L’Internet
sera-t-il boosté ?
Avec la nouvelle carte commercialisée depuis le 15
septembre par Planet, c’est une nouvelle page dans l’Internet Tunisien qui
s’ouvre. Une page dont les professionnels, les médias et les utilisateurs
ont demandé l’ouverture depuis des années. Les articles de presse et les
interviews en témoignent.
C’est qu’avec cette formule, qui arrive
avec bien du retard pour des raisons de blocage administratif ; tout le
monde est satisfait puisque tout le monde y trouve son compte. L’opérateur
téléphonique qui gagne ainsi de nouveaux clients qui pourraient se diriger
vers les publinets ou se connecter depuis leurs facultés ou leurs
entreprises, les FSI qui gagnent également des clients qu’il était
impossible d’attirer, vu leur budget limité et puis, enfin et surtout, les
consommateurs qui en ont assez de payer horriblement cher une connexion
Internet super lente.
Le Tunisien de 2004 est nettement différent
de celui de 1997 qui se contentait d’une connexion à n’importe quel prix
et à n’importe quel débit. Vu la vulgarisation de l’Internet dans le
monde, vu les prix très bas pratiqués par les FSI étrangers sur leurs
marchés (l’ADSL en France est à 29 euros pour un débit 1 Mbps), vu la
politique fort encourageante de l’Etat aux technologies de l’information
et de la communication, le Tunisien ne comprend pas pourquoi il devrait
payer son heure de connexion au prix de 20 millimes la minute comme en
1997 ! Il fallait donc que Tunisie Télécom mette la main à la pâte et
donne du sien pour atteindre de bas prix. Ce qui fut, si l’on conclut par
les prix pratiqués par planet. Pour un dinar l’heure désormais, on peut
obtenir la connexion et les frais téléphoniques.
Un montant qui
sera partagé (on ne sait pas comment ?) entre l’opérateur et le FSI. A ce
prix, le consommateur trouve largement son compte par rapport à la
tarification appliquée actuellement dans les différentes formules
d’abonnements domestiques ou encore par rapport à la tarification
appliquée dans les publinets (1,500 dinar l’heure).
Le plus grand
avantage de cette formule reste cependant la possibilité pour ces
consommateurs de maîtriser leurs consommations puisqu’ils seront désormais
à l’abri des mauvaises surprises des factures. Déjà, quand la formule
prépayée a été introduite dans la téléphonie fixe et mobile, on a été
surpris par l’accueil qui lui a été réservé par les consommateurs.
L’écrasante majorité des abonnés s’est empressée de basculer de la formule
post payée vers la formule prépayée.
Avec la formule prépayée dans
l’Internet, tout porte à croire qu’il en sera de même et que les nombreux
abonnés qui ne se connectent plus (ou se connectent juste un minimum) vont
réactiver leurs abonnements pour profiter de la nouvelle offre. « A un
dinar de l’heure, c’est moins cher qu’au publinet, je peux payer ces cinq
dinars de carte de mon argent de poche, et de plus je ne suis plus
astreinte à rentrer à des heures précises parce qu’il fait tard » nous
déclare ainsi cette jeune étudiante.
Si la formule est très
largement appréciée par les consommateurs, dès le premier jour de son
lancement, il n’en reste pas moins que de nombreuses personnes
s’interrogent sur l’ADSL familial. Le Tunisien, qui aspire toujours à
mieux et se compare systématiquement à l’Europe, regarde avec une grande
envie ce qui se passe au nord de la Méditerranée (ou au Maroc) et jalouse
leurs prix.
Il est vrai que les frais de la bande passante sont
coûteux, et il est vrai aussi que le web national reste toujours pauvre en
sites attrayants et rentables, il est vrai encore que l’ADSL nécessite des
investissements importants de la part de l’opérateur
historique.
Mais il est, également, possible d’accélérer les
procédures pour connecter au moins les régions où il y a une grande
concentration d’habitations au pouvoir d’achat important; ce qui pourrait
rentabiliser les premiers investissements des FSI et de l’opérateur. Du
côté des FSI, tout est fin prêt. Du côté de l’opérateur, quelques milliers
de lignes d’ici la fin de l’année (depuis juin au fait, on réitère ces
promesses) ont été annoncées mais à la mi-septembre, rien n’est encore
visible !
Alors que les uns sont à un giga bit, on continue
toujours en Tunisie à rêver d’un haut débit chez soi. A un an de la grande
échéance de la deuxième phase du SMSI, pourtant, il est temps d’accélérer
les procédures et de lever les derniers obstacles empêchant les Tunisiens
de surfer, de travailler et de télécharger tranquillement depuis leur
domicile.
Partout dans le monde, on est conscient du grand profit
que peut tirer la société de ce type de technologies à haut débit. Il est
donc clair et indéniable que le retard pris actuellement pour la mise en
place de l’ADSL familial (et l’élargissement de la zone de couverture pour
l’ADSL des entreprises) génère un manque à gagner non quantifiable pour
toute la société particulièrement pour l’Etat (à travers les taxes) et
pour les entreprises désireuses de proposer des produits à un marché fort
prometteur.
R.B.H
20 – 09 – 2004 :: 15:40
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