est classé parmi les 10 pays au monde où il est le
plus difficile de recruter du personnel à cause du manque de transparence et
de clarté dans les contrats du travail qui ne stipulent pas les prérogatives
de chaque partie, contrairement à la Tunisie.
Pour ce qui est du licenciement d’un agent coûte à une entreprise Tunisienne sept
mois de salaire contre 25 mois au Maroc. Cela
dit, le licenciement d’un salarié ne coûte que 4 mois de salaire pour un
employeur Algérien et un mois de salaire seulement pour un employeur au
Singapour.
Toujours dans le chapitre des tribunaux, il faut en Tunisie 15 mois pour
prononcer une faillite contre 20 mois au Maroc et 3 ans et demi en Algérie
ce qui place encore une fois la Tunisie à la tête de ses deux voisins.
Les 20 meilleurs classés sur l’indice «la réglementation des affaires»de
ce rapport sont la Nouvelle Zélande, les Etats Unis, le Singapour, le Hong-Kong, la Chine, l’Australie, la Norvège, le Royaume Uni, le Canada, la
Suède, le Japon, la Suisse, le Danemark, les Pays Bas, la Finlande,
l’Irlande, la Belgique, la Lituanie, la Slovaquie, le Botswana et la
Thaïlande.
Le projet «La pratique Des Affaires» est le fruit de la collaboration de
plus de 3000 experts locaux- des experts conseil, avocats, comptables et
fonctionnaires publics- et des chercheurs universitaires renommés qui ont
contribué à l’élaboration et à l’examen de la méthodologie.